LA FEMME COURBEE (Luc 13:10-17)
Prêché à Glain, dimanche le 26 octobre 2014 par Daniel FINET (Retranscrit dans un style parlé) DF/sa

 

Il existe des rendez-vous où notre cœur bat pour être à l'heure. Ce fut le cas pour moi le jour où j'ai donné rendez-vous à ma fiancée. Je bénis le Seigneur pour cela. Il y en a eu d'autres, mais le plus cher à mon cœur fut celui où j'ai eu un rendez-vous avec mon Seigneur et c'est de ce rendez-vous que j'aimerais vous parler aujourd’hui.

 

Dans sa Parole, Dieu a placé pour nous des perles qui sont précieuses, et je voudrais vous parler de l'une d'entre elles.

 

Pour ceux qui ont leur Bible, ce passage se trouve dans l'Evangile de Luc 13:10-17, pour les autres, vous pourrez le lire sur l'écran. Ce texte nous parle d'une triste situation mais qui a une issue heureuse. Il nous relate l'histoire d'une femme qui était courbée, dont le regard était constamment dirigé vers le sol. Quelle triste réalité pour cette femme dont nous allons lire le récit maintenant.

 

Lisons donc la Parole de Dieu dans Luc 13:10-13: "Jésus enseignait dans une des synagogues, le jour du sabbat. Et voici, il y avait là une femme possédée d'un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans; elle était courbée, et ne pouvait pas du tout se redresser. Lorsqu'il la vit, Jésus lui adressa la parole, et lui dit: Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il lui imposa les mains. A l'instant elle se redressa, et glorifia Dieu."

 

Donc, Jésus enseignait dans une synagogue le jour du Sabbat qui était le jour du repos, pour nous, on pourrait dire que Jésus enseignait un dimanche. Il enseignait dans une synagogue qui était un lieu de culte, un lieu de prières. "Et il y avait là"… J'aime insister sur ce petit mot "là" qui indique l'endroit où Jésus se trouvait, tout comme il est "là" cet après-midi au milieu de nous. Cette femme était courbée au point où elle ne pouvait pas se redresser, et donc la seule chose qu'elle pouvait regarder, c'était le sol et son ombre, rien d'autre.

 

Une constatation qui me paraît heureuse pour que chacun puisse se retrouver dans cette histoire, c'est que le nom de cette femme n'est pas mentionné et Dieu a bien fait de ne pas le citer. De cette façon, en lisant cette histoire sans nom, sans visage, on peut découvrir une personne qui est accablée, qui est infirme, qui vit douloureusement son quotidien et on peut s'approprier cette histoire et se dire : "C'est peut-être de moi qu'il s'agit."

 

Ce qui est heureux dans cette histoire, c'est que cette femme était "là où Jésus se trouvait". Et mes bien-aimés, je crois à ce Dieu du miracle, je crois à ce Dieu de la vie, je crois à ce Dieu qui est présent au milieu de nous cet après-midi. Je crois à ce Dieu qui me voit, qui sonde mon cœur, qui me parle. Je crois à un Dieu qui ne casse pas mais qui va relever; je crois à un Dieu qui ne va pas écraser, mais à un Dieu qui va consoler et qui va guérir si on désire le rencontrer.

 

Cependant, la joie de cette situation est vite ternie par de l'opposition. Cette opposition peut également naître au milieu de nous, mais je pense que la plus grande opposition, elle est en moi : J'ai peur et je n'ose pas me laisser regarder par Jésus. Je peux me dire : "Qu'est-ce qu'Il a à me regarder Lui, j'ai le sentiment d'être constamment épié par ce Dieu des cieux, par ce Dieu de Jésus-Christ, par celui qui est mon Dieu. J'ai peur de me laisser regarder par Lui!"

 

Et nous allons poursuivre la lecture pour savoir ce qui se passe dans cette histoire qui est tellement belle.

 

Dans ce lieu d'accueil, de miséricorde, de pardon, de joie, de guérison de l'âme et du cœur qu'est la synagogue, et qui est également l’église dans laquelle nous nous trouvons cet après-midi, il y a de l'opposition.

 

Poursuivons notre lecture dans Luc 13:14-17: "Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus avait opéré cette guérison un jour de sabbat, dit à la foule: Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. Hypocrites! lui répondit le Seigneur, est-ce que chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache pas de la crèche son bœuf ou son âne, pour le mener boire? Et cette femme, qui est une fille d'Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat? Tandis qu'il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient confus, et la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu'il faisait."

 

Au sein de l'opposition jaillit "une personne" qui parle non à l'intelligence mais au coeur, une personne qui touche comme elle touche cet après-midi. Et je voudrais tellement que vous l'entendiez cette personne, non pas moi, mais "Lui", le Seigneur Jésus-Christ.

 

Selon la coutume de l'époque, cette femme était sans doute installée au balcon de la synagogue, silencieuse, invisible, oubliée, à l'écart des autres, écrasée par son malheur. Dans son quotidien, elle vivait des choses difficiles tant physiques que spirituelles et ce, depuis si longtemps. Et en plus, alors qu'elle est délivrée, voilà qu'elle subit l'opposition dans un lieu qui doit être un lieu fraternel. Comme je l'ai déjà dit, il me semble que la plus grande des oppositions est parfois en nous-mêmes par nos raisonnements qui s'élèvent contre la volonté de Dieu.

 

Mais quelle rencontre merveilleuse cette femme a eue avec Jésus-Christ. Cette rencontre va la transformer non seulement physiquement, mais cette rencontre va transformer son âme et son cœur. Cette femme qui était sans espérance et qui ne voyait que son ombre, voilà que maintenant elle va pouvoir regarder le soleil et contempler Celui qui a agi dans sa vie. Elle passe d'une situation courbée, écrasée depuis dix-huit ans, à une situation où elle est debout. Elle passe d'une vie sans espérance avec une vision limitée vers le sol, vers la terre et vers le monde, à la pleine lumière de Dieu. Il n'y a plus d'ombre pour elle, elle voit la clarté de son Sauveur, elle passe de la souffrance à la guérison et à la délivrance. Elle passe du royaume des ténèbres à la lumière. Elle passe du royaume où Satan est le prince, où le péché fait ses ravages avec comme salaire la mort spirituelle de cette relation avec Dieu, elle passe donc de ce royaume au royaume de Dieu.

 

Peut-être que cette femme s'était habituée à sa souffrance et que dans son esprit, elle ne réalisait pas qu'il existait quelque chose de différent et infiniment plus beau que ce qu'elle était en train de vivre? Mais est-ce bien à elle que Jésus s'adresse comme il s'adresse à toi cet après-midi? Peut-on imaginer les pensées de cette femme qui est exclue, qui se trouve reléguée là derrière tout le monde? Peut-on imaginer les questions qu'elle se pose : "Quoi, quelqu'un m'aime, quelqu'un s'intéresse à moi, quelqu'un me parle, quelqu'un ne me juge pas, quelqu'un ne me méprise pas? "

 

Jésus parle à cette femme comme Il nous parle à nous au travers de cette histoire de l'Evangile. Ce rendez-vous a été bouleversant. Dès lors, la vie peut reprendre son cours et son vrai sens.

 

En hébreu, il y a le mot "taam" qui est traduit par "le sens de la vie", mais avec cette connotation importante de "donner le goût à la vie". Cette femme avait perdu le goût de la vie et peut-être est-ce ton cas ce matin? Peut-être que tu te dis: "Ma vie n'a plus de sens, je suis foutu, qu'est-ce que je fais encore…"

 

Cette femme était incapable de se redresser, et pourtant lorsqu'elle se laisse saisir par la voix de Dieu, cette femme se redresse et elle glorifie son Dieu. Et pour nous, bien-aimés, le rendez-vous que Dieu nous donne c'est là où son Fils est mort pour nous.

 

Déjà bien avant que l'Evangile ne soit écrit et vécu par le Seigneur Jésus, un homme, le prophète Esaïe, a déjà parlé de la venue de Jésus qui nous est racontée dans les Evangiles. Lisons dans Esaïe 53:4-6: "Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; Et nous l'avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous."

 

Alors, je voudrais te poser cette question: "Qu'est-ce qui t'empêche de te redresser cet après-midi, qu'est-ce qui t'empêche de donner du goût à ta vie?"

 

Comme pour cette femme, il y a des montagnes qui sont élevées et bien avant toi, il y a eu David qui a vu ces montagnes et qui s'est écrié: "Je lève mes yeux vers les montagnes... D'où me viendra le secours?"(Psaume 121:1). Et il n'en est pas resté là et il a affirmé avec autorité: "Le secours me vient de l'Éternel, qui a fait les cieux et la terre." (Psaume 121:2).  

 

Peut-être que tu te dis: "Ma vie est un véritable gâchis, elle n'est pas un fleuve tranquille comme on me l'a promis au début, elle est semée de 1001 difficultés qui sont de véritables poids pour moi et qui font que je suis courbé, écrasé et que je ne peux plus relever la tête"?

 

Permets-moi de te citer quelques situations possibles :

Tu as vécu une enfance difficile, une adolescence et une jeunesse malheureuses, tu as été le malaimé, tu as été maltraité, tu as subi des paroles blessantes et humiliantes. Peut-être que tu as subi des harcèlements physiques et moraux, tu as peur de ce monde, tu as un entourage violent, tu vis des relations difficiles et qui pèsent sur ton âme, tu es pris en otage, tu as vécu une amitié qui s'est mal soldée, tu as fait des choix de vie dans le passé qui sont lourds à porter et qui te rendent honteux? Tu es peut-être dans la spirale du mensonge, tu as peut-être des pardons que tu n'as pas donnés à toi-même ou à d'autres, tu te nourris peut-être de rancune et d'amertume, tu ressasses peut-être constamment dans ton être intérieur?

 

A cause de tout cela, tu es en train de te tirer vers le bas au lieu de t'élever et Dieu ne veut pas cela. Dieu veut la vie, une explosion de vie dans ton être intérieur. Tu es peut-être atteint par les ravages du péché avec son cortège de souffrances, de maladies qui ravagent ton corps, ton âme et tes pensées? Tu connais peut-être une vie qui est sans raison d'être, avec un lendemain qui est incertain.

 

Pour les jeunes, je pense particulièrement au chômage, aux soucis de la politique qui essaye de trouver des solutions sans y parvenir, aux péchés qui sont des réalités négatives, à la peur de la vie, mais peut-être aussi la peur de la mort. Peut-être que depuis des années tu essaies de "faire avec", tu as essayé d'oublier, tu t'es peut-être résigné, mais en vain.

 

Combien parmi nous sont dans l'attente de quelque chose qui va changer le cours de leur vie, de quelque chose qui va lui donner du sens? Les jours s'égrènent et rien ne se passe, mais c'est alors que Jésus est là! Jésus ne baisse pas les bras, il veut te rejoindre là où tu es et il veut te dire: "Je t'aime! Je veux que ta vie prenne son épanouissement!" Jésus veut guérir ton âme et tes pensées et il veut remplacer le négatif par des choses lumineuses et éblouissantes.

 

Dans notre récit, la femme se trouvait "là" où Jésus était, et ce rendez-vous, c'est "là" aussi qu'il te le donne aujourd’hui. La croix est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit en Jésus-Christ et c'est "là" que Dieu donne rendez-vous, c'est là que Jésus-Christ a porté ton péché dans son corps, qu'il a été puni de la part de Dieu à ta place à cause de ton péché. Jésus était pur, il n'avait jamais commis aucun péché et, par amour pour moi et pour me délivrer, il a accepté de prendre cette place.

 

CONCLUSION

Je ne vais pas reparler de l'histoire de cette femme, mais j'espère que tu la retiendras pour te l'approprier.

 

Je vais parler d'une métaphore et te poser cette question: "Si tu étais une fleur, quelle fleur serais-tu?"

 

Peut-être que tu t'appellerais "Souci" parce que c'est ce qui t'anime pour l'instant? Tu es accablé, tu es courbé, tu n'en peux plus, ta vie n'a plus de sens, elle n'a plus de goût, donc tu es en "Souci". Tu n'entends pas la voix de ton Seigneur qui dit: "Venez à moi vous tous qui êtes chargés, qui êtes fatigués. Moi, je vais vous donner le repos du cœur." (Matthieu 11:28) Il dit: "Je vais placer dans tes pensées non plus le souci, mais ma paix, ma joie, la paix que le monde ne peut pas donner." Toi, arrête de regarder le monde et regarde à Jésus dont il est dit : "Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis." (1Pierre 5:7). Ce sont des promesses contenues dans la Bible, dans la Parole de Dieu, pour tous ceux qui s'appellent "Souci".

 

Peut-être que tu t'appellerais "Pensée" parce que tes pensées sont négatives et sombres? Fatalement, tu ne broies que du noir dans le monde dans lequel tu vis. Dieu dit: "Si tu regardes à moi, tes pensées négatives vont prendre un autre essor, elles vont être éclairées de ma présence." Tu auras un but dans la vie, un but qui est glorieux et qui n'a rien à voir avec ce que le monde propose. Alors arrête d'avoir des pensées qui s'élèvent contre la volonté de Dieu. Bannis ces murs qui t'empêchent de contempler Jésus et laisse tes pensées rendues captives de Jésus-Christ qui est ton Sauveur.

 

Peut-être que tu t'appellerais "Impatience"? A l'heure actuelle, c'est le "tout, tout de suite", c'est le slogan du monde d'aujourd'hui. On surfe sur les vagues d'internet et il faut que ça défile constamment. On ne se rend pas compte qu'en agissant ainsi, le découragement est à notre porte voire déjà installé en nous. Or, nous avons affaire à un Seigneur qui est le Dieu qui encourage, à un Seigneur qui est le Dieu de la consolation, de la compassion, de la miséricorde, qui nous met debout et qui nous fait avancer. Le Seigneur fait tout cela avec de la patience, parce que nous sommes dans son temps quand nous sommes attachés à lui.

 

Peut-être que tu t'appellerais "Pissenlit"? Tu es ballotté à tout vent, aujourd'hui c'est le "MR", hier c'était le "PS". Une fois tu te dis que le bouddhisme c'est bien, une autre fois tu te dis qu'une autre philosophie c'est bien aussi puisque "tous les chemins mènent à Rome". Et tu te laisses peut-être emporter à tout vent comme un pissenlit alors que nous lisons dans Jean 14:6: "Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi." Tu es peut-être comme un mouton de Panurge qui suit la majorité, alors que Jésus nous dit d'aller à contre-courant? Jésus nous dit que la vie n'est pas dans ce monde, elle est ailleurs!

 

Peut-être que tu t'appellerais "Cactus" toujours prêt à bondir et à piquer l'autre? Tout cela parce que dans ta vie, tu as peut-être été piqué. C'est comme l'ortie, de loin ça va, mais quand on la touche, on découvre l'urticaire qu'elle provoque sur notre peau. Tu es peut-être ainsi sans t'en rendre compte, mais Jésus ose se frotter à toi, même si tu es un cactus.

 

Qui que tu sois, Dieu a besoin de toi.

 

Peut-être que parfois tu te vois comme un bouquet fané, piétiné, courbé, cassé, inutile, sans parfum et sans valeur? Mais Dieu te voit beau et belle, tu es précieux à ses yeux. Dieu veut te redresser, te guérir toi qui es dans le désert de ce monde. Dieu t'aime et il te veut, toi, dans son bouquet à lui. Il ne te veut pas courbé mais il te veut revigoré, plein de vie et parfumé.

 

Chacun de nous est précieux aux yeux du Seigneur et écoutons ce qu'il dit à ceux qui viennent à lui: "Je prendrai plaisir en toi et je te recevrai comme un parfum d'une agréable odeur." (Ez.20 :41).

 

Ce que tu penses de toi est largement dépassé par ce que Dieu veut faire de toi!

 

Veux-tu rencontrer maintenant ton Sauveur? Il te tend la main et il te dit : "Viens à moi, mon enfant, ma plus belle fleur. Je sais tout de toi, je sais que tu es courbé et que ta vie est peut-être flétrie. Tu n'as pas à me le cacher, je le vois. Je sais tout de toi, je connais tes souffrances et tes larmes. Mais je t'aime d'un amour éternel, je t'appelle par ton nom, tu es précieux, tu es unique, tu as de la valeur pour moi!"

 

Alors si tu te donnes à Jésus, tu ne seras plus courbé, et dans ton cœur il y aura la paix et elle va déborder.

 

"Merci Seigneur pour la vie, merci pour cette délivrance et merci pour ton amour."

 

Chantons ce cantique qui me semble être la synthèse de tout ce que nous avons partagé: "Mon Dieu est si bon, Il prend bien soin de moi. Ce Dieu si fidèle sais-tu qu'Il pense à toi? Il voudrait t'aider dans tes difficultés…" Mais il y a une condition: "Il faut que tu viennes à Lui tel que tu es!"