DE L'ABÎME AU SOMMET DE LA MONTAGNE (Lam. de Jér.3:55-58; Ps.120:1; 121:1-2; Ps.18:17-20; Ps.31:16a)
(Prêché à Glain dimanche le 27 février 2011)
(Retranscrit dans un style parlé)

INTRODUCTION
Les versets 55 à 58 du livre des Lamentations de Jérémie, nous décrivent l'état dans lequel nous étions avant notre conversion. Lorsque nous nous sommes rendus compte du danger qui nous poursuivait à cause du péché qui nous contaminait, nous avons fait deux choses écrit le Psalmiste:
1) Nous avons invoqué,
2) nous avons crié.

Conscient de notre culpabilité, nous avons crié "grâce" et convaincu que seul Jésus-Christ pouvait nous sortir de cette fosse, nous l'avons invoqué. Quel en a été le résultat? Cela nous est révélé par les cinq verbes qui suivent dans le passage que nous avons lu dans les Lamentations de Jérémie:
1) Il a entendu (v.56a)
2) Il s'est approché (v.57a)
3) il a dit "ne crains pas" (v.57b)
4) Il a défendu ma cause (v.58a)
5) Il a racheté ma vie (v.58b).

Le Seigneur Jésus nous redit comme au chef de la synagogue dont la fille était morte : " ne crains pas, crois seulement " (Marc 5.35). Il entend notre cri de détresse, Il s'approche de nous, Il nous rassure, Il prend notre défense devant Satan notre accusateur en présentant à Dieu la rançon pour notre rachat.

Comme le bon berger de Luc 15, Il part à la recherche de la brebis perdue, Il descend dans  la crevasse pour libérer la brebis coincée  (c'est à dire, la fosse de notre détresse pour nous libérer), Il la prend sur ses épaules et l'emmène tout joyeux à la maison. Mais peut-être pensez-vous que vous n'êtes pas dans la fosse et que tout est bien pour vous? Laissez moi vous raconter une histoire. 

Au temps de la colonisation, un aventurier colonialiste fit la rencontre d'une tribu indigène très isolée dont le chef de tribu était une femme. Comme cela se faisait couramment pour être bien accepter par les autochtones,  le colonialiste fit cadeau de présents à la chef de tribu, entre autre un miroir. Cette femme, qui habitait au fin fond de la brousse, ne connaissait pas cet objet et elle ne s'était jamais vue dans un miroir. Certainement marquée par une vie dure et tourmentée, elle n'était pas très jolie. C'est pourquoi, quand elle se vit dans le miroir, elle fut choquée et "dégoutée" par la laideur de son visage. Furieuse, elle brisa le miroir. Qu'allons-nous faire de la Bible, la Parole de Dieu qui est pour l'homme ce miroir qui reflète la laideur de son image ? Allons-nous la rejeter parce qu'elle dit la Vérité nous concernant? Allons-nous la rejeter parce qu'elle dit que tous les hommes sont pécheurs, qu'il n'y en a pas un seul juste et que tous sont pervertis?

On reproche souvent à la Bible de relater des histoires horribles de guerres sanglantes, de conflits de toute nature. Pourtant Dieu qui est Saint ne veut rien nous cacher de notre nature pécheresse avec toutes ses conséquences. Ce n'est pas Dieu qui est sanguinaire mais bien l'homme pécheur. Alors oserons-nous nous regarder dans les yeux au travers de ce miroir qu'est la Parole de Dieu? Frères et soeurs, ce que Dieu veut, ce n'est pas que nous mettions du maquillage pour que nous paraissions plus beau et plus doux, il veut nous transformer, nous donner "un nouveau coeur" parce que celui que nous avons hérité du premier Adam est tortueux (Jér.17:9) et vendu au péché (Rom.7:14). D'où la nécessité de se repentir. Comment Dieu va-t-il agir et que va-t-il se produire en nous?

Permettez-moi de vous raconter une autre histoire. Un jour, un promoteur immobilier vint trouver le propriétaire d'une petite maison pour racheter son bien. Ce qui l'intéressait, c'était le terrain. Pour acquérir la maison, ce promoteur proposa une somme très élevée et alléchante au propriétaire qui n'hésita pas un instant et accepta la proposition. Gêné de l'état dans lequel se trouvait sa petite maison, surtout pour la somme qu'on lui en donnait, notre homme se mit à « rafistoler » sa demeure au prix de beaucoup d'efforts. Il remit un peu de mastique au châssis troués, remplaça une planche du parquet vermoulu, reboucha quelques trous dans la toiture, etc... Satisfait de son travail, il se senti soulagé car il pouvait remettre un bien qui avait plus ou moins belle apparence. Quel ne fut pas l'étonnement de notre « rafistoleur » lorsque le promoteur prit possession de la maison et que la première chose qu'il fit, fut de raser la petite maison pour reconstruire un nouvel immeuble.

Mes amis, notre Dieu ne fait pas du nouveau avec du vieux. Notre nature est tellement souillée, contaminée par le péché, qu'Il ne pouvait faire qu'une seule chose; nous transformer radicalement et faire de nous de nouvelle création; et  c'est ce qu'Il a fait à travers l'œuvre de Jésus Christ. La Bible dit que pour celui qui est né de nouveau, les choses anciennes sont passées, toutes choses sont devenues nouvelles (2 Cor.5:17).

Notre position devant Dieu par Jésus-Christ est complètement différente; de pécheur perdu et condamnable que nous étions, nous sommes maintenant des sauvés par grâce, libérés de la puissance des ténèbres et rendus capable de vivre pour la gloire de son nom.  Les choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles. Nous sommes un peu comme cette fourmi qui essaye, étant tombé dans le piège du fourmilion, de se libérer. Un fourmillon est un piège en forme d'entonnoir creusé dans le sable. Si une fourmi tombe dedans, elle sera prise au piège. Elle tentera bien d'en sortir, mais chaque fois qu'elle grimpera le long de la paroi de l'entonnoir, les grains de sable qui roulent sous ses pattes finiront par l'entrainer inexorablement vers le fond du fourmillon. Le seul moyen pour elle d'être libérée, c'est que nous la prenions délicatement pour la déposer en haut de la paroi. C'est ce que notre Seigneur a fait. Il nous a saisit pour nous arracher des ténèbres qui nous envahissaient pour nous faire connaître son admirable lumière. Nous nous débattions dans nos péchés mais comme pour Pierre, Il nous a tendu la main pour ne pas que les eaux nous submergent.

La main de Dieu nous a saisis alors que nous tombions dans le piège qui allait se refermer sur nous, pour nous engloutir inexorablement dans les profondeurs de l'abîme. Cet « entonnoir », c'est le péché. Ce qui nous empêche  d'en sortir, c'est la puissance du péché et le fourmilion, c'est Satan. Certains croyants pensent que parce qu'ils sont libérés, Dieu ne permettra plus qu'ils soient accablés par des circonstances malheureuses de la vie.

Mais, voyez-vous, ils oublient au moins deux choses essentielles: C'est que de la fosse, nous passons au pied de la montagne et non directement au sommet, et le chemin étroit qui conduit au sommet est parsemé d'embûches, de tentations et d'épreuves, toutes permises par Dieu. Pourquoi me direz-vous? "Afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Vous l'aimez sans l'avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie merveilleuse et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi" (1Pi.1:7-9). Nous sommes appelés à vivre par la foi, c'est-à-dire non pas sur la base des choses visibles mais sur la base des choses que l'on espère. "Je lève mes yeux vers les montagnes" dit le Psalmiste, "d'où me viendra le secours? Le secours me vient de l'Eternel, qui a fait les cieux et la terre" (Ps.121:1-2).

Les promesses qui nous sont laissées, ne nous assurent pas un bien être corporel sur la terre mais bien des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ (Eph 1.3).  "Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus–Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ!Que veut dire cette expression? En cas de maladie, en cas d'épreuves de tout genre, de soucis dans les choix que nous avons à prendre dans la vie.... 

1) "Parce qu'il est mon Dieu, mes destinées sont dans sa main (Ps 31.16). "Il étend sa main d'en haut, il me saisit, il me retire des grandes eaux, c'est-à-dire qu'il m'arrache au danger qui me submergeait. Il me délivre de mon adversaire puissant, de mes ennemis qui étaient plus forts que moi. Ils m'avaient surpris au jour de ma détresse; mais l'Eternel fut mon appui. Il m'a dégagé, il m'a sauvé, parce qu'il m'aime" (Ps 18.17-20).

A travers ses mains percés, il nous offre le pardon afin que nous devenions ses brebis. "Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père" (Jn.10:27-29).

2) Quel que soit la tournure des événements, "la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde mon coeur et mes pensées en Jésus-Christ" (Phi.4:7), en "attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ" (Tite 2:13), espérance qui est réservée à tous les croyants. "Christ est ma vie et la mort m'est un gain" (Phi.1:21).

Bien-aimés, il y a une chose que nous ne devons pas oublier; c'est notre incapacité à bien faire les choses par nous même. "Ce n'est pas à dire que nous soyons par nous–mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous–mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu" (2 Cor 3:5).  Tout vient de Dieu. Tout est grâce aussi bien lors de notre conversion que par la suite dans notre marche avec le Seigneur. Cela signifie que si nous comptons sur nos propres forces, nous risquons d'être déçu, et plus encore, de nous fourvoyer dans des situations inextricables dont nous devrons supporter les conséquences.

Par conséquent, en tant que croyant, posons-nous la question suivante: "La situation que je connais est-elle la conséquence de ma conduite coupable sans tenir compte de Dieu et de ses intérêts, ou est-elle une épreuve permise de Dieu alors que ma confiance est fondée en Lui et sur ses promesses?"  Dans le premier cas, nous risquons de nous égarer et de « louper » les vraies bénédictions. Dans le second, nous serons plus proches de Celui qui est notre grand souverain sacrificateur et dont l'auteur de l'épître aux Hébreux nous dit: Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. Approchons nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins." (Heb 4.14-16).

Notre Seigneur qui nous connaît, sait que l'épreuve qui touche tout homme et en particulier tout croyant est nécessaire pour que nous portions les regards vers Lui. Par nature, lorsque tout semble bien aller, non seulement nous n'avons aucune envie de faire appelle à sa grâce, mais en plus, nous nous glorifions nous même des circonstances apparemment heureuses qui jalonnent notre vie. Et, nous nous remplissons d'orgueil.

Nous constatons, dans la Parole, que tous les serviteurs de Dieu ont connu un tournant  décisif  dans leur vie au moment ou l'épreuve les accablait. Nous pensons à Abraham (sacrifice de son fils), à Jacob (lutte avec l'ange), à Job (frappé par la maladie) et à Joseph (vendu par ses frères). C'est un chemin étroit et rocailleux qui mène au sommet de la montagne. Mais quelle vision alors nous aurons, lorsque là-haut sur cette montagne sainte nous serons introduit dans le lieu de la présence de notre Sauveur bien-aimé. Ici bas, nous sommes incapables de vraiment réaliser la beauté et l'impression de bien-être que nous connaîtrons. Nous serons « baignés » dans son amour, sa paix, sa joie.

Tous nos « sens » seront agréablement comblés et plus rien ne viendra nous troubler, ni ternir cette vision excellente que nous aurons de Lui. Notre champ visuel ne sera plus limité par notre faiblesse inhérente à la chair.  Nous n'aurons plus aucun rapport avec le péché car il ne sera plus. Nous serons dans la présence de Dieu et il sera notre lumière. Nous goûterons véritablement les bontés de Dieu qu'Il nous a manifestées dans le temps présent et qu'Il nous manifestera durant l'éternité et nous verrons sa gloire. Plus rien ne nous limitera dans la perception des caractères de notre Seigneur.

Dans la Parole, plusieurs serviteurs de Dieu ont eu le privilège de contempler par une vision particulière une partie de la gloire de Dieu. Et chaque fois, ils ont été des serviteurs exceptionnels dans la main de Dieu. Mais pour chacun d'entre eux aussi, les épreuves ont étés à la mesure de la vision qu'ils avaient eue. Souvenons-nous de Moïse qui reçu les tables de la loi. Lorsqu'il redescend de la montagne, il a un visage lumineux et resplendissant. Celui qui parlait à Dieu comme à un ami, voit la gloire de Dieu par derrière alors que Dieu lui dit de se cacher dans le creux du rocher. Pensons à Jacob qui a eu la vision de cette échelle sur laquelle les anges montaient et descendaient. Ou encore Josué qui rencontre l'ange de l'armée de l'Eternel et qui lui demande d'enlever ses sandales car le lieu où il se trouve est saint. 

Dans le Nouveau Testament, les trois disciples, Pierre, Jacques, et Jean qui ont le privilège d'assister à la Transfiguration de notre Seigneur ou encore l'apôtre Paul qui est saisi par la grâce de Dieu sur le chemin de Damas et ensuite qui est ravi jusqu'au troisième ciel (Ac.22:17). Enfin, de nouveau Jean qui a cette vision extraordinaire de notre Seigneur au 1er chapitre de l'Apocalypse. Tous ces serviteurs, à qui une grâce exceptionnelle avait été faite, sont devenus des serviteurs efficaces mais combien éprouvés dans leur marche avec le Seigneur.  Ainsi, il semble y avoir une triple relation entre, premièrement, la proximité, c'est-à-dire l'intimité que l'on a avec le Seigneur, deuxièmement, le service pour lequel on est appelé et enfin, la nature des épreuves que nous connaissons.

Cela étant confirmé par ce verset qui dit: "Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus–Christ. Car en lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance, le témoignage de Christ ayant été solidement établi parmi vous, de sorte qu'il ne vous manque aucun don, dans l'attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus–Christ. Il vous affermira aussi jusqu'à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus–Christ" (1Cor 1.4-8).

De même, l'auteur de l'épître aux Hébreux dit du Seigneur lui-même: "ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, Il peut secourir ceux qui sont tentés" (Heb 2.18). Ce verset qui nous parle de l'humanité du Seigneur et nous rappelle qu'Il a dû être semblable à nous, c'est à dire qu'Il a du participer au sang et à la chair (Héb 2.14) afin d'anéantir celui qui a la puissance de la mort, mais aussi afin de compatir à nos faiblesses...  (Heb 4.15).

CONCLUSION
Frères er soeurs, nous constatons que, contrairement au voyageur qui descendait de Jérusalem à Jéricho, nous, en tant que croyants qui sommes attachés à la personne du Seigneur et donc à ses commandements, nous sommes sur le chemin rocailleux qui va de la ville maudite à la cité bénie. Ce chemin parsemé d'embûches nous conduit dans ce lieu plein de charme, dans la présence de notre bien-aimé Sauveur sur « le sommet de la montagne. »