N'AYONS PAS PEUR DES MOTS
(Prêché à Glain, dimanche le 27 novembre 2011)
(Retranscrit dans un style parlé)

Frères et soeurs, j 'aimerais faire un bref rappel ce matin du message que j'ai donné au mois de juillet dernier. Ce que je vais dire aujourd'hui, n'est pas vraiment la suite de ce message, mais il va équilibrer ce que je vous avais partagés. J'avais dit que lorsque nous prenons conscience de nos fautes, de nos égarements, de nos péchés, il y a un sentiment de tristesse, de culpabilité qui nous envahi, qui nous gagne. Et lorsque ce sentiment de tristesse et de culpabilité vient de Dieu, il nous pousse à nous repentir, à revenir à Lui, à Lui demander pardon, et nous remettre sur le bon chemin. Cela nous pousse au changement de comportement.

Tandis que la tristesse qui vient du monde nous entraîne vers le découragement, la déprime, voire le désespoir. L'apôtre Paul dit que la tristesse selon le monde peut conduire au désespoir, pourtant ce n'est pas ce que Dieu veut pour nous (2 Cor.7:10). Dieu ne veut pas que nous nous laissions submerger ou accabler par la culpabilité mais que nous soyons libérés de tout cela, c'est-à-dire que nous nous repentions et que nous repartions sur le chemin sur lequel nous avons commencé à marcher, c'est-à-dire, le chemin de sanctification.

Il y a aussi l'attitude inverse, c'est-à-dire qu'au lieu d'être trop dure, trop exigeant, intransigeant même, nous adoptions une attitude désinvolte, c'est-à-dire que nous prenions les choses à la légère et que nous ne donnions pas toute l'importance que nous méritons concernant nos égarements et nos désobéissances. C'est de cette attitude que j'aimerais partager avec vous ce matin.

Comment prend-on conscience de nos mauvais comportements?
Premièrement, cela peut se faire par la vue. Par exemple, vous avez trop mangé, vous avez un peu trop bu au cours d'une soirée et lorsque vous vous regardez le lendemain matin dans la glace, vous pouvez voir les traces laissées par votre mauvais comportement de la veille. Nous voyons aussi les conséquences de nos actions par les dégâts que nous causons, que nous engendrons autour de nous. Nous avons donc l'occasion de voir que nous avons mal agi.

Deuxièmement, nous prenons conscience de la gravité de nos comportements, de nos actions dans la manière dont nous en parlons, c'est-à-dire par les mots que nous utilisons pour illustrer ce que nous avons fait, ce qui permet de nous situer. Lorsque nous nous exprimons à travers le langage, nous utilisons le plus souvent le langage direct et à l'occasion le langage figuré. Dans ce dernier type de langage, le procédé ou la figure de style la plus souvent utilisée, c'est la comparaison. Par exemple, nous allons dire, "je suis blanc comme la neige." Heureusement, que nous le disons au sens figuré, parce que lorsque nous sommes blanc comme la neige, c'est que nous ne nous sentons pas très bien. Certains vont dire "fort comme un Turc", d'autres vont dire "solide comme un roc."

Nous pouvons même aller encore plus loin en enlevant le "comme." Au lieu de dire "Dieu est comme un rocher pour moi" nous allons dire "Dieu est pour moi un rocher." C'est ce que nous appelons une métaphore. Tout cela pour dire que dans la façon dont les gens s'expriment, nous retrouvons toutes sortes de figures de style. Il y a une figure de style qui m'intéresse particulièrement aujourd'hui, et c'est celle que nous appelons l'euphémisme" et que le dictionnaire définit comme étant l'adoucissement d'une expression jugée trop crue ou trop choquante. Par exemple, lorsque certaines personnes vont parler de la mort, ils vont dire "il nous a quitté," ou "il s'est éteint" ou encore "il s'est endormi pour toujours." Dans la Bible, l'expression souvent utilisée c'est, "il s'est couché avec ses pères." Par exemple, "Abraham s'est couché avec ses pères."

Dans le domaine du travail, au lieu de dire "il a été viré" on va dire "il a été licencié" ou encore mieux "il a été remercié." Je veux bien, mais quand on remercie quelqu'un, en principe la personne est contente. Pour décrire "une personne à mobilité réduite" on va dire "handicapé" et "non voyant" pour "aveugle." On utilise souvent un euphémisme pour ménager les oreilles des gens, surtout lorsque nous sommes en présence de jeunes enfants, ou en présence de personnes qui sont fragiles émotionnellement parlant.

A notre époque, l'euphémisme est utilisé assez souvent n'importe comment et à propos de n'importe quoi. Je vais vous donner un exemple, parce que c'est un peu ce qui a déclenché en moi l'idée de ce message. Il y a quelques semaines, je regardais les informations à la télé où on parlait d'une affaire judiciaire qui venait d'être entendue,dans laquelle les membres du jury étaient en train de délibérer. L'accusé, un jeune homme de vingt ans était soupçonné d'avoir aspergé d'essence une jeune fille qui ne voulait plus de lui et d'y avoir mis le feu. Devant le tribunal, les caméras de télé nous montraient les journalistes qui rencontraient le père du jeune garçon et qui lui posaient toutes sortes de question. A un moment donné, le père va leur dire, "même si c'est mon fils, je reconnais qu'il a fait une bêtise."

En entendant la réponse du père, je me suis dit "si asperger quelqu'un d'essence et y mettre le feu, ça se résume à une bêtise," alors là, c'est tout un euphémisme. S'il y avait un championnat du monde de l'euphémisme, cet homme aurait sûrement de bonne chance de remporter la première place, mais je ne veux surtout pas jeter la pierre à ce pauvre homme qui dit être très malheureux de voir son fils risquer la prison à vie pour avoir commis un tel geste.

Certains peuvent dire, "il ne faut pas en faire toute une histoire, c'est une façon de parler, il n'a pas voulu dire ça." Pourtant, le mot "bêtise" évoque pour moi "un petit rien" ou "un petit quelque chose." C'est un mot qu'on utilise souvent pour les enfants lorsqu'ils commettent des bêtises. Par exemple, lorsqu'ils renversent un peu de sauce tomate sur leur t-shirt, etc... Cette façon de parler, nous est venue, parait-il, de l'Amérique du Nord dans les années 90 et elle est très tendance aujourd'hui. Cette façon de s'exprimer, s'appelle "le politiquement correct."

Ce langage a commencé à nous être imposé par les médias et même par les gouvernements. Au départ, cela a été fait dans le but d'enlever des mots qui sont choquants ou qui stigmatisent aujourd'hui. Permettez-moi de vous donner quelques exemples: "Un balayeur" ou "une femme d'ouvrage" on les appelle maintenant "des techniciens de surface." On ne doit plus dire d'un élève qu'il est un cancre, mais que c'est quelqu'un qui éprouve des difficultés scolaires. Vous ne pouvez même plus utiliser le mot "élève" parce que cela fait penser à "élevage." Vous élevez des chevaux, des moutons mais vous n'élevez pas des enfants. On a trouvé un nouveau mot pour remplacer le mot "élève" et c'est le mot "apprenant." Les parents d'élèves se sont des géniteurs d'apprenants. Le chômeur, c'est un demandeur d'emploi, le clochard, c'est un SDF, le noir, c'est une personne de couleur, la prison, c'est un espace carcéral et le pauvre c'est un handicapé économique. On utilise l'expression "troisième âge " pour " décrire "une personne qui est vieille," et on dit "personne âgée" pour "vieux."

Il est vrai que tout cela peut nous paraître gentil, anodin ou innocent et qu'en apparence, toutes ces choses n'ont pas l'air bien graves; après tout, on se dit que ce n'est pas bien méchant et on peut comprendre. Au lieu de dire "vieux" il est beaucoup mieux de dire "personne âgée." Il est vrai que cela paraît plus respectueux mais je me souviens d'une chanson très émouvante de Daniel Guichard dans laquelle il parle de son père et il l'appelle "mon vieux" et pourtant, il n'y a rien de péjoratif dans ce qu'il racontait, c'était même quelque chose d'affectueux.

Les plus jeunes connaissent une chanson récente de Bénabar dans laquelle il dit qu'il est "politiquement correct." Je ne vous dirai pas le reste de la phrase parce que ce ne serait pas "politiquement correct." Il dit, "je suis politiquement correct et si vous n'êtes pas content..." Pour rester poli, "aller vous faire voir." Pour ce chanteur le "politiquement correct" signifie à apprendre à un enfant à dire "bonjour" à une dame, ne pas dire "le vieux" mais "la personne âgée." Il en est resté là, quoi!

Malheureusement, même si "le politiquement correct" est un concept qui à ses débuts était animé de bonnes intentions, il a été récupéré et il n'est pas toujours employé avec de bonnes intentions. Encore une fois, le mieux c'est de vous donner quelques exemples. Vous ne devez plus dire aujourd'hui, "il a été victime d'une agression" mais plutôt "d'une incivilité." On ne doit plus dire "avortement" mais "une interruption volontaire de grossesse" ou mieux encore "une IVG" de cette façon vous ne parlez même pas de grossesse. Un menteur, c'est "quelqu'un qui prend des libertés" par rapport à la vérité. Lorsqu'il s'agit de fraude, de malversations ou de corruption, vous devez dire "indélicatesse."

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais lorsque vous dites à quelqu'un qu'il a commis une indélicatesse, est-ce que vous avez l'impression qu'il a commis quelque chose de mal? Je n'en suis pas certain. Le vol c'est de l'enrichissement personnel. Quelqu'un qui profite de sa situation ou de sa fonction parce qu'il a accès aux finances de l'entreprise dans laquelle il travaille et qui pique dans la caisse pour aller se payer une villa dans le Sud de la France, et bien on dit que c'est quelqu'un qui a procédé à de l'enrichissement personnel.

En ce qui concerne les moeurs, un des mots que vous ne pouvez plus utiliser, c'est le mot adultère. Si vous parlez avec quelqu'un qui se trouve dans cette situation, vous ne devez surtout pas employer le mot adultère. Vous devriez plutôt dire que cette personne vit une histoire d'amour extra conjugale. Dans une cause que nous connaissons bien, quelqu'un qui avait été accusé de viol, a vu l'accusation être réduite à une simple agression sexuelle. Un des journalistes qui couvrait cette affaire a écrit, "la justice a conclu qu'il n'y avait pas eu viol, seulement une agression sexuelle." Pour signifier que ce n'était pas finalement un délit grave. Aujourd'hui, les femmes qui fréquentent plusieurs hommes ou vice versa, on les appelle "les polyamoureux." Tout cela pour dire que cette manière de s'exprimer nous éloigne de la réalité parce qu'elle ne décrit pas exactement les choses. Il est vrai qu'au départ, vouloir enlever de notre langage des mots qui ne sont pas très respectueux, nous ne pouvons qu'applaudir, mais malheureusement, tout cela a été récupéré et ce langage sert aujourd'hui à justifier, à déculpabiliser, à déresponsabiliser.

Ce langage trompeur, séducteur et même manipulateur ne nous aide certainement pas à prendre conscience de la gravité de nos actes. Or, ce qui est grave, c'est que prendre conscience de la gravité de nos actes, est une étape nécessaire voire même obligée pour nous amener vers la repentance et le changement de comportement. Ces trois choses doivent se faire dans l'ordre, on ne peut pas les mélanger. C'est d'abord une prise de conscience qui conduit à la repentance et au changement de comportement. Nous ne pouvons pas changer de comportement si nous ne prenons pas conscience de ce que nous sommes et de ce que nous faisons. L'abus que nous faisons aujourd'hui de ce langage est dangereux parce qu'il nous égare au point de nous empêcher de prendre conscience de notre propre condition, c'est-à-dire de notre de notre mauvais comportement et de notre culpabilité face à la loi de Dieu.

Heureusement que nous avons la Parole de Dieu qui elle, ne fait pas dans l'euphémisme. Au contraire, elle est même assez explicite. Permettez-moi de vous lire une liste de mots que nous retrouvons dans la Parole de Dieu: Abominable, éloigné de Dieu, blasphémateur, aveuglé, vantard, conspirateur, cupide, trompeur, pervers, méprisant, destructeur, désobéissant, excité au mal, jaloux, craintif, féroce, stupide, oublié de Dieu, frauduleux, agissant de façon détournée, coeur dur, ayant horreur de la lumière, intempérant, hostile à Dieu, hypocrite, ignorant, impudent, infidèle, odieux, menteur, plein de malice, meurtrier, persécuteur, pervers, orgueilleux, réprouvé, égoïste, sensuel, coeur endurci, cou raide, injuste, impie, irréligieux, inutile, rebelle et ingrat. Comme Dieu me parle et comment il est dur, n'est-ce pas!. On m'avait pourtant parlé d'un Dieu bon, plein d'amour, miséricordieux et qui pardonne. Et pourtant, à travers cette liste, je vois quelqu'un qui m'agresse.

Mais Dieu utilise d'autres mots dans sa Parole. Par exemple, les mots, attentifà la voix de Christ, irréprochable et pur, courageux, contrit, dévoué, fidèle, craindre Dieu, suivre Christ, pieux, sans malice, saint, humble, assoiffé de justice, juste, conduit par l'Esprit, généreux, aimant, modeste, doux, miséricordieux, obéissant, pauvre en esprit, prudent, pur de coeur, droit, sincère, constant, enseigné par Dieu, vrai, non souillé, honnête, vigilant et zélé pour le bien. Quelle différence, n'est-ce pas!

Il est évident que nous aimons mieux entendre les mots de la deuxième série que de la première série. La première liste de mots que je vous ai citée correspond ou caractérise les méchants tandis que la deuxième liste caractérise les croyants, ou encore, ce qu'ils devraient manifester dans la vie de tous les jours. Contrairement au langage du monde qui est flou, Dieu montre clairement dans sa Parole qu'il y a deux manières de se comporter. D'un côté, nous avons les comportements qui sont à rechercher et de l'autre, nous avons les comportements qui sont à éviter voire même à abandonner.

Ces deux listes sont clairement séparées et pour y arriver, Dieu utilise sa Parole "qui est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du coeur" (Hb.4:12). Il est vrai que dans la Parole de Dieu tout est nettement séparé. Contrairement au discours du monde, les choses sont bien séparées. Dieu sépare clairement ce qui est bien et ce qui est mal. D'un côté il y a les croyants et de l'autre il y a les méchants. D'un côté il y a le sage et de l'autre il y a l'insensé. D'un côté, il y a le juste et de l'autre il y a l'injuste. Ils ne se rejoignent pas parce que c'est l'épée de la Parole qui tranche.

Il est vrai que Dieu utilise dans sa Parole des mots qui peuvent nous sembler parfois durs mais ce sont des mots justes. De plus, nous ne pouvons pas interpréter sa Parole autrement, parce que Dieu ne fait pas de compromis, il ne se contente pas de demi mesure. Il sait que nous avons besoin de savoir constamment où nous en sommes dans notre cheminement spirituel. Cela me fait penser au chemin étroit et au chemin large. Dans le chemin étroit, vous n'avez pas beaucoup de possibilité de dériver, car dès que vous partez un peu à gauche ou à droite, la Parole de Dieu vous reprend: "Attention menteur," "attention adultère." Alors que dans le chemin large, avant d'arriver aux limites, vous avez le temps d'aller à gauche ou à droite.

Cela me fait penser lorsque vous circulez sur l'autoroute et aux bandes blanches qui ont été posées sur la bordure de la chaussée. Lorsque vous vous endormez et que vous courez le danger de quitter la route, c'est-à-dire lorsque votre pneu touche à cette marque blanche, vous entendez un bruit qui vous alarme d'un grave danger et qui vous invite à vous réveiller rapidement pour éviter le pire. Il en est de même avec la Parole de Dieu, elle ne cherche pas à nous plaire, à nous flatter ou à nous endormir, elle cherche à nous réveiller pour éviter le pire.

Cette façon de voir les bons d'un côté, les méchants de l'autre, le bien et le mal, ne plaît pas au monde dans lequel nous vivons, voilà pourquoi on utilise des euphémismes et un style de langage édulcoré. Certains disent, "ouais, la Bible, les bons, les mauvais, le bien, le mal, tout cela c'est trop simple. La vie c'est beaucoup plus compliquée que ça. Ce n'est pas blanc ou noir, ça peut être aussi gris." C'est vrai, mais attention, parce qu'il y a aussi gris clair ou gris foncé, il faut donc nuancer et à force de nuancer et à ne plus utiliser les mots justes qui correspondent à la réalité, on en arrive à qualifier de "bêtise" un acte criminel.

Dans sa Parole, Dieu nous met en garde contre ces personnes et ces discours qui peuvent nous égarer. Regardons trois passages où l'apôtre Paul nous avertit du danger que peut représenter ce genre de discours pour nous. Le premier passage se trouve dans 1 Corinthiens 6:9-10 où l'apôtre Paul va répondre à ceux qui étaient tentés de se laisser séduire par le langage de certains, surtout en matière de sexualité ou de moeurs, en disant que telle ou telle chose n'était pas grave.

Il va les rappeler à l'ordre et il va leur dire: "Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu."

Un peu plus loin dans Ephésiens 5:5, il dit, "sachez-le bien, aucun débauché, ou impur, ou cupide, c'est-à-dire idolâtre, n'a d'héritage dans le royaume de Christ et de Dieu. Que personne ne vous séduise par de vains discours; car c'est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion. N'ayez donc aucune part avec eux."

Dans Colossiens 2:8, il avertit les chrétiens: "Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les principes élémentaires du monde, et non de Christ." Voilà donc trois passages dans la Parole, où Dieu nous avertit de faire attention à certains discours, et cet avertissement ne s'adressait pas seulement à ceux qui s'y connaissaient au niveau théologique, mais il visait surtout leur comportement.

Dans sa Parole, Dieu avertit aussi ceux qui veulent se justifier en utilisant ce langage qui non seulement les égare, mais qui à travers eux, égare les autres. Nous retrouvons cela dans le livre d'Esaïe au chapitre 5:20-21, où Dieu avertit ces gens qui ne font plus la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal, ce qui est bon et ce qui est mauvais de faire. "Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, qui changent l'amertume en douceur, et la douceur en amertume! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, et qui se croient intelligents!" Nous voyons encore une fois que Dieu ne fait pas dans l'euphémisme et qu'il utilise des mots qui nous interpellent.

Malheureusement cette nouvelle façon de s'exprimer nous est de plus en plus imposée, et j'y vois un début de censure, un début de persécution, parce que si nous devons nous conformer à ce langage du monde, cela devient pour nous un obstacle pour annoncer l'évangile. Comment pouvons-nous être en même temps "politiquement correct" et dire aux personnes que nous abordons "que tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu" (Rom.3:23). Comment peut-on encore dire cela aux gens aujourd'hui? Je vais maintenant m'adresser à ceux qui n'ont pas encore fait ce pas d'accepter le Seigneur Jésus comme Sauveur dans leur vie.

Il est vrai que la Parole de Dieu peut paraître dure, mais cette même Parole m'oblige à vous dire que "vous êtes des pécheurs et vous êtes privés de la gloire de Dieu." Je pourrais aussi dire, "nous sommes tous des pécheurs." C'est ce que Paul dit, "que tous sont pécheurs, que nous sommes tous des pécheurs", mais aujourd'hui ce que Dieu veut dire, ce n'est pas, "nous sommes tous des pécheurs, qu'est-ce que vous voulez qu'on y fasse," non, Dieu veut que je dise, "vous êtes des pécheurs et vous êtes privés de la gloire de Dieu." Je suis "politiquement incorrect," et je l'assume parce que c'est Dieu qui le demande.

Dieu ne veut pas nous plaire ou nous flatter, il veut nous dire la vérité, mieux encore, il veut nous dire la vérité pour nous sauver. Il est vrai que d'un côté nous avons ces mots qui sont durs: "vous êtes des pécheurs et vous êtes privés de la gloire de Dieu" mais d'un autre côté, Dieu a dans sa Parole, des paroles de consolation et d'espérance, parce que si c'est vrai que vous êtes pécheurs et que vous êtes privés de la gloire de Dieu, et bien, tout n'est pas perdu. Pourquoi?

Parce que Dieu a envoyé son Fils Jésus mourir sur la croix et que le châtiment que vous méritiez, que nous méritons tous, il l'a pris sur lui. Et aujourd'hui, tout ce que vous avez à faire, ce n'est pas de faire de grandes oeuvres, c'est de reconnaître que vous êtes un pécheur, vous repentir, vous tournez vers lui, demander pardon et ce châtiment, ce jugement qui pesait sur vous, sera levé.

Je disais donc que cela devient difficile d'utiliser certaines passages de la Parole de Dieu et qu'il faudrait que nous trouvions des formules différentes, des formules plus édulcorées. Devrons-nous un jour faire une nouvelle traduction de la Bible dans un langage qui serait "politiquement correct?" Je sais que ce n'est pas ce que Dieu veut, au contraire, ce qu'il veut, c'est nous choquer dans le bon sens du terme, c'est-à-dire nous ébranler, nous secouer pour que nous prenions conscience de notre péché et nous amener à la repentance. Lorsque nous nous repentons et que nous recevons Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur, l'Esprit de Dieu vient en nous, Il nous parle, nous guide et ce, sans employer des euphémismes.

Cet Esprit nous parle en utilisant un langage qui est parfois dur. Je me souviens, lorsqu'il y a quelques années je baignais dans l'alcool, je passais par une période de dépression. Je consultais un psychiatre et chaque fois que je sortais de son bureau je n'avais vraiment pas l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Au contraire, il me disait, "oui, mais ce n'est pas de votre faute, ce n'est pas vraiment de l'alcoolisme c'est de l'abus d'alcool." Et chaque fois que je sortais d'un entretien, je n'étais pas édifié, au contraire, j'étais renforcé dans ma conviction que j'étais une victime et que c'était à cause des autres si j'étais alcoolique.

Et un jour, le St-Esprit m'a parlé avec des paroles de vérité, c'est-à-dire des paroles qui vous font prendre conscience de votre péché, ce sont des paroles qui font peur, et c'est alors que j'ai pris conscience que ce que je faisais c'était non seulement mal, mais que c'était un péché qui m'entraînait vers la mort physique parce que je commençais à avoir des problèmes de foi et que si je continuais, non seulement je finirais par attraper une cirrhose du foi, mais la perdition éternelle. Ce sont des mots qui sont durs à entendre, mais ce sont des paroles de vérité et il devient de plus en plus difficile de dire ces choses aujourd'hui. Sans vouloir dénigrer cette profession, je dois dire que les psychiatres tout comme les avocats, sont des spécialistes de l'euphémisme

Il ne faut pas avoir peur d'utiliser certains mots qui sont un peu durs, parce que ce sont des mots justes, des mots vrais, des mots qu'utilisent la Parole de Dieu et qui correspondent exactement à nos comportements, parce que les mots qu'elle utilise sont très importants, puisque ce sont des mots qui touchent les coeurs et qui cherchent à réveiller les conscience.

Ecoutons surtout la Parole de Dieu parce qu'elle est la vérité et que Dieu est lumière et qu'il n'y a pas d'obscurité en lui. Ecoutons l'Esprit, qui nous parle en utilisant des mots de consolation ou de réconfort, mais qui peut aussi utiliser des mots qui nous interpellent, et ce, non pas dans le but de nous écraser, mais afin de nous inciter à réagir, à changer de comportement. Ecoutons donc l'Esprit de vérité qui nous convainc de justice, de péché et de jugement et gardons nous du discours du monde.

Pour conclure, je vous invite à lire dans Romains 16:17: "J vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l'enseignement que vous avez reçu. Eloignez-vous d'eux. Car de tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre; et, par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les coeurs des plus simples. Pour vous, votre obéissance est connue de tous; je me réjouis donc à votre sujet, et je désire que vous soyez sages en ce qui concerne le bien et purs en ce qui concerne le mal. Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous! Amen!

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