LA VIE CENTREE SUR SOI, UNE VIE TOTALEMENT CORROMPUE (Luc 15:25-32)
(Prêché à Glain, dimanche le 28 mars 2010)
(Retranscrit dans un style parlé)

DEUXIEME PARTIE

INTRODUCTION
Lorsque Dieu créa l'homme, il avait un plan magnifique et glorieux pour lui. De toutes les créatures de Dieu, seul l'homme fut créé avec la capacité de participer et de prendre par à la nature de Dieu. Les deux arbres dans le jardin d'Eden symbolisaient deux façons de vivre. Adam pouvait soit recevoir de l'arbre de vie (qui symbolisait Dieu lui-même), et vivre sa vie en dépendant entièrement de Dieu, ou il pouvait choisir de recevoir de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et développer ainsi une vie centrée sur soi, et vivre indépendamment de Dieu. Comme nous le savons tous, il a choisi la deuxième façon de vivre, et parce que nous sommes des descendants d'Adam, nous avons tous hérité cette façon de vivre qu'Adam a choisie. Mais le plan de Dieu pour l'homme n'a pas changé, lorsque l'homme lui a désobéi. Il a envoyé Jésus-Christ dans le monde, afin que nous puissions être libérés, de cette vie centrée sur soi, que nous avons héritée d'Adam, et que nous puissions encore une fois avoir l'opportunité de recevoir de l'arbre de vie. C'est la vie abondante que Christ nous offre à tous. "Moi je suis pour que les hommes aient la vie et l'aient en abondance" (Jn.10:10).

L'homme est maintenu prisonnier non seulement par le diable mais aussi par "son moi" qui le pousse à vivre une vie centrée sur lui, et Christ est venu pour nous libérer de l'emprise que le diable et "le moi" exercent sur nous. La semaine dernière, nous avons examiné le premier élément qui caractéristique ceux qui vivent une vie centrée sur "le moi."

Christ offre de nous donner la beauté de sa propre vie, pour remplacer les cendres que laisse une vie centrée sur soi. Quel privilège! Pourtant beaucoup de chrétiens ne jouissent pas pleinement de cette vie. Pourquoi en sont-il privés? Et comment pouvons-nous bénéficier de cette vie?

Nous ne pouvons pas nous réjouir d'être libéré "d'un vie centrée sur soi," tant et aussi longtemps que nous ne réalisons pas, jusqu'à quel point cette façon de vivre est totalement corrompue. La dernière fois, nous avons examiné ensemble le comportement du fils aîné, dans la parabole citée par Jésus dans Luc 15, parce qu'elle illustre parfaitement bien la profonde corruption, qui habite dans le coeur de quelqu'un qui vit une vie centrée sur le "moi". Le coeur de l'homme est tellement corrompu, que si Dieu ne descend pas, et ne fait pas quelque chose pour l'homme, il n'y a aucun espoir pour lui.

Le fils aîné paraissait beaucoup plus pieux que le plus jeune, mais en fait, comme nous l'avons vu, il était tout aussi égoïste que son jeune frère. C'est l'image d'un croyant actif dans l'oeuvre du Seigneur, qui en apparence est totalement dévoué à son Seigneur, mais dont la vie est toujours centrée sur lui-même. Aujourd'hui, nous allons examiner l'attitude qu'ils manifestent envers Dieu, et la prochaine fois, nous regarderons l'attitude qu'ils manifestent envers leur semblable. Nous voyons ces deux aspects dans la vie du fils aîné.

I- L'ATTITUDE ENVERS DIEU, DE CELUI QUI VIT CENTRE SUR LUI-MEME
1.1) Une attitude légaliste.
L'attitude qu'il manifeste envers Dieu, et dans son service pour Dieu, c'est un esprit légaliste. Celui qui vit centré sur lui-même peut essayer de servir Dieu, il peut même être très actif pour le servir, mais c'est toujours de manière légaliste. Il cherche à être récompenser pour ce qu'il fait pour Dieu. "Il y a tant d'années que je te sers" dira le fils aîné à son père, et "tu ne m'as ja- mais donné un chevreau" (15:29). Il a servi son père pendant toutes ces années dans le seul but d'être récompensé, et pourtant, en aucun temps, quelqu'un aurait pu deviner ses intentions. C'est la tension provoquée par le retour du fils cadet qui va faire apparaître cette vérité.

Voilà de quelle manière "le moi" sert Dieu. Non pas librement, ni joyeusement, ou spontanément, mais en espérant recevoir en retour, quelque chose pour ce qu'il a fait; même recevoir certaines bénédictions de la part de Dieu. Mais servir Dieu animé de cette façon est totalement inacceptable à ses yeux.

Le fils aîné considérait son père comme étant dur et méchant, parce qu'il ne l'avait pas récompensé pour toutes ces années qu'il avait passées à le servir. Il ressemble à l'homme, à qui il lui fut donné une pièce d'or, qui vint voir son maître à son retour et qui lui dit: "J'ai gardé la pièce d'or que tu m'avais confiée dans un linge" (sans qu'elle ne rapporte rien) "car j'avais peur" (que tu me demande le profit de ce qu'elle aurait rapporté) "parce que tu es un homme sévère" (Luc 19:21). "Le moi" considère Dieu comme étant difficile à contenter, et il s'efforce ainsi de servir Dieu, et de toujours se condamner, pour ne pas avoir satisfait les exigences d'un tel Dieu intransigeant. Ce n'est pas le type de service que Dieu attend de nous.

Il est écrit que "Dieu aime celui qui donne avec joie" (2 Cor.9:7). De plus, en ce qui concerne le service, Dieu prend plaisir dans celui qui le sert joyeusement, et non pas dans celui qui le sert à contrecoeur ou par nécessité. Il préfère ne pas voir quelqu'un le servir du tout, que de voir quelqu'un le servir sans enthousiasme. Lorsque quelqu'un le sert dans le but d'obtenir une récompense, vous pouvez vous attendre (comme le fils aîné), à ce qu'il se plaigne tôt ou tard à Dieu, de ne pas avoir été suffisamment béni, et le problème augmentera, lorsqu'il verra quelqu'un d'autre être plus béni que lui.

Est-ce qu'il vous arrive de comparer ce que vous avez fait avec ce que les autres ont fait? Est-ce qu'il nous arrive de comparer la bénédiction que nous avons reçue de Dieu, avec celle des autres? Si tel est le cas, cela ne peut être que la conséquence d'un service légaliste. Dans Mat.20:1-16, Jésus raconte une parabole, sur des ouvriers qui furent engagés, à des heures différentes de la journée par un certain maître. A la fin de la journée, le maître leur donna à chacun, une pièce d'argent. Ceux qui avaient travaillé un plus grand nombre d'heures, vinrent trouver le maître en se plaignant: "Comment peux-tu nous donner le même salaire que ces ouvriers qui ont travaillé beaucoup moins d'heures que nous?" Ces gens avaient travaillé pour toucher uniquement de l'argent, et lorsqu'ils reçurent le montant sur lequel ils s'étaient mis d'accord, ils se plaignirent qu'il n'était pas juste que les autres reçoivent la même chose qu'eux. C'est exactement la même réaction que nous retrouvons chez le fils aîné. Il dit à son père: "Comment peux-tu donner tout cela à mon jeune frère? Contrairement à lui, je suis celui qui t'a servi si fidèlement."

Dans le Deut. 28:47, il est écrit que lorsque les Israélites servirent Dieu à contrecoeur, il les envoya en captivité comme il leur avait promis de faire: "pour n'avoir pas, au milieu de l'abondance de toutes choses, servi l'Eternel, leur Dieu, avec joie et de bon coeur". Dieu ne prend aucun plaisir dans le service légaliste.

Les chrétiens qui sont centrés sur eux-mêmes, servent souvent Dieu afin de montrer qu'ils sont spirituels aux yeux des autres. Ce n'est pas un amour pur et passionné pour Christ, qui les maintient actifs dans l'oeuvre de Dieu, mais la crainte que les autres les considèrent comme n'étant pas spirituels, s'ils ne font rien. Et lorsque de telles personnes décident d'emprunter une voie facile pour réussir, afin d'augmenter leur patrimoine, ils s'efforcent de tout leur coeur, à essayer de convaincre tout le monde, que c'est Dieu qui leur a montrés cette voie. Pourquoi ont-ils tant besoin de se justifier? Peut-être parce qu'ils craignent que les autres pourraient penser, qu'ils sont moins spirituels qu'ils en ont l'air, parce qu'ils ont agi ainsi. Quel malheur et quel tristesse il y a, à servir Dieu de cette façon.

Mais quelle joie et quelle liberté pour celui qui sert Dieu, parce que ce qui le motive, c'est l'amour pour Christ. Quelqu'un à dit: "L'amour est l'huile qui lubrifie la machinerie de nos vies, afin qu'il ne grince et qu'il ne grogne pas." Jacob a travaillé pendant sept ans, afin d'obtenir la main de Rachel. Et il est écrit que "ces sept années furent à ses yeux comme quelques jours, parce qu'il l'aimait" (Gen.29:20) (voir aussi le verset 31). Ainsi en est-t-il pour nous, lorsque notre service pour Dieu est motivé par l'amour. On ne ressent jamais la fatigue, et cela ne nous paraîtra jamais être une corvée.

Illustration: Hortense mariée à un homme qui a été malade toute sa vie.

1.2) Il n'est pas enseignable
Une autre caractéristique de celui qui est centré sur lui-même, c'est qu'il n'est pas enseignable. Lorsque le fils aîné était en colère à l'extérieur de la maison, son père est allé le trouver pour s'entretenir avec lui, mai il refusa dans son entêtement à l'écouter. Il est écrit dans Ecc.4:13: "mieux vaut un jeune homme pauvre et sage qu'un vieux roi insensé qui refuse les conseils." Celui qui croit tout savoir, et qui par conséquent n'est pas prêt à apprendre des autres, se trouve en effet dans une situation bien triste.

Celui qui vit centré sur lui, est tellement certain qu'il a raison, qu'il refuse l'idée même d'être repris, manifestant alors, qu'il n'aime pas qu'on remette en question son travail. Notre niveau de maturité spirituelle n'est jamais aussi bien évalué, que lorsque quelqu'un s'oppose à nous, et remet en question ce que nous faisons. A.W. Tozer a dit que "lorsque nous sommes critiqués, la seule chose qui devrait nous inquiéter, c'est de savoir si la critique est fondée ou non, et non pas si la critique vient d'un ami ou d'un ennemi, car nos ennemis nous disent souvent plus de vérités sur nous-mêmes que nos propres amis."

Celui qui vit centré sur lui-même, est très réticent à recevoir un enseignement de ses semblables. Il est constamment sur la défensive. Rappelons-nous qu'une attitude défensive et rigide envers nos semblables, indique que nous manifestons dans nos coeurs, la même attitude rigide envers Dieu. Si nous ne sommes pas prêt à être enseignés et corrigés par nos frères (même par le plus jeune d'entre eux), nous ne sommes pas prêt à être enseignés et corrigés par Dieu Cela démontre jusqu'à quel point nous sommes fermés sur nous-même, malgré nos expériences spirituelles et notre connaissance de la Parole de Dieu.

Le père supplia le fils aîné, mais ce dernier a été blessé dans son orgueil, et il va s'appitoyer sur lui-même. Les chrétiens centrés sur eux-mêmes aiment se faire flatter, et désirent qu'on fasse tous leurs caprices. Ils aiment se faire chouchouter comme un petit enfant, même par Dieu, qui doit constamment les supplier, et malgré cela, ils sont réticents à l'écouter. Finalement, ils peuvent eux-mêmes se retrouver un jour comme le fils aîné, définitivement à l'extérieur de la maison du père. Est-ce que vous voyez jusqu'à quel point le coeur de cet homme était méchant!

CONCLUSION
Dans la parabole que nous retrouvons au chapitre 15, nous remarquons que le père aimait autant le fils cadet que le fils aîné. Il n'aimait pas moins le fils aîné que le fils cadet. Il est sorti de la maison pour rencontrer ses deux fils (v.20 et 28), mais la réponse qu'il reçut de la part de ses deux fils fut totalement différente, et c'est ce qui fait en fin de compte la différence dans la maison du père. Le plus jeune des fils qui avait quitté autrefois la maison du père, se trouvait maintenant assis à la table du père, bénéficiant de ses biens. Il avait reconnu son péché et sa dépendance vis-à-vis du Père. Il savait que "Dieu est miséricordieux et compatissant, lent à colère (patient) mais riche en bonté" (Ps.103:8).

Le fils aîné qui avait toujours été à l'intérieur de la maison du père pendant toutes ces années, se trouvait maintenant à l'extérieur de la maison. Comme le Seigneur l'a dit, "ceux qui sont les derniers seront les premiers et ceux qui sont les premiers seront les derniers" (Mat.20:16). C'est seulement lorsque nous sommes prêts à nous humilier, que nous reconnaissons la condition de notre coeur corrompu, et que nous répondons sans réserve à l'amour du père que nous serons capables de manger avec lui à sa table.

Que le Seigneur puisse parler à nos coeurs.