SI VOUS VOULEZ MARCHER SUR L’EAU, IL FAUT SORTIR DU BATEAU (Mat.14:22-33)

(Prêché à Glain, dimanche le 15 février 2015) (Retranscrit dans un style parlé) JH/sa

 

Lorsque vous lisez la Bible, vous y découvrez une liste de promenades inoubliables. La première promenade qui nous frappe, c’est dans Genèse 3:8: “C’était le soir quand souffle la brise. L’homme et la femme entendirent le Seigneur se promener dans le jardin.” Cependant, de façon générale Dieu invite les hommes et les femmes à se promener avec lui.

 

Rappelez-vous la longue promenade que Dieu fit faire aux Israélites à travers la mer Rouge lorsqu’il les a fait sortir d’Egypte et que cette promenade s’est poursuivie pendant quarante ans dans le désert. Rappelez-vous la promenade triomphale qu’il fit entreprendre à Josué autour de la ville de Jéricho pendant sept jours (Jos.6:3).

 

Mais c’est probablement l’apôtre Pierre qui effectua la promenade la plus inoubliable de toute, lorsqu’il fut invité par Jésus à descendre de la barque dans laquelle il se trouvait pour marcher sur l’eau. Je vous invite à aller dans Matthieu 14 nous lirons les versets 22 à 33.

 

Jésus venait de nourrir cinq mille personnes et “Aussitôt après, il fait monter les disciples dans une barque pour qu’ils passent avant lui de l’autre côté du lac, pendant que lui renverrait la foule.” (Mat.14:22).  Le lac de Galilée était très bien connu pour ses tempêtes soudaines et violentes, et c’est effectivement ce que vivront les disciples lors de leur traversée.

 

La barque était à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues car le vent soufflait contre elle. Tard dans la nuit, Jésus se dirigea vers ses disciples en marchant sur l’eau. Mais quand ils le virent  marcher  sur  l’eau,  ils  furent  bouleversés  par la peur  à un tel point qu’ils crurent que c’était un fantôme. Mais aussitôt Jésus leur parla: "Prenez courage, c’est moi!" Pierre prit alors la parole et lui dit: “Seigneur, si c’est bien toi, ordonne que j’aille vers toi sur l’eau.”

 

Jésus invite un homme ordinaire à prendre une décision afin lui faire vivre quelque chose d’extraordinaire. Il lui demande de quitter le bateau et de s’engager sur un terrain qu’il ne connaît pas, celui de marcher sur l’eau.

 

Il y avait douze personnes qui se trouvaient dans cette barque et un seul osa la quitter. Pourquoi? Qu’est-ce qui pouvait empêcher les autres à passer à l’action et à quitter eux aussi le bateau? “Ils étaient bouleversés par la peur”. Pourquoi? Parce qu’ils avaient les yeux fixés sur les éléments extérieurs plutôt que sur celui qui était capable de commander même au vent et à la tempête de se calmer. Chers amis, n’est-il pas exact de dire que le premier élément qui empêche la plupart du temps les gens à prendre la décision de quitter le bateau, c’est la peur?

 

I- LES DIFFERENTES SORTES DE CRAINTE

1.1) Cela peut être la peur de ne pas être à la hauteur (Ex.4:10)

Pensez à ce que va dire Moïse lorsque le Seigneur l’invite à quitter son métier de berger pour faire sortir son peuple du pays d’Egypte. Il va objecter que les Israélites ne le croiraient pas et qu’ils ne n’écouteraient pas (Ex.4:1). Il n’avait pas compris que ce n’était pas lui qui les ferait sortir d’Egypte, mais que le Seigneur voulait l’utiliser pour manifester sa puissance à travers lui.

 

Dieu va faire deux miracles devant lui pour essayer de le rassurer. Il va lui demander de prendre un bâton et de le jeter par terre, et le bâton s’est transformé en un serpent. Il va lui demander de prendre la queue du serpent et le serpent va redevenir un bâton. Il va lui demander de mettre sa main sur sa poitrine et quand il la retira elle était couverte de lèpre.  Il lui demanda de la remettre sur sa poitrine et elle redevint normale.

 

Mais Moïse avait peur de ne pas être à la hauteur et il va dire au Seigneur: “Ce n’est pas possible, je ne suis pas un orateur. Je ne l’ai jamais été et je ne le suis pas davantage depuis que tu me parles. J’ai beaucoup trop de difficulté à m’exprimer.” (Ex.4:10). Moïse avait oublié que ce n’est pas lui qui parlerait, mais le Seigneur qui parlerait à travers lui, et qu’il lui dirait ce qu’il aurait à dire. Tout ce dont Moïse avait besoin c’était de l’aide, et qui mieux que Dieu pouvait l’aider à dire ce qui devait être dit et à faire ce qui devait être fait.

 

Si Dieu lui avait façonné une bouche dans le ventre de sa mère, il était capable d’utiliser la bouche de Moïse pour parler en son nom.  Dieu ne cherche pas des hommes et des femmes qui ont beaucoup de capacités puisque c’est lui qui, par sa grâce, les rend capables d’accomplir l’oeuvre à laquelle il les appelle.

 

“C’est quand nous sommes faibles que le Seigneur peut agir avec puissance dans nos vies et étendre sa protection sur nous. C’est lorsque nous sommes faibles que nous sommes forts,” puisque nous n’avons pas d’autre choix que de laisser Dieu agir à travers nous. (2Cor.12:9-10).

 

Il nous est facile de nous concentrer sur nos faiblesses, mais Dieu veut nous rappeler constamment que nous pouvons lui faire confiance: Il est le Tout-Puissant. Si Dieu nous demande de faire quelque chose, nous pouvons être certains qu’il nous aidera à bien l’accomplir.

 

1.2) Cela peut être la peur d’échouer (Nom.13:32)

Pensez à ce que les espions envoyés dans la terre promise ont dit lorsqu’ils sont revenus de leur expédition: “Nous ne pouvons pas attaquer ces gens, ils sont bien plus forts que nous! Le pays que nous avons exploré est un pays qui fait mourir ceux qui viennent y habiter.”

 

Ils étaient tellement impressionnés par la grandeur de la tâche qu’ils avaient oublié que c’est Dieu qui les avait libérés miraculeusement de l’emprise des Egyptiens.

1) Ils avaient oublié que c’est Dieu qui les avait conduits à travers ce désert vers la terre promise.

2) Ils avaient oublié que c’est Dieu qui les avait protégés.

3) Ils avaient oublié que c’est Dieu qui les avait nourris et qu’il avait accompli chacune des promesses qu’il leur avait faites pendant quarante ans.

 

Et pourtant, au moment où ils auraient dû être encouragés à faire un dernier pas de foi pour entrer dans la terre promise, ils refusèrent. Après avoir vu Dieu accomplir tant de miracles, pourquoi ne pas continuer à lui faire confiance? Pourquoi ont-ils refusé d’entrer dans la terre promise alors que c’était leur objectif ultime depuis qu’ils avaient quitté le pays d’Egypte? La réponse: “Ils étaient bouleversés par la peur.”

 

Est-ce qu’il ne nous arrive pas nous aussi d’agir quelquefois comme eux

Ne nous arrive-t-il pas de faire confiance à Dieu pour régler les petits problèmes qui surviennent dans nos vies? Mais lorsque nous faisons face à de gros problèmes, il nous arrive parfois de douter que Dieu peut nous aider à trouver des solutions.

 

Envahis par la peur, les Israélites avaient perdu de vue leur objectif. Ils étaient tellement dominés par leurs émotions qu’ils avaient oublié tous les miracles et les promesses que Dieu avait faits pour eux. Et il en est de même pour nous.

 

1.3) Cela peut être la peur d’être humilié

Est-ce que Dieu n’a  pas promis d’être toujours présent afin de réconforter la personne qu’il appelle?

Dans Juges 6:12-17, le Seigneur va réconforter Gédéon en lui disant: “Je serai avec toi valeureux combattant.” Dieu lui promet de lui accorder la force dont il aura besoin pour vaincre l’adversaire. Et malgré le fait que Dieu lui a promis qu’il l’accompagnerait, Gédéon va chercher des excuses pour ne pas répondre à l’appel de Dieu, parce qu’il avait peur.  Pourquoi avait-il peur? Parce qu’il regardait à lui-même et non pas à Dieu. En d’autres mots, il se concentrait sur ses limites et sur ses faiblesses, oubliant que c’est Dieu qui lui donnerait la force dont il avait besoin et qui allait agir à travers lui.

 

Ecoutez ce qu’il va dire! “Comment pourrais-je sauver (délivrer) Israël? Mon clan est le plus faible et moi je suis le plus jeune de ma famille.” (v.15). Pauvre Gédéon, le Seigneur ne lui avait jamais demandé de sauver Israël, il lui avait dit qu’il voulait l’utiliser pour manifester sa puissance à travers Gédéon et sauver ainsi Israël. “Alors le Seigneur déclara: Je serai avec toi, c’est pourquoi tu battras les Madianites comme s’ils n’étaient qu’un seul homme.” (v.16). “Il lui suffisait de recommander son oeuvre au Seigneur, et ses projets réussiraient.” (Prov.16:3).

 

Frères et soeurs, comme Gédéon nous sommes appelés à servir Dieu dans des domaines bien spécifiques, et malgré le fait que Dieu nous promet “qu’il sera avec nous quand nous parlerons et qu’il nous indiquera ce que nous devons dire” (Ex.4:12), il nous arrive de douter qu’il agira avec puissance et qu’il sera toujours présent dans l’oeuvre à laquelle il nous a appelés, au point de chercher souvent des excuses pour ne pas répondre à son appel.

 

Pour être en mesure de voir Dieu agir avec puissance et accomplir des miracles, nous avons besoin d’accepter de quitter le bateau, c’est-à-dire d’abandonner ce qui fait notre sécurité, notre confort, et c’est ce que Pierre a décidé de faire, parce que nous ne pouvons pas nous promener sur l’eau, si nous n’avons pas pris la décision de quitter le bateau.

 

II- VAINCRE SA CRAINTE ET QUITTER LE BATEAU

Imaginez la violence de la tempête, la hauteur des vagues, la force du vent et l’obscurité de la nuit. Imaginez jusqu’à quel point ils ont dû lutter pour ne pas chavirer. C’est déjà assez difficile d’essayer de marcher sur l’eau lorsque la mer est calme, imaginez maintenant tenter de marcher sur l’eau lorsque les vagues se brisent les unes contre les autres, lorsque le vent souffle violemment, qu’il est trois heures de la nuit et, pour couronner le tout, que vous avez peur. C’est dans ces conditions que Pierre va quitter le bateau et faire une promenade sur l’eau.

 

2.1) Ceux qui ont décidé de quitter le bateau, c’est parce qu’ils ont décidé de faire confiance à Dieu

Mettez-vous à la place de Pierre. Vous avez devant vous le Seigneur Jésus qui vous invite à expérimenter l’aventure de votre vie, et en même temps vous avez une peur bleue de ce qui peut vous arriver. Que choisiriez-vous?  Marcher sur l’eau où vous voyez ces vagues et ce vent qui viennent secouer votre bateau ou demeurer dans le bateau?

 

Cependant il y a une chose qui est certaine, si vous décidez de rester dans votre bateau, il est pratiquement certain que vous ne marcherez pas sur l’eau, cela fait partie des lois immuables de la nature. C’est pourquoi, si vous voulez marcher sur l’eau, il faut que vous acceptiez de sortir de votre bateau.

 

Puis-je vous poser une question?
Etes-vous en train de marcher sur l’eau ou vous trouvez-vous toujours dans votre bateau ce matin ?
Parce que finalement, que représente vraiment le bateau?

1) Il représente la sécurité, la vie et le confort en dehors de ce que Dieu vous offre.
2) Il est tout ce qui est une tentation d’y placer votre confiance, spécialement lorsque votre vie devient agitée.
3) Il représente aussi tout ce qui constitue un frein à la merveilleuse aventure de suivre Jésus jusqu’au bout.

Désirez-vous savoir à quoi correspond votre bateau?

Découvrir ce que vous craignez le plus vous le révélera. Posez-vous seulement la question suivante:  Qu’est-ce  qui  suscite  le plus en vous un sentiment de peur, surtout lorsque vous pensez à quitter le bateau et à faire un pas de foi?

 

1) Pour Maurice, son bateau c’est sa profession. Il est entrepreneur en bâtiment depuis 55 ans, et à présent il approche la soixantaine. Pendant toute sa vie il a été rongé par la pensée que Dieu l’appelait à travailler pour lui. Il a apaisé sa conscience en donnant beaucoup d’argent à droite et à gauche et en accomplissant de bonnes oeuvres pour se racheter, pourtant encore aujourd’hui, il n’arrive pas à se débarrasser de ce regret qui habite son coeur d’avoir manqué son appel. Il a peur maintenant qu’il ne soit trop tard. Si je pouvais le rencontrer, je lui dirais qu’il n’est jamais trop tard pour servir le Seigneur.

 

2) Pour Chantal, son bateau c’est la relation qu’elle vit depuis des années avec un homme dont l’engagement envers elle est, pour le moins qu’on puisse dire, ambigu. Elle n’est pas certaine qu’il soit chrétien. Et même s'il lui écrit des lettres dans lesquelles il souligne ses intentions sans jamais lui faire part de ses sentiments, il évite de parler de leur avenir. Mais en ce qui la concerne, elle ne cherche pas à connaître ses véritables sentiments, elle a peur de découvrir la vérité parce qu’elle n’est pas prête à faire face à une séparation. Son bateau risque de couler, mais elle est tellement hantée par la peur, qu’elle ne peut pas renoncer à quitter le bateau.

 

3) Le bateau de Charles passe inaperçu, c’est un véritable sous-marin parce qu’il s’adonne à la pornographie. Il avoue n’avoir aucune dépendance vis-à-vis ce genre de films puisqu’il s’agit souvent de films pour adultes qu’il visionne lorsqu’il est en voyage d’affaires ou lorsqu’il surfe sur internet. Mais personne ne le sait, il a peur d’admettre cette dépendance et il est effrayé à l’idée de demander de l’aide de peur d’être jugé. Ce secret est en train de le tuer, mais c’est son bateau et il ne veut pas le quitter.

 

4) Pour d’autres, leur bateau c’est réussir à tout prix dans la vie au risque d’y perdre leur âme. C’était le cas du jeune homme riche dans la Bible dans Marc 10:21. Jésus va lui demander de quitter son bateau. “Il va le regarder et lui dire avec amour: Il te manque une seule chose: va vends tout ce que tu as et donne l’argent aux pauvres, alors tu auras des richesses dans le ciel; puis viens et suis-moi. Mais affligé par cette parole, il s’en alla tout triste car il avait de grand biens”, parce que c’est dans ces choses qu’il trouvait sa sécurité.

 

Son bateau était trop beau, c’était un bateau de croisière, il le gouvernait tellement bien, mais il y était tellement attaché qu'il ne pouvait ni s’en détacher ni l’abandonner. Arrivé à la fin de sa vie, au moment où il allait mourir, alors qu'il se demandait ce qu'il ferait maintenant avec tout cet argent qu'il avait accumulé dans ses coffres, je me demande s'il n'a pas réfléchi parfois à cette rencontre qu'il avait eue avec Jésus. Je ne sais pas s’il s’est rappe lé, à ce moment- là, qu’un jour il avait dit "non" au fils d’un charpentier qui l’avait appelé à marcher sur l’eau pour le faire entrer dans le royaume de Dieu.

 

Mes amis, êtes-vous toujours dans votre bateau? Y a-t-il un domaine de votre vie qui vous empêche de faire entièrement confiance à Dieu? La peur vous révélera quel est votre bateau si c’est le cas, et l’abandonner représentera alors peut-être la décision la plus difficile que vous aurez à prendre dans votre vie, mais aussi une des décisions les plus bénissantes pour vous, parce que quitter le bateau, c’est arrêter de voir Dieu accomplir des miracles dans la vie des autres et c’est commencer à le voir accomplir des miracles dans vos propres vies.

 

Mais si vous désirez marcher sur l’eau, en d’autres mots, si vous voulez voir le Seigneur Jésus accomplir des miracles dans votre vie, il vous faut quitter votre bateau, c’est-à-dire tout ce qui représente votre sécurité en dehors de Jésus-Christ. “Si vous voulez venir vers Jésus, il vous faut renoncer à vous-même, porter votre croix et le suivre.” (Mat.16:24).

 

2.2) Ceux qui ont décidé de quitter le bateau pour se promener doivent s’attendre à faire face à des difficultés

Pierre va passer un pied par-dessus bord, il va sortir de la barque et il va commencer à marcher sur l’eau en direction de Jésus. Quelle promenade n’est-ce pas?

 

Et puis soudainement, une pensée traverse l’esprit de Pierre: “Il remarque le vent.” Il vient de prendre conscience qu’il marche sur l’eau au beau milieu d’une tempête sans rien de solide sous ses pieds. Il est terrifié.

 

Pourtant rien n’avait vraiment changé. Le vent n’aurait pas dû l’effrayer puisqu’il ventait avant qu’il ne décide de sortir de la barque. Que s’est-il donc passé? C’est que Pierre s’est détourné de celui qui est le point de repère de sa foi, son Sauveur bien-aimé Jésus-Christ, pour se concentrer sur ce qui lui faisait peur, le vent, la tempête et les vagues. 

 

Il a fixé ses yeux sur les vagues et il a tendu l’oreille au vent plutôt que de garder les yeux fixés sur celui qui l’avait invité à sortir de la barque. Il avait maintenant les yeux fixés sur la puissance des vagues et sur la force du vent, au point de ne plus voir la puissance de celui qui lui avait demandé de quitter la barque. Résultat: “Il eut peur.” (v.30).

 

Avant de juger trop sévèrement Pierre parce qu’il a détourné son regard de Jésus, il est bon de se rappeler qu’il y avait onze autres personnes dans le bateau qui étaient témoins de la scène. Avez-vous remarqué que ce n’est pas l’histoire de Barthélemy marchant sur l’eau, parce que Barthélemy est resté dans la barque? Ce n’est pas l’histoire de Matthieu marchant sur l’eau, parce que Matthieu est resté dans la barque. Ce n’est pas l’histoire de Jacques marchant sur l’eau, parce que Jacques est resté dans la barque.

 

C’est l’histoire de Pierre se promenant sur l’eau parce qu’il est le seul qui a eu le courage de sortir du bateau. Peut-être que, parmi les onze, certains voulaient quitter le bateau, peut-être qu’ils auraient quitté la barque si Pierre était resté suffisamment longtemps à marcher sur l’eau, nous n’en savons rien, mais donnons quand même du crédit à Pierre, parce qu’il a osé demander, et malgré la peur, il a quand même quitté le bateau alors que tous les autres sont restés dans le bateau. Voilà pourquoi le nom de Pierre apparaît dans ce récit et que les noms des onze autres ne sont pas mentionnés.

 

Nous avons tous un jour ou l’autre agi comme Pierre. Nous avons nous aussi remarqué le vent. Nous avons commencé à oeuvrer dans un ministère ou dans un nouveau travail le coeur rempli d’espoir. Tout était bleu à l’horizon puis nous avons vu des nuages apparaître annonçant qu’une tempête  était sur le point de se lever.

 

Les nuages correspondent en fait à nos projets qui n’avancent pas aussi vite que nous l’aurions voulu. La tempête correspond à l’opposition que nous rencontrons. Le vent correspond au bruit que font les gens qui murmurent et qui critiquent ce que vous faites comme les Israélites l’ont fait avec Moïse. Le vent, il correspond également au monde dans lequel nous vivons, un monde tellement agité, qui est secoué par des vagues de scandales et qui ne cesse de s’enfoncer toujours plus. Et pourtant, c’est à cause du vent que certains décident de ne jamais quitter le bateau.

 

Aussitôt que Pierre commença à s’enfoncer, il s’écria: “Seigneur sauve-moi! Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?”  (v.30-31). Avant de critiquer Pierre de n’avoir eu que peu de foi, il est bon de se rappeler qu’avoir peu de foi, c’est toujours mieux que de ne pas avoir de foi du tout, parce que nous pouvons nous demander si les onze autres qui étaient restés dans la barque avaient la foi.

 

Lorsque Jésus a dit à Pierre qu’il avait peu de foi, il ne le réprimandait pas  d’avoir  tenté  quelque  chose qui était d’un niveau trop élevé pour lui, mais d’avoir manqué de confiance en celui qui peut tout. Voyez-vous la différence? Jésus n’était pas en train de dire à Pierre: “Tu aurais dû rester dans la barque parce que ta foi fait vraiment pitié.” Il n’était  pas non plus en train de réprimander Pierre parce qu’il avait quitté la barque, au contraire Jésus est en fait en train de lui dire: “Pierre, si tu avais gardé tes yeux sur moi, tu aurais pu traverser non seulement le lac de Galilée mais l’océan Atlantique.”

Frères et soeurs, si vous acceptez de sortir du bateau, attendez-vous à pouvoir non seulement marcher sur l’eau, mais à l’occasion à vous enfoncer dans l’eau, parce que cela fait partie de l’apprentissage de la vie chrétienne. Cependant, il y a une chose dont vous pouvez être certains, c’est que Jésus sera toujours là pour vous tendre la main.

Il en est de même pour tout pécheur qui, en entendant l’évangile, réalise qu’il est perdu et qu’il s’enfonce de plus en plus dans son péché s’il ne s’en remet pas à Dieu pour être pardonné et relevé, en lui disant comme Pierre: “Seigneur, sauve-moi!” Alors, il porte son regard sur Jésus qui étend la main pour saisir la sienne et le sauver d’une mort certaine, une mort qui est éternelle. La croix est là pour nous le rappeler.

 

Il y a certes un danger à quitter la barque, mais vous courez autant de risques à rester dedans,  parce qu’il n’y a rien qui garantit que votre barque ne finira pas un jour par couler et vous aussi.  Il n’y a rien qui ne comporte aucun risque dans ce monde.

 

Mes amis, quelle est votre barque?

Y a-t-il un domaine de votre vie où vous éprouvez un sentiment de peur ou de confort qui vous empêche de faire confiance à Dieu?

Où en êtes-vous ces derniers temps dans votre relation avec Jésus?

Etes-vous bien blottis dans votre barque en menant un train de vie routinier tout en comptant sur ce que vous avez?

 

Auriez-vous un pied en dehors de la barque et un pied dedans

Ou bien est-ce que vous êtes en train de vous promener sur l’eau et que vous aimez cette sensation parce que  vous savez que Jésus s’y trouve et qu’au moindre faux pas, il vous tendra la main pour vous secourir, parce que vous avez décidé de lui faire confiance peu importe le vent, les vagues ou les tempêtes qui surviennent dans votre vie?

 

Que cette promenade sur l’eau soit une image pour nous de ce que nous pouvons faire avec le peu de foi que nous avons et avec l’aide de Dieu.

 

Aujourd’hui encore, Dieu invite des gens ordinaires ayant peu de foi à s’engager dans une action, celle de quitter leur barque, parce que c’est là et seulement là que notre foi peut progresser, parce que nous pouvons voir Dieu faire des miracles et réaliser l’impossible dans notre vie. Et lorsque notre foi est défaillante et que nous prenons peur, en faisant appel au Seigneur Jésus, nous pouvons être assurés qu’il sera toujours là pour nous tendre la main et nous relever.

 

Le Seigneur Jésus-Christ nous a montré l’exemple. Il a accepté un jour de quitter la barque céleste pour venir se promener sur la terre, “et ce, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs." (Mat.20:28). Que ce soit là également notre plus grand désir.