LE TEST DE L’AMOUR FRATERNEL (Jac.2:1-13)

(prêché à Glain, dimanche le 4 juin 2006) (30)

(retransmis dans un style parlé)

 

 

DEUXIEME PARTIE

 

 

II- TOUT FAVORITISME EST UNE INSULTE ENVERS CELUI QUI NOUS A CHOISIS

Aux versets 2 et 3 Jacques décrit la discrimination que pratiquait cette Eglise :  “Supposez, en effet, qu'il entre dans votre assemblée un homme avec un anneau d'or et un habit magnifique, et qu'il y entre aussi un pauvre misérablement vêtu; si, tournant vos regards vers celui qui porte l'habit magnifique, vous lui dites: Toi, assieds-toi ici à cette place d'honneur! et si vous dites au pauvre: Toi, tiens-toi là debout! ou bien: Assieds-toi au-dessous de mon marchepied”.

 

Jacques nous fait pénétrer en plein milieu d’un culte en utilisant le mot “assemblée”. Jacques nous présente une Eglise qui faisait une distinction entre les personnes à partir de leur apparence et de leur influence. Il décrit deux personnes qui entre dans l’Eglise et il semble laisser sous-entendre qu’ils assistaient à ce culte en tant que visiteurs. Le premier était vêtu d’un habit magnifique et il portait un anneau d’or tandis que le deuxième était un pauvre misérablement vêtu. Le premier fut traité comme un roi et on lui offrit la place d’honneur, c’est-à-dire le meilleur siège dans l’Eglise,  tandis qu’on demanda au deuxième, c’est-à-dire, à celui qui était pauvre, de se tenir debout ou de s’asseoir par terre.

 

David Jérémiah dans son commentaire sur l’épître de Jacques, raconte un fait survenu un dimanche matin dans l’Eglise Presbytérienne de Bel Air où Ronald Reagan et son épouse Nancy assistaient au culte lorsqu’il était gouverneur de la Californie. Lorsqu’ils étaient présents, les Reagan avaient toujours l’habitude de s’asseoir toujours dans la même rangée et sur les mêmes bancs. Un dimanche matin, le gouverneur et sa femme arrivèrent en retard au culte et sans le savoir, deux étudiants s’étaient assis à leur place habituelle.  Un placier alla trouver les étudiants pour leur demander de changer de siège afin que le gouverneur et son épouse puissent récupérer chacun leur siège. Ils changèrent de place et les Reagan purent prendre s’asseoir à leur place habituel.  Le pasteur de l’Eglise ayant assisté à la scène, se leva, quitta la scène pour se diriger vers les deux étudiants et leur dire: “aussi longtemps que je serai pasteur dans cette Eglise, cela ne se reproduira plus jamais”.  J’applaudis ce pasteur parce qu’il n’a pas tenu compte que c’était le président des Etats-Unis qui avait amené les deux étudiants à changer de place. L’Eglise n’est pas un endroit pour manifester du favoritisme ou pratiquer la discrimination. Dans l’Eglise, tous et chacun, doivent être considérés comme étant des personnes à part entière ayant les mêmes droits.

 

Il y a au moins cinq domaines où en tant que chrétiens nous pouvons être tentés de faire de la discrimination:

Nous pouvons faire de la discrimination à partir des apparences.

Nous pouvons faire de la discrimination à cause des antécédents judiciaires de la personne.

Nous pouvons faire de la discrimination à cause de l’âge de la personne.

      Nous pouvons faire de la discrimination parce que la personne a accompli de grandes choses dans  la vie.

      Nous pouvons faire de la discrimination à cause de la position que la personne occupe dans la société.

 

Dans le cas présent, l’Eglise pratiquait la discrimination en fonction de l’apparence et de la position que la personne occupait dans la société.

 

Qu’est-ce que Jacques dit au verset 4 lorsque nous traitons quelqu’un différemment d’un autre?

“Ne faites-vous pas en vous-mêmes une distinction, et n’êtes-vous pas des juges aux pensées mauvaises?” Il les condamne  parce qu’ils ne sont pas impartiaux et parce qu’ils font une distinction entre les personnes alors que Dieu, lui, ne la jamais fait.

 

 

1) Il condamne la manière qu’ils traitèrent le premier.

Ils le traitèrent comme un être humain. On lui donne le siège d’honneur juste parce qu’il était vêtu d’un habit magnifique et qu’il portait des bijoux en or. Il paraissait bien et il était bien habillé et ils le traitèrent en fonction de son apparence.

 

 

2) il condamne la manière qu’ils traitèrent le deuxième

Ils le traitèrent comme un moins que rien parce qu’il était misérablement vêtu. Au lieu de lui offrir un siège, ils lui demandèrent de se tenir debout ou de s’asseoir par terre. Ils le traitèrent comme un moins que rien en fonction de son apparence.

 

Jacques dit qu’ils “sont devenus des juges ayant des pensées mauvaises”. Le mot “pensées” fait référence aux motifs qui les poussaient à agir ainsi. L’église traversait peut-être un moment difficile sur le plan financier, et ils avaient peut-être pensé qu’un tel homme s’il était bien reçu, pourrait les aider financièrement. Lorsqu’ils virent celui qui était misérablement vêtu, ils ont vu quelqu’un qui ne pouvait pas les aider. De plus, si cette personne était entrée dans cette Eglise pour recevoir de l’aide, il est à peu près certain que la manière dont elle a été reçue, elle ne pouvait s’attendre à recevoir aucune aide.   Peu importe, les motifs qui les avaient poussés à agir ainsi, dans les deux cas, leurs motifs étaient mauvais.Rendons gloire à Dieu qu’il n’en est pas ainsi dans cette Eglise et que tout le monde, peu importe son statut social ou économique, peut bénéficier du meilleur siège et de l’amour de tous parce  que lorsque les gens entrent dans cette Eglise, ils laissent à la porte leur titre et leur réputation. Dieu défend que nous traitions quelqu’un différemment d’un autre sur la base de ce qu’il est ou de ce qu’il fait.

 

Imaginez un juge en train de siéger et qui pour prendre une décision se baserait sur l’apparence ou la position qu’occupe l’accusé dans la société. Il ferait un tort énorme à la justice en agissant ainsi. Un juge qui rendrait un verdict de non culpabilité en faveur de l’accusé juste parce qu’il est riche, populaire ou influent aurait rendu ce verdict à partir de motifs tout à fait erronés. Jacques écrit,  “vous agissez comme des juges en agissant sur la base de l’apparence et de l’influence (la position sociale ou professionnelle) que peut avoir un individu”.

 

Après avoir condamné leur discrimination,  Jacques leur rappelle au verset 5 que “Dieu a choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu'ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment”. Ils avaient manqué de respect envers celui qui était vêtu misérablement et Jacques veut leur rappeler que Dieu aime et bénit particulièrement celui qui est pauvre. Dans l’Ancien Testament, Dieu avait prévu des dispositions spéciales pour le pauvre qui voulait lui offrir un sacrifice. Si quelqu’un ne pouvait pas se permettre financièrement d’apporter un boeuf, un bouc ou un mouton, ils pouvaient alors offrir une tourterelle ou un pigeon. Dieu a fait en sorte que même le pauvre puisse offrir un sacrifice.

 

Dieu avait aussi prévu qu’à chaque période de sept ans, toutes les dettes devaient être annulées afin d’aider le pauvre. Lorsque les champs étaient moissonnés, les quatre coins du champs devaient être laissés tel quel afin que le pauvre puisse glaner et ramasser de la nourriture pour lui et sa famille. Il était prévu que le pauvre ne paye jamais d’intérêt sur un prêt. S’ils devaient vendre leur propriété, un parent devait le racheter pour eux. Dieu avait établi certaines mesures ou dispositions afin de protéger celui qui était pauvre.

 

Il est peut-être vrai que lorsqu’ils viennent à la foi, ils peuvent être pauvres matériellement et financièrement mais ils sont riches spirituellement. Ils étaient riches dans la foi et ils étaient cohéritiers du Royaume de Dieu. Dieu n’aime pas plus le pauvre que le riche et il ne manifeste pas plus de favoritisme à l’égard du pauvre que du riche, mais il va porter un regard sur les circonstances avec grand soin et avec un grand intérêt.

 

Jacques écrit au verset 6, “mais vous avez méprisé le pauvre”. Le mot “méprisé” souligne jusqu’à quel point ils l’ont déshonoré et maltraité. Jacques dit, “vous avez maltraité et agi de façon discriminatoire envers ceux que Dieu traite avec un soin particulier.”  Il était en train de leur montrer jusqu’à quel point ils devaient avoir honte d’avoir pratiqué une telle discrimination.

 

Il ajoute aux versets 6 et 7, “Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment, et qui vous traînent devant les tribunaux? Ne sont-ce pas eux qui outragent le beau nom que vous portez?” Jacques demande, “n’est-ce pas le riche qui vous opprime?”  Le mot “opprimer” signifie “tyraniser” ou “exercer une puissance démesurée” sur les autres. Jacques leur rappelle que les gens à qui ils manifestent du favoritisme, sont ces mêmes personnes qui leur “passent sur le corps” et leur font du mal.  

 

Il dit, “cette classe de gens devant qui vous faites des courbettes, ce sont ces mêmes personnes qui vous traînent devant les tribunaux pour vous poursuivre parce que vous êtes chrétiens. Pour finir le plat, ou la cerise sur le sundae, ce  sont les mêmes qui dénigrent votre foi et blasphèment le nom de votre Sauveur qui vous a appelés”. Cette classe de gens envers qui, ils manifestaient du favoritisme était celle-là même qui les maltraitait.

 

Ici encore, Jacques veut montrer jusqu’à quel point l’Eglise qui pratique une certaine forme de discrimination, déshonore son Seigneur. Comme je l’ai déjà dit, l’Eglise devrait être le seul endroit où on ne devrait trouver aucune forme de discrimination. Dans l’Eglise toute personne qui y entre, peu importe qu’elle soit riche ou pauvre, doit être traitée sur le même pied d’égalité.

 

 

CONCLUSION

 

Nous sommes des frères et des soeurs en Christ. Nous avons tous été créés à l’image de Dieu, voilà pourquoi il ne peut pas y avoir de favoritisme parmi nous.

“Nous n’avons pas reçu l’esprit  du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a donné par sa grâce” (I Cor. 2:12). La seule loi qui nous régit c’est celle du royaume: « tu aimeras ton prochain comme toi-même »(Jac.2:8).