LA PRIERE DE LA FOI SAUVERA LE MALADE (Jac.5:13-16)
(prêché à Glain, dimanche le 3 décembre 2006) (56)
(Retranscrit dans un style parlé)
“Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance? Qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie? Qu'il chante des cantiques. Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'Église, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace.”
PREMIERE PARTIE
INTRODUCTION
La fin de cette lettre contient des paroles rassurantes qui font probablement parties de l’enseignement le plus important de Jacques. Je pense que nous devons voir dans cet enseignement non seulement des paroles qui nous encourage à être dans la joie, à chanter des cantiques, à nous sentir bien, à être pardonné et à nous faire réaliser la puissance de la prière mais également à réaliser:
I- QU’IL Y A UNE REPONSE APPROPRIEE POUR CHAQUE CONDITION DANS LAQUELLE SE TROUVE LE CHRETIEN
Jacques commence ce passage par les mots suivants: “Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance? Qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie? Qu'il chante des cantiques. Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'Église, et que les anciens prient pour lui...” (v.13). Personne ne devrait être coincé dans une routine spirituelle parce que Dieu a toujours une réponse adéquate pour chaque circonstance dans laquelle se trouve le chrétien. Dieu ne nous place jamais quelque part où il n’y a aucune porte de sortie ni aucun moyen de réagir convenablement par la foi. Par exemple, dans l’Eglise on ne devrait jamais trouver quelqu’un en train de se plaindre qu’il n’a rien à faire parce qu’il y a toujours des gens à visiter et à encourager dans la communauté. Lorsque nous prenons le temps de regarder autour de nous, Il y a toujours des choses à accomplir là où Dieu nous a placé.
1.1) Des chrétiens qui passent par des souffrances
Jacques choisit trois scénarios possibles. Le premier scénario concerne le chrétien qui passe par des moments de souffrances. L’église de Jésus-Christ a connu des grands moments dans son histoire. Si le St-Esprit a agi dans l’Eglise et dans le monde cela n’a pas empêché les chrétiens de vivre des temps de souffrances terribles. Au temps des apôtres, ceux-ci ont prêché l’Evangile et les chrétiens ont été persécutés. Plus le Royaume de Dieu progressait et plus les chrétiens étaient persécutés. Paul dresse une liste de ces souffrances dans Romains 8:35b: “la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée.” Comme il le dit si bien, “chaque jour je suis exposé à la mort” (I Cor.15:31). Paul avait cette conviction qu’aucun chrétien ne serait épargné de vivre des tribulations pour entrer dans le royaume de Dieu (Ac.14:22). Nous sommes appelés à partager les problèmes qui sont communs à ce monde dans lequel nous vivons ; par exemple, les guerres, les tremblements de terre, les famines et la mort, mais aussi d’autres problèmes qui se rajoutent à notre vie parce que nous sommes chrétiens. Le monde qui a détesté notre Maître va aussi détester ceux qui veulent marchent fidèlement dans ses pas (Jn.15:18). Il y a une façon d’éviter les tribulations, c’est en cachant aux gens que nous sommes ses disciples. Un homme avait été appelé à faire son service militaire et lorsqu’il revint chez lui, ses amis de l’Eglise lui demandèrent si cela avait été difficile de s’afficher comme chrétien. “Pas du tout” répondit-il, “je ne leur ai même pas dit que j’étais chrétien.” Il avait décidé d’être un disciple non déclaré, mais le problème avec cette position, c’est qu’elle ne peut pas tenir et que le secret qu’il conserve en lui va tuer son comportement ou son comportement va tuer le secret qu’il est un disciple de Jésus-Christ. Lorsque nous sommes nés de nouveau et que nous nous affichons comme tel nous pouvons être certains que nous allons vivre des problèmes de toutes sortes et des tribulations.
Que faire alors? “Priez” dit Jacques. Vous pensez que cela est tellement simple que ça ne vaut pas la peine de le mentionner, pourtant, il n’y a rien de plus fréquent que de voir un chrétien vivant des problèmes se tourner vers Dieu alors que lorsque tout va bien, sa vie de prière est quasi inexistante ou irrégulière. Combien de fois nous oublions de remercier Dieu pour toutes ses bontés! Combien de fois nous oublions de remercier Dieu de nous avoir exaucé ! Combien de fois nous oublions de prendre du temps pour confesser nos péchés auprès du trône de la grâce de Dieu ! Jacques dit que si vous vivez des moments difficiles, tout ce que vous devez faire c’est de “prier”. Paul est dans la même ligne de penser lorsqu’il dit, “ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces” (Phi.4:6).
Lorsque le Psalmiste passait par des moments difficiles, ses premières paroles furent, “Ils m'ont assez opprimé dès ma jeunesse avec leur bouche, mais ils ne m'ont pas vaincu” (Ps.129:1-2). Ou encore, il dit, “Éternel, délivre-moi des hommes méchants! Préserve-moi des hommes violents” (Ps.140:1). “Éternel, je t'invoque: viens en hâte auprès de moi!” (Ps.141:1). “O Dieu! Les nations ont envahi ton héritage, elles ont profané ton saint temple, elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres” (Ps.79:1). Il croyait que Dieu est un Dieu qui répond à la prière lorsqu’il vivait des tribulations. Il a fait ce que Jacques nous dit de faire en ayant conscience qu’il devait le faire rapidement. “Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance? Qu'il prie.”
1.2) Des chrétiens joyeux
Le deuxième scénario est le suivant: “Quelqu'un est-il dans la joie? Qu'il chante des cantiques” (v.13). Le croyant est quelqu’un d’heureux parce qu’à travers chaque souffrance qu’il doit supporter il a l’occasion de se réjouir dix fois. Lachlan Mackenzie de Lochcarron fut un personnage clé pendant le réveil qui eu lieu dans les régions montagneuses de l’Ecosse à la fin du 18ième siècle. Il permit à un nombre important de chrétiens de se réjouir dans le Seigneur. Le titre de sa vie et de son oeuvre est “l’homme dans la joie”. Quelqu’un a dit de lui “il fut un témoignage vivant que la foi peut rendre un homme heureux.” Mackenzie a dit que c’est un grand privilège pour le chrétien d’être et de rendre les autres heureux. Il a une fois décrit l’homme joyeux dans ces mots, “heureux est la vie de cet homme qui croit fermement, prie avec ferveur, marche patiemment, oeuvre de toutes ses forces, vit en obéissance à la Parole de Dieu, veille sur son coeur, contrôle ses sentiments, rachète son temps, aime Jésus-Christ et attend la gloire à venir.”
Qu’est-ce qu’un chrétien joyeux fait? “Il chante des cantiques” dit Jacques. Il ne parle surtout pas ici des cantiques qui sont chantés par la communauté, parce qu’il y a très peu de versets qui en parlent dans le Nouveau Testament. Il y en a deux, les disciples qui chantent des cantiques avec le Seigneur (Mc.14:26) et dans le livre des Actes, où Paul et Silas chantaient dans la prison à Philippe. Ils savaient que Philippe répondait au message de l’Evangile, que les Gentils, les Grecs et puis l’Europe tomberaient devant Christ, et ils étaient tellement joyeux dans leur cellule, qu’ils chantaient des cantiques malgré l’injustice qu’il venait juste de subir. C’est exactement l’exhortation que Jacques fait ici. Il parle d’un cantique que ceux qui ont été libérés de la fosse du péché peuvent chanter: “Il m'a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue; et il a dressé mes pieds sur le roc, Il a affermi mes pas” (Ps.40:3). Lorsque l’Ethiopien s’est converti et se fit baptisé, il est écrit que “joyeux, il poursuivait sa route” (Ac.8:39). Jacques dit que chaque chrétien a toujours une raison de chanter un cantique pour la gloire de Dieu. “Quelqu'un est-il dans la joie?” Alors “Qu'il chante des cantiques” (v.13).
1.3) Il y a une réponse spécifique pour tout chrétien qui est malade
Le troisième scénario concerne le chrétien qui est affecté par la maladie. “Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'Église, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris” (vv.14-16).
Remarquez que Jacques ne parle pas ici d’un chrétien qui vit un problème personnel. C’est plutôt dans le premier cas que Jacques traite de cette question qui est d’une certaine manière différente de celui-ci. Jacques parle d’une sorte de maladie où le malade doit faire appel aux anciens: “Qu'il appelle les anciens de l'Église, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur.” Il ajoute cette exhortation : “confessez vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris.”
Qu’arrivera-t-il par la suite? Jacques écrit que « la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera. » Ce serait dommage de penser qu’il y a un secret de guérison divine quelque part dans la Bible et que nous n’en sachions rien. Ne serait-il pas bizarre que pour notre Eglise, cela soit un mystère, alors que pour un autre groupe, ou une autre dénomination d’églises on connaîtrait ce secret. Il y a beaucoup de personnes qui pensent que les paroles que “la prière de la foi sauvera le malade” signifie que peu importe la durée et le sérieux de la maladie s’ils pouvaient prier par la foi alors Dieu sera obligé de leur donner ce qu’ils ont demandé. Ils disent donc qu’ils s’approprient ces paroles et ils se présentent devant le Seigneur à la lumière de cette sorte d’enseignement en demandant la guérison pour eux-mêmes ou pour quelqu’un d’autre en disant au Seigneur qu’ils croient réellement en lui pour l’obtenir. Il y a une promesse, alors ils la réclament.
Je pense que si nous examinons cette déclaration de Jacques à la lumière de tout le Nouveau Testament, nous éviterons d’adopter cette attitude troublante. Il peut être néfaste d’essayer de vivre une vie chrétienne selon ce principe parce qu’il y a tellement de chrétiens qui l’ont fait et qui n’ont pas reçu la guérison. Ils ont commencé à douter qu’ils n’étaient pas des enfants de Dieu, remettant même en question leur propre foi et l’existence même de Dieu dans le ciel. Pourtant, dans le reste des Ecritures le Seigneur a fait en sorte que cela soit clair. Ces paroles de Jacques ne signifient pas qu’il y a une formule magique à travers laquelle Dieu exaucera et guérira chaque chrétien malade.
Le livre des Actes racontant l’histoire des trente premières années de l’Eglise primitive rapporte seulement dix miracles que Dieu a accomplis à travers les apôtres. Les guérisons ne se multiplient pas à droite et à gauche dans la Parole de Dieu. La Bible ne contient pas que des miracles à chacune de ses pages. Ils se regroupent autour de Moïse, d’Elie et d’Elisée. D’autres miracles se sont manifestés à Babylone à l’époque de Daniel et par la suite autour de Jésus et de ses apôtres. Il est à remarquer que de grands serviteurs de Dieu dans l’Ancien Testament n’ont pas vu le Seigneur accomplir des miracles de guérison.
Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul n’a pas guéri Timothée. Il a plutôt exhorté Timothée à prendre un remède pour ses problèmes chroniques d’estomac: “Ne continue pas à ne boire que de l'eau; mais fais usage d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions” (I Tim.5:23). Lorsqu’il laissa Trophime malade à Milet (2 Tim.4:20), ce n’était pas parce que l’apôtre n’avait pas assez de foi pour prier pour lui afin qu’il se porte mieux.
CONCLUSION
La maladie peut atteindre le corps mortel de l’être humain à n’importe quel moment et ce jusqu’à ce qu’il meure. Nous n’avons pas encore reçu notre corps glorifié. Nous sommes appelés à nous présenter devant Dieu et plaider qu’il nous donne la force d’accomplir à chaque jour sa volonté dans nos vies. Nous devons nous rappeler que nos corps sont le temple du Saint-Esprit et que nous devons prendre soin de ceux-ci. Il n’y a aucun homme ni femme envoyés dans le monde qui peut certifier qu’ils accompliront des miracles de guérison lorsqu’ils arriveront dans une ville. Soyons en paix avec cela, et mettons cette tendance de côté. Nous n’avons pas besoin de demander à Dieu de nous donner la foi pour guérir que nous avons besoin d’aller voir un prêtre pour recevoir le pardon de nos péchés. Adressez-vous directement à Dieu tout en vous rappelant que nulle part dans la Bible, Dieu a promis qu’il guérirait tous ceux qui lui demanderaient une telle requête par la foi. « Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance? Qu'il prie ! »