LES QUERELLES ET LES CONFLITS (Jacques 4:1-12)

(prêché à Glain, dimanche le 3 septembre 2006) (43)

(Ecrit dans un style parlé)

 

CINQUIEME PARTIE (vv.7-12)

 

INTRODUCTION

Voici l’histoire d’une personne qui avait gagné l'estime de tous. Attachée de tout cœur à sa religion, elle était zélée pour tous les services qui s'y rattachaient. Elle s'occupait des pauvres, accomplissant avec générosité toutes sortes de bonnes oeuvres. Son jardinier agissait différemment de celle-ci. Il ne connaissait qu'un livre, la Bible, il ne parlait que d'une personne, Jésus parce qu’il avait mis en lui toute sa confiance. Il l’avait reçu d'abord comme Sauveur, puis il le servit ensuite comme son Maître.

 

Un jour, la dame tomba gravement malade. On appela les plus éminents médecins à son chevet qui en arrivèrent tous à la conclusion que la mort était inévitable. La riche propriétaire fit appeler ses domestiques pour leur faire ses adieux et Jean son jardinier se présenta le dernier. Lorsqu'il vit la malade aux portes de la mort, les sanglots l'empêchèrent de parler, pourtant il voulait lui dire quelque chose. La dame le comprit et elle le mit à l'aise en lui demandant s’il avait quelques paroles réconfortantes à lui dire.

 

Madame, je dois vous dire que je suis triste de vous voir ainsi. Mais je voudrais, avec tout le respect que je vous dois, vous demander si vous êtes sauvée. Ces paroles firent l'effet d'une bombe dans le coeur de celle-ci. Fortement indignée, elle se dressa sur son lit, lui disant : “Tu connais ma vie, Jean, pourquoi parler ainsi. J'ai toujours fait le bien et mes œuvres en témoignent.” Puis elle retomba sur l'oreiller, épuisée par l'effort qu'elle venait de faire. “Mais, madame,” répliqua-t-il, “nos meilleures œuvres ne valent rien pour obtenir le pardon de Dieu. Il faut venir à lui repentant et avec foi, comme le brigand sur la croix”. Blessée dans son orgueil, la maîtresse arrêta son jardinier et s'écria: “Aller à Jésus comme le brigand? Jamais. J'aime mieux mourir damnée.” Et, retombant sur son lit, elle rendit le dernier soupir.

 

Nous avons vu lors de ces dernières semaines que Jacques mentionnait dans les six premiers versets du chapitre 4 une série de problèmes qui provoquaient des querelles et des luttes dans l’Eglise et que le tout était relié à un problème d’orgueil.  Nous avons vu que la solution proposée par Jacques consistait d’abord et avant tout à se repentir. Une repentance, qui consiste en un changement complet et de l’idée que l’on se fait du péché, et des sentiments que l’on éprouve à l’égard du péché. Notre génération postmoderne n’aime pas l’idée qu’on puisse se repentir de quoi que ce soit.  Voilà pourquoi le mot repentance n’est pas un mot très populaire aujourd’hui.

 

Nous préférons garder notre dignité et notre orgueil  et approcher Dieu comme étant notre égal. Jacques écrit que tout cela, c’est un problème d’orgueil, voilà pourquoi dans les versets 7 à 10 il va énumérer les différentes solutions pour chacun des problèmes qu’il a mentionnés dans les six premiers versets de ce chapitre.

 

I- LES SOLUTIONS A ADOPTER ENVERS DIEU

(Nous les avions énumérer l y a quelques semaines, nous allons maintenant les voir en détail)

 

1) Se soumettre à Dieu (4:7)

Se soumettre à Dieu, c’est reconnaître que nous sommes sous l’autorité de Dieu. Si nous sommes chrétiens, nous avons accepté de nous soumettre volontiers à cette autorité, celle de sa Parole, puisqu’un jour, nous avons reconnu Jésus-Christ comme Sauveur et que nous l’avons accepté comme notre Seigneur et notre Maître. Si vous prenez le temps de réfléchir à la question,  vous allez découvrir que vous êtes toujours soumis à quelque chose: soit que vous êtes soumis à la Parole de Dieu ou à la philosophie de ce monde. Si vous n’êtes pas soumis à Dieu, alors vous êtes soumis au diable parce que vous vivez selon votre propre nature (Rom.8:5ss). Cela nous amène au point suivant.

 

2) Résistez au diable et il fuira loin de vous (4:7)

Comment résistez-vous au diable? Vous lui résistez en vous soumettant à Dieu. Vous le faites, en mettant votre orgueil de côté et en revêtant un esprit d’humilité parce que vous reconnaissez que vous n’êtes rien en dehors de votre Sauveur. Vous pouvez promettre à Dieu que vous allez dorénavant vous appliquer dans votre vie à résister au diable mais il ne faut pas oublier que cela deviendra effectif dans votre vie uniquement si vous mettez en pratique la première partie du verset: si vous vous soumettez à Dieu.

 

Vous souvenez-vous du film “le roi Lion?” Il y a une scène dans le film où le petit du Roi lion est menacé par une meute d’hyènes qui voudraient bien en faire le principal plat de résistance pour leur prochain repas. Voulant leur faire peur, il va ouvrir la bouche pour laisser échapper un tout petit rugissement de bébé et les hyènes toujours aussi menaçantes vont se mettre à rire tout en avançant vers le petit lion.

 

Tout à coup, elles vont s’arrêter, le regard saisit d’effroi et elles vont se retirer sur la pointe des pieds. Que s’était-il donc passé pour que tout à coup la situation change à ce point? Elles venaient de réaliser que le Père se tenait juste derrière son petit et qu’elles n’étaient pas de taille à lutter avec lui.

 

 

 

Notre puissance face au diable ressemble à cela. Elle ne dépend pas de nous mais de Celui qui a vaincu Satan. Jésus a défait Satan lorsqu’il est mort sur la croix pour nos péchés et qu’il est ensuite revenu de la mort à la vie. Il a remporté la victoire sur le péché et sur la mort et il est ensuite revenu de la mort à la vie dans un rugissement terrible. Non seulement par sa mort, il nous a délivré du pouvoir que le péché exerçait sur nous, mais par sa résurrection, il nous a délivré du pouvoir que la mort exerçait sur nous.  Avant de partir, il nous a prévenu: “vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde” (Jn.16:33).

 

Satan est un ennemi qui a été vaincu mais il demeure vaincu seulement si vous demeurez avec celui qui l’a vaincu. C’est seulement à ce moment-là que le lion de la tribu de Juda se tient derrière vous. C’est pour cette raison que Jacques nous donne comme troisième solution de nous approcher de Dieu.

 

3) Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous (4:8)

Voyez-vous le mouvement? La vie chrétienne n’est pas une vie statique, vous devez  toujours être en mouvement. Soit que vous bouger pour vous approcher de Dieu ou soit que vous bouger pour vous éloigner de lui.

 

Rappelez-vous l’histoire du fils prodigue! Le plus jeune fils avait pris son héritage et avait quitté la maison de son père. Il partit pour aller vivre dans le monde et il va dépenser tout son argent. Eprouvant une grande tristesse face à sa condition sans issue, il va décider de retourner à la maison et s’en remettre entre les mains miséricordieuses de son père. Il avait planifié de quelle manière il s’y rendait en frappant à la porte de son père et en l’implorant dans une position de serviteur.

 

Mais cela ne s’est pas déroulé comme il l’avait prévu. Tandis qu’il se trouvait encore assez loin de la maison paternelle, son père le vit et courut à sa rencontre. C’est de cette manière que Dieu agit envers nous. Vous vous approchez de Dieu et il s’approche de vous.

 

Le principe à retenir ici est le suivant: vous faites le premier pas et le Seigneur fera le deuxième. Et quand vous aurez fait le troisième pas, vous découvrirez que c’est le Seigneur qui avait fait le premier pas.

 

 

 

 

 

 

4) nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos coeurs hommes irrésolus (4:8)

 

Les mots nettoyer et purifier étaient des thèmes connus de la part des lecteurs de cette épître. Cette épître était écrite pour des Juifs, aux douze tribus qui sont dispersées dans l’empire romain.  Leur arrière-plan religieux était rempli de rituels de purification, mais Jacques parle ici de choses qui vont au-delà d’un simple ritualisme. Il y a dans cet ordre un aspect autant extérieur qu’intérieur.

 

Le mot “pécheurs” met l’accent sur les oeuvres mauvaises qui sont commises, voilà pourquoi nous devons nettoyez nos mains afin de nous assurer qu’elles sont pures devant Dieu.  Le terme “les hommes irrésolus” signifient “qui jouent double jeu”. Jacques utilise ce terme pour mettre l’accent sur  l’attitude  du coeur.  Paul  aura  la même pensée lorsqu’il écrira: “C’est pourquoi, purifions-nous de tout ce qui salit le corps où l’âme et efforçons-nous d’être parfaitement saints en vivant dans le respect de Dieu” (2 Cor.7:1).

 

5) Sentez votre misère (soyez dans la tristesse) soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse (4:9)

“Une tristesse qui vous a portés à la repentance; car vous avez été attristés selon Dieu. La tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais tandis que la tristesse du monde produit la mort” (2 Cor.7:9-10). Ces paroles font référence à la repentance que nous avons examinée la semaine dernière.

 

6) Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera (Jac.4:10)

Comment pouvons-nous nous humilier devant le Seigneur? Nous nous humilions en acceptant de nous voir tel que nous sommes, et en voyant Dieu pour ce qu’il est. Nous réalisons qu’il n’y a aucune comparaison possible à faire entre nous et lui. Il y a un dicton qui dit, “appuies-toi sur tes propres forces, et ne comptes surtout pas sur les autres pour venir t’aider”. Paul écrit: “fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force Toute Puissante” (Eph.6:10). “C’est Sa force qui agit puissamment en moi” (Col.1:29).  

 

II- LES SOLUTIONS A ADOPTER ENVERS NOTRE PROCHAIN

“Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d'un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'es pas observateur de la loi, mais tu en es juge. Un seul est législateur et juge, c'est celui qui peut sauver et perdre; mais toi, qui es-tu, qui juges le prochain?” (Jac.4:11-12).

 

Jacques a commencé ce chapitre en parlant des luttes et des querelles qui existaient dans l’Eglise. Au verset 11 il revient à ce problème et à sa source.

 

1) “Ne parlez point mal les uns des autres, frères. (v.11a)

 

Lorsque Jacques dit “ne parlez point mal les uns des autres”, il est en train de souligner qu’ils s’étaient déjà rendus coupables de ce péché. Nous ne sommes pas appelés à parler en mal de personne, nous sommes plutôt appelés à utiliser nos paroles pour nous édifier mutuellement. “Celui qui parle mal d'un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'es pas observateur de la loi, mais tu en es juge” (v.11b).

 

Remarquez le déroulement de l’argumentation de Jacques. Une personne qui parle contre son frère ne manifeste pas la sorte d’amour exigée par la loi, et par le fait même, devient elle-même juge de cette loi. Si vous essayez de juger la loi,  vous êtes en train de faire quelque chose que seul Dieu peut faire, car il est le seul Législateur et juge, et vous êtes en train de vous accaparer pour vous-même, un privilège qui lui appartient à lui seul.  C’est une chose de vous mettre à dos quelqu’un, mais c’en est une autre, de vous mettre à dos Celui qui tient votre destinée entre ses mains.

 

2) qui es-tu, pour juger ton prochain? (v.12)

Jacques est en train de dire ceci: Dieu est capable de juger votre prochain, car il est le juge et le Législateur. Mais vous n’êtes pas Dieu et vous n’avez pas ce privilège. Pour montrer à ses disciples comment devait se comporter le chrétien vis-à-vis son prochain, Jésus va raconter un jour l’histoire suivante: (Mat. 18:23-33).

 

“Un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs. Quand il se mit compter, on lui en amena un qui devait dix mille talents. Comme il n'avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu'il fût vendu, lui, sa femme, ses enfants, et tout ce qu'il avait, et que la dette fût acquittée. Le serviteur, se jetant à terre, se prosterna devant lui, et dit: Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout. Ému de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette. Après qu'il fut sorti, ce serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers. Il le saisit et l'étranglait, en disant: Paie ce que tu me dois. Son compagnon, se jetant à terre, le suppliait, disant: Aie patience envers moi, et je te paierai. Mais l'autre ne voulut pas, et il alla le jeter en prison, jusqu'à ce qu'il eût payé ce qu'il devait. Ses compagnons, ayant vu ce qui était arrivé, furent profondément attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s'était passé. Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit: Méchant serviteur, je t'avais remis en entier ta dette, parce que tu m'en avais supplié; ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j'ai eu pitié de toi? Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il devait. C'est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son coeur.”

 

L’homme va rester bouche bée devant son roi, et il en sera de même pour nous, si nous ne pardonnons pas aux autres comme Dieu nous a pardonné.

 

 

 

CONCLUSION

Mes amis, les luttes et les querelles ne viennent pas de Dieu mais de nos passions qui combattent dans nos membres. Jacques apporte d’abord les solutions envers Dieu qui sont à notre disposition: Se repentir et se soumettre à Dieu et à sa Parole. Il nous donne ensuite les solutions envers notre prochain qui sont à notre disposition: si quelqu’un nous a fait du tort, ne pas parler en mal de lui, ne pas le juger car seul Dieu est juge, mais lui pardonner.