SI VOTRE JUSTICE NE SURPASSE CELLE DES SCRIBES ET DES PHARISIENS (Mat.5:17-21)

(prêché à Glain, dimanche le 6 mai 2007)

 

DEUXIEME PARTIE

INTRODUCTION

La semaine dernière nous avons vu  qu’en nous parlant de la loi, Jésus va parler des Pharisiens et des scribes et il va dire: “si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux” (v20). Nous avons vu que les Pharisiens soignaient leur apparence extérieure mais avaient l’intérieur remplis d’ossements de morts et de toutes sortes de pourriture. Enfermés dans leurs esprits de clochers, dans leurs confessions de foi et dans leurs habitudes religieuses, ils étaient devenus très hypocrites. Tout ce qu’ils faisaient ne visait qu’un seul but, recevoir l’approbation des hommes plutôt que celle de Dieu.

 

“Quand ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres; mais son coeur est éloigné de moi, et la crainte qu’il dit avoir de moi, n’est qu’une tradition humaine” (Es.29:13). Ce n’est pas tellement ce que vous paraissez être qui préoccupe Dieu, mais ce que vous êtes réellement.

 

Les Juifs à qui Jésus étaient en train de prêcher s’appuyaient tellement sur les enseignements établis par les Scribes et les Pharisiens que notre Seigneur aurait pu sauter les versets 21 à 48.  Il va leur montrer comment son enseignement est étroitement lié à la loi qu’ils ont reçu de Moïse et le verset 20 sera la base de cet enseignement quand il dit, “la norme que Dieu a établie est plus élevée que la vôtre. Ce que vous reconnaissez  maintenant comme étant une norme de justice est inacceptable aux yeux de Dieu.”  Ils  vont répliquer  immédiatement en disant: “attend une minute, nous obéissons à la loi”. Mais Jésus va leur dire, “pas du tout, j’ai besoin de redéfinir ce qu’est la loi de Dieu parce qu’elle est disparu au milieu de vos traditions”. Le Judaïsme qui se pratiquait au temps de Jésus était loin de ressembler à la loi que Dieu avait donnée à Moïse. 

 

Voilà pourquoi Jésus va dire aux versets 17 et 18: Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé.” En d’autres mots,  il est en train de dire: “je ne vais pas accepté que quiconque mette de côté un seul commandement de Dieu. Ce que vous observez, ce n’est pas la loi de Dieu, ce sont des traditions, voilà pourquoi je dois la redéfinir pour vous”.  C’est exactement ce qu’il va faire ensuite à partir du verset 21 jusqu’au chapitre 7.

 

Bien-aimés, qu’elle est votre norme de justice? Ressemble-t-elle à celle des Pharisiens? Est-elle acceptable aux yeux de Dieu?

 

Est-ce que l’enseignement que Jésus nous a laissé, n’est pas disparu à travers nos traditions évangéliques?

 

Est-ce que le Christianisme que pratique l’Eglise évangélique ressemble ou est loin de ressembler à ce que vivait les chrétiens de l’Eglise primitive? 

 

La semaine dernière j’ai dit que la Bible compare le coeur de l'homme à un terrain, et la Parole de Dieu  à une semence;  les fruits  représentent les actions et les motivations de ceux qui reçoivent cette semence. Je vous ai invités à défricher votre champ, c'est-à-dire à placer votre coeur dans des dispositions convenables pour recevoir la Parole de Dieu. Quand votre cœur se rabougrit, s'endurcit et se dessèche, il ne faut pas vous attendre à porter aucun fruit, jusqu'à ce qu'il soit brisé, ramolli et capable de recevoir la Parole.

 

La semaine dernière nous avons commencé par ce qu’on appelle dans nos milieux évangéliques les péchés d’omission (Jac.4:17), c’est-à-dire, les choses que vous auriez dû faire et que vous n’avez pas faites et qui démontre la condition de votre coeur.

 

Labourer votre cœur, c’est d’abord regarder votre cœur. Ensuite, c’est examiner et noter l'état de celui-ci, et voir où vous en êtes. Beaucoup ne semblent jamais y penser; ils ne font pas attention à la condition de leur cœur de telle sorte qu’ils ne savent jamais où ils en sont rendus dans leur vie spirituelle. Ils sont incapables de dire s'ils gagnent du terrain ou s'ils en perdent, s'ils portent du fruit ou s'ils sont devenus stériles. Je vous invite encore une fois cette semaine à prendre du temps pour examiner à fond l'état de votre cœur, afin que vous puisiez voir si vous marchez  à chaque jour avec Dieu ou avec le diable; si c'est Dieu ou le diable que vous servez le plus et si vous êtes esclaves du prince des ténèbres ou du Seigneur Jésus-Christ.

 

Lorsque je vous invite à vous examiner vous-mêmes, cela consiste à jeter vos regards sur votre vie, à considérer vos actions pour connaître les vraies motivations qui se trouvent derrière chacune de vos pensées et de vos actions.  Je ne dis pas que vous devez jeter un rapide coup d'œil sur  votre  vie passé,  reconnaître qu'elle était remplie de péchés et demander pardon à Dieu en faisant une confession générale. Vous devez prendre vos péchés un par un et les noter sur du papier à mesure qu’ils apparaissent dans votre mémoire. Faites cet exercice avec le même soin qu’un commerçant s’applique à biens tenir ses livres. Ne vous contentez pas de faire des confessions générales, vous avez commis vos péchés un par un, il vous faut les confesser un par un et vous en repentir.

 

Parlons à présent des péchés de commission, c'est-à-dire des choses que vous faites, et que vous ne devriez pas faire:

 

II- LES PECHES DE COMMISSION (emprunté à Charles Finney)

1) Amour des possessions et des choses de ce monde.

Quel est l'a condition de votre cœur en ce qui concerne les possessions de ce monde? Avez-vous considéré que vous en étiez propriétaire comme si vous aviez le droit d'en disposer à votre guise? Si c'est le cas, notez-le! Si vous avez aimé les biens de ce monde et que vous avez cherché à les acquérir pour eux-mêmes, ou pour satisfaire votre ambition, vous avez péché, et vous devez vous repentir. Si vous avez oublié que tout appartient à Dieu et que vous êtes seulement les intendants de ce que Dieu vous a confié, repentez-vous.

 

1) Vanité.

Combien de fois avez-vous passé plus de temps à soigner votre corps avant d'aller à l'église, au lieu de vous préparer à examiner votre cœur et vos pensées, pour aller adorer Dieu? Vous avez attaché plus d'importance à l'état de votre corps devant les hommes, qu'à l'état de votre âme devant Dieu. Vous avez cherché à déranger l'adoration dans la maison du Seigneur, pour attirer sur vous l'attention du peuple de Dieu, afin que les gens portent attention à la beauté de votre apparence! Prétendez-vous que vous n'accordez aucune importance au fait que les gens vous regardent ou pas? Soyez honnête! Prendriez-vous autant de peine  à  soigner votre apparence, si tout le monde était aveugle?

 

3) Envie.

Notez toutes les fois où vous avez éprouvé de la jalousie envers ceux qui occupaient une position plus élevée que la vôtre. Ou peut-être avez-vous envié ceux qui avaient plus de talents que vous, ou qui se rendaient plus utiles que vous? N'avez-vous jamais envié certaines personnes, au point que vous avez souffert dans votre cœur d'entendre des louanges à leur sujet? Avez-vous trouvé plus de plaisir à insister sur leurs fautes, plutôt que sur leurs vertus, sur leurs échecs, plutôt que sur leurs succès? Soyez honnête envers vous-même. Si vous avez entretenu cet esprit qui vient du diable, repentez-vous profondément devant Dieu.

 

4) Amertume.

Rappelez-vous toutes les fois où vous avez entretenu de la rancune ou de l'amertume envers quelqu'un, toutes les fois où vous avez parlé à des chrétiens d'une manière complètement dépourvue de charité et d'amour. L'amour espère tout, l’amour ne soupçonne point le mal mais vous ne leur avez pas accordé le bénéfice du doute, et vous avez soupçonné le pire. Notez-le et repentez-vous.

 

5) Bavardage et médisance.

Pensez à toutes les fois où vous avez parlé derrière le dos des gens, de leurs fautes et de leurs défauts (réels ou supposés), alors que cela n’était pas nécessaire. Dieu appelle cela de la médisance. Pour médire, vous n'avez pas besoin de mentir (ce serait de la calomnie), il vous suffit de dire la vérité, mais dans l'intention de nuire à la réputation de quelqu’un.

 

6) Mensonge.

Dieu appelle mensonge toute déformation consciente de la vérité. Vous mentez, chaque fois que vous cherchez à impressionner quelqu’un, sans dire toute la vérité. Notez toutes les fois où vous vous souvenez l'avoir fait. N'essayez pas de trouver des excuses, en disant que ce n'étaient pas des mensonges!  Pensez à toutes les paroles que vous avez dites, ou aux actions que vous avez faites, dans le but de faire croire aux autres ce qui n'était pas entièrement la vérité, pour des raisons purement égoïstes.

 

7) Tromperies et tricheries.

Notez toutes les fois où vous avez traité quelqu'un comme vous n'auriez pas aimé vous-même être traité. Dieu appelle cela de la tromperie. Dieu vous demande de traiter tous les hommes comme vous aimeriez vous-même être traité (Mat.7:12). C'est la règle! Si vous avez agi de cette façon, vous avez triché. Dieu ne vous demande pas d'agir comme vous attendez que les autres agissent, parce que si c'était le cas, cela ouvrirait la porte à toutes sortes de mauvaises actions de notre part, mais Dieu vous demande de faire aux autres ce que vous aimeriez que les autres vous fassent! Avez-vous trompé le gouvernement? Avez-vous gagné quoi que ce soit en fraudant l’assurances chômage, la sécurité sociale ou les banques?

 

8) Hypocrisie.

Par exemple, dans vos confessions et vos prières à Dieu, notez toutes les fois où vous avez prié pour des choses que vous ne désiriez pas vraiment. Combien de fois avez-vous confessé des péchés auxquels vous n'aviez pas vraiment l'intention de renoncer? N’auriez vous pas confessé des péchés, alors que, dans votre cœur, vous aviez l'intention de continuer à les commettre, aussi fortement que vous aviez l'intention de continuer à vivre!

 

9) Vous avez volé Dieu.

Pensez à toutes les fois où vous avez complètement perdu votre temps, à dissiper des heures que Dieu vous a données pour Le servir, et pour sauver des âmes. Pensez aux moments précieux que vous avez perdus dans de vains amusements ou de vaines conversations, à lire des romans du monde, ou même à ne rien faire. Pensez à toutes les fois où vous avez mal employé vos talents et vos capacités intellectuelles. Pensez à quel point vous avez gaspillé l'argent de Dieu pour satisfaire vos convoitises, ou pour acheter des choses dont vous n'aviez pas vraiment besoin, et qui n'ont contribué ni à votre santé, ni à votre confort, ni à quoi que ce soit d'utile.

 

 

10) Mauvais caractère.

A cause de votre mauvais caractère, vous avez peut-être fait beaucoup de tort à votre femme, à vos enfants, à vos employés, ou à vos voisins. Notez tout cela!

 

11) Vous avez empêché les autres d'être utiles.

Non seulement vous avez privé Dieu de vos propres talents, mais vous avez lié les mains de quelqu'un d'autre. Quel mauvais serviteur celui qui non content d'être oisif, empêche les autres de travailler! On peut le faire simplement en leur faisant perdre leur temps inutilement. N’avez-vous pas été le jouet de Satan? Non seulement vous avez décidé de ne rien faire pour le royaume de Dieu, mais vous avez aussi empêché les autres de travailler en les décourageant. Notez-le!

 

Après avoir noter vos manquements, manifestez jusqu’à quel  point  vous  vous repentez de ce que vous avez fait.  Agissez comme Zachée, réparez dans la mesure du possible. Si vous avez offensé quelqu'un, et que cette personne vit près de chez vous, allez la trouver et confessez immédiatement votre faute. Débarrassez-vous immédiatement de ce fardeau. Si cette personne habite trop loin de vous, écrivez-lui une lettre, ou mieux, appelez-la au téléphone, pour lui confesser l'offense que vous avez commise. Si vous avez dérobé de l'argent, restituez cette somme intégralement, sans oublier les intérêts!

 

En examinant la liste de tous vos péchés, prenez la décision ferme et immédiate d’y renoncer définitivement. Dès que vous aurez identifié quelque chose qui ne va pas, engagez-vous immédiatement à régler ce problème, par la puissance de Dieu, et à ne plus pécher. Cela ne vous sert à rien de faire cet examen de conscience, si vous n'êtes pas décidé à changer dans tous les domaines où vous avez identifié ce que vous devez changer, que ce soit dans votre caractère, dans votre cœur ou dans votre conduite.

 

Mettez-vous sérieusement à l'œuvre! Faites-le, le plus rapidement possible! Ne remettez pas au lendemain ce que vous pouvez faire aujourd’hui, sinon, vous risquez de ne rien faire du tout. Confessez à Dieu tous les péchés que vous avez commis envers Lui, et confessez aux hommes ceux que vous avez commis envers eux. En défrichant votre champ, vous devez en enlever tous les obstacles. Vous pouvez négliger des choses en pensant qu'il s'agit de petites choses, mais vous vous demanderez ensuite pourquoi vous n'avez pas la paix avec Dieu. La raison, c'est que vos pensées orgueilleuses et charnelles ont voulu dissimuler ce que Dieu voulait que vous confessiez et que vous abandonniez.

 

Si vous ne traitez pas vos péchés de façon énergique, en les considérant en détail, un à un, vous n'aurez aucune idée de leur importance réelle. Etudiez votre liste aussi soigneusement, aussi complètement et aussi solennellement que si vous vous prépariez vous-même pour le jour du Jugement!

 

CONCLUSION

Mes amis, la justice ou le genre de vie que Jésus nous appelle à vivre à l’égard de Dieu, est tout à fait différent de celui que pratiquait les Pharisiens, parce que leur justice ne leur permettait pas d’entrer dans le royaume des cieux (v.20)

 

Jésus nous appelle à aimer toute la loi de Dieu et non pas à aimer seulement ce qui nous arrange. Il nous appelle à reconnaître que toute la loi de Dieu est bonne et que c’est pour notre bien que Dieu nous l’a donnée.

 

Jésus nous appelle à avoir un coeur humble qui est disposé à obéir à Sa loi,  et ce, en prenant plaisir à le faire et à chercher en toutes choses à plaire à Dieu plutôt que plaire aux hommes parce que c’est la marque des vrais serviteurs de Dieu (Gal.1:10). Il nous invite à rechercher ardemment l’approbation de Dieu plutôt que celle des hommes.

 

En terminant, permettez-moi frères et soeurs de vous poser une question. A qui ressemble votre coeur? Est-ce que votre coeur correspond à celui des Pharisiens qui obéissaient à contrecoeur à Dieu ou est-ce que votre coeur ressemble à ceux qui suivent le même chemin que les disciples de Christ, se réjouissant dans sa loi et voulant plus que tout autre chose à être transformé à l’image de Christ et à  marcher dans sa justice et dans son oeuvre de sanctification.

 

Que le Seigneur à travers sa Parole suscite en nous d’être des disciples de Christ et non pas des disciples des Pharisiens afin que le jour où il nous rappellera à lui, nous puissions l’entendre dire: “C'est bien, bon et fidèle serviteur; entre dans la joie de ton maître” (Mat.25:21-23).