LES QUERELLES ET LES CONFLITS (Jacques 4:1-12)

(Prêché à Glain, dimanche le 6 août 2006) (39)

(Ecrit dans un style parlé)

 

PREMIERE PARTIE (vv.1 à 3)

 

INTRODUCTION

Vous pouvez voir dans un musée en Europe une toile représentant un paysage marin assombri par une violente tempête. L’artiste a peint sur cette toile d’énormes vagues qui viennent s’écraser sur un rivage orné  de grosses roches, et il a complété celle-ci en peignant des éclairs qui traversent le ciel donnant l’impression d’avoir déchiré celui-ci. Le titre de cette peinture se nomme “paix”. La plupart des gens qui voient ce tableau pensent que ce nom ne convient absolument pas à cette toile et ils s’éloignent la plupart du temps du tableau en hochant la tête ne comprenant pas pourquoi l’auteur a donné un tel titre à cette toile. Pourtant il y a quelque chose de très important que la plupart des gens n’ont pas remarqué dans le coin droit tout au bas de la toile. Ils n’ont pas vu qu’il y avait un petit oiseau blottit dans un creux d’un des rochers qui se trouve sur la rive. Il est dans une position qui démontre jusqu’à quel point il se sent en sécurité et en paix dans la fente de ce rocher.

 

Le monde qui nous entoure est  fort agité. Lorsque vous jeté un coup d’oeil, vous avez l’impression que les tempêtes de la vie viennent s’écraser sur la tête de beaucoup de monde. Pourtant, tout comme ce petit oiseau, nous pouvons nous sentir en paix et en sécurité auprès de Jésus, le Prince de paix et le Rocher de notre salut.

 

Jacques termine le chapitre 3 sur une note de paix: “le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux  qui  recherchent la  paix” (3:18) rappelant  les  paroles de Jésus qui a dit “Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu!” (Mat.5:9). De qui parle-t-il? Qui sont ceux qui recherchent la paix? Ce sont ceux qui appartiennent à l’Eglise, c’est-à-dire ceux qui ont reçu  Jésus comme Seigneur et Sauveur.

 

Le seul endroit où on ne devrait pas voir apparaître de conflits dans ce monde agité par toutes sortes de tempête, c’est à l’intérieur de l’Eglise parce que l’Eglise est un corps et qu’elle forme un seul organisme. Voir des querelles et des luttes dans l’Eglise, c’est la voir se  battre contre elle-même. C’est comme assister à un combat de boxe et voir un boxeur s’amuser à se frapper jusqu’à ce qu’il tombe au tapis. L’adversaire n’a plus qu’à s’appuyer contre les cordages et attendre de voir tomber son adversaire.  Jésus a dit: “tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister” (Mat.12:25). À la lumière de ce que Jacques écrit au chapitre 4:1-12, Il semblerait que les lecteurs à qui il s’adresse ici, avaient oublié ce principe.

 

 I- JACQUES DEFINIT LE PROBLÈME

D’où viennent les luttes, et d’où viennent les querelles parmi vous? N’est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres. Vous convoitez, et vous ne possédez pas; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions. Adultères que vous êtes! Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. Croyez-vous que l'Écriture parle en vain? C'est avec jalousie que Dieu chérit l'Esprit qu'il a fait habiter en nous. Il accorde, au contraire, une grâce plus excellente; c'est pourquoi l'Écriture dit: Dieu résiste aux l'orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles”.

 

 

Remarquez de quelle façon Jacques débute ce chapitre. Il commence par une question afin de faire réaliser à ses lecteurs quelle est la source des luttes et des querelles qui existent parmi eux. Le fait qu’il pose cette question laisse supposer qu’il y avait des conflits dans l’Eglise. Permettez-moi de vous rappeler qu’il y a toujours eu des conflits dans l’Eglise. Si vous n’avez jamais vu de conflits dans l’Eglise, c’est parce que vous n’avez pas passé beaucoup de temps dans l’Eglise. 

 

D’où viennent alors ces querelles et ces luttes, si nous formons tous un seul corps et que nous avons tous le même Esprit? D’où viennent ces querelles et ces luttes si nous servons le même Seigneur? Jacques va énumérer plusieurs raisons.

 

1.1) les luttes et les querelles viennent de nos passions

“D'où viennent les luttes, et d'où viennent les querelles parmi vous? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres?” (4:1).

 

Le mot grec utilisé pour traduire le mot “passion” est “hdonwn”. C’est à partir de ce mot que nous avons le mot “hédonisme” dans notre langue. Dans la pensée grecque, ce mot décrit une façon de vivre, qui fait du plaisir, le principe ou le but de la vie de quelqu’un (qui cherche à gratifier la chair).   Il ressemble à notre mot français “amuser”. “Muser” signifie “penser”. “Amuser”, signifie ne rien penser. La lettre “a” placé devant un mot annule la signification positive de ce mot.  Ainsi, un parc d’amusement est par définition un endroit où vous allez vivre pour un temps sans penser à rien d’autre.

 

Pourtant, s’amuser n’est pas mal en soi, sauf si cela devient notre principale priorité. De telles passions peuvent facilement nous échapper des  mains et déclarer une guerre ouverte à nos âmes. Jacques dit que ces passions “combattent dans nos membres.” Il y a toujours une guerre qui existe, une guerre spirituelle, et le terrain sur lequel se déroule le combat se trouve à l’intérieur de vous. Pour compliquer le tout, non seulement cette guerre se passe en vous, mais si vous n’êtes pas vigilant, elle se répand à l’extérieur de vous, et il en résulte des querelles.

 

Comment éviter que la priorité dans votre vie, soit centrée sur le plaisir? C’est en vous efforçant de faire en sorte, que le bonheur des autres devienne votre priorité.  Paul dit que c’est dans un esprit d’humilité que vous allez être amener  “à considérer non seulement vos propres intérêts, mais aussi ceux des autres” (Ph.2:4). C’est cette attitude qui va vous amener “ à ne rien faire par esprit de parti ou par vaine gloire,” mais qui va vous amener “à regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes” (Phil.2:3) et viser pardessus leur bonheur.

 

1.2) Les luttes et les querelles viennent de ce que vous désirez avoir ce que vous ne pouvez avoir

“Vous convoitez, et vous ne possédez pas; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir; vous avez des querelles et des luttes” (4:2).

 

Jacques n’est pas en train de dire que ces chrétiens étaient en train de commettre littéralement un meurtre, même si Jean dira un peu plus loin que “quiconque qui haït son frère est un meurtrier” (I Jn.3:15) et que “la part des meurtriers, sera dans l’étang de feu”.  Jésus a dit à ses disciples que “c’est du dedans, c’est du coeur des hommes, que sortent les mauvaises pensées qui le poussent à...” (Mc.7:21). “Toutes ces mauvaises passions sortent du dedans, et souillent l’homme” (Mc.7:23).   

 

Jacques dit que ces lecteurs agissaient ainsi parce qu’ils n’avaient pas ce qu’ils voulaient. Il  leur donne deux raisons pourquoi ils n’ont pas:

 

2.1) “vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas” (4:2).

Il est en train de dire que, souvent, le problème ce n’est pas que vous priez peu, mais c’est que vous ne priez pas du tout. Nous traitons le sujet de la prière en dernier ressort. C’est comme l’avertissement que l’on retrouve écrit sur le harnais d’un parachute: Il est écrit: “pour ouvrir le parachute, il faut dans un premier temps tirer sur la corde principale, si cela ne fonctionne pas, vous devez tirer sur la deuxième corde et si cela ne fonctionne pas vous priez.” Je suis convaincu que si nous avions réellement cru dans la puissance de la prière, nous aurions prié beaucoup plus que nous ne l’avons fait dans le passé.

 

2.2) “vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions” (4:3).

Lorsque nous devons prier, nous ne prions pas nécessairement de la bonne façon. Nous prions de manière égoïste. Nous demandons à Dieu  de nous donner ce que nous aimons et nous oublions souvent de prier que Dieu nous donne ce qu’il aimerait bien nous donner parce qu’il sait exactement ce que nous avons besoin. Au lieu de lui dire: “Seigneur, change les circonstances dans lesquelles je me trouve” j’ai appris à dire: “Seigneur, changes mon  coeur”.

 

Jacques nous enseigne ici que Dieu ne répond pas aux prières qui ont seulement pour but de satisfaire nos passions. Il agit en accord avec son bon plaisir et c’est de cette façon qu’il veut que nous intercédions. Il veut que nous puissions prier en accord avec sa Parole. Lorsque nous commencerons à prier de la façon que nous devons prier, alors nous verrons Dieu répondre à nos prières.

 

Jacques ne se contente pas de nous enseigner mais il nous lance un défi: celui de faire mourir nos désirs égoïstes et nous verrons Dieu exaucer tous les demandes authentiques.

 

CONCLUSION

“Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand Christ, votre véritable vie paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui et vous aurez part à sa gloire. Faites donc mourir ce qui dans vos membres est terrestre, l'immoralité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et l’avarice, qui est une idolâtrie. C'est à cause de ces choses que la colère de Dieu va frapper ceux qui refusent de lu obéir. Vous vous conduisiez ainsi autrefois, quand votre vie était dominée par ces péchés. Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles grossières qui pourraient sortir de votre bouche. Ne vous mentez pas les uns aux autres, puisque vous avez abandonné votre vieille nature étant dépouillés avec ses oeuvres, et vous vous êtes revêtus de l'homme nouveau, qui se renouvelle continuellement dans la connaissance, à l'image de celui qui l'a créé. Ainsi donc, étant des membres du peuple de Dieu, lui qui vous a aimés et vous a choisis pour que vous soyez à lui, revêtez-vous d’affectueuse bonté, de bienveillance, d'humilité, de douceur, et de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. Vous devez vous pardonner comme le Christ vous a pardonné. Mais par-dessus toutes ces choses revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection” (Col.3:5-14).

 

Rappelez-vous, “vous qui étiez spirituellement morts à cause de vos péchés et parce que vous étiez des incirconcis, des païens. Mais maintenant Dieu vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses; il a effacé le document qui nous nous  condamnait et qui subsistait contre nous, et il l'a détruit en le clouant à la croix” (Col.2:13-14).

 

Jésus a dit à Marthe: “ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?” (Jn.11:40).

 

“Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort” (Jn.:51).

 

“Etant maintenant libérés du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle” (Rom.6:22).