LA CRUCIFIXION DU ROI (Matthieu 27:27-54)
(prêché à Glain, dimanche le 9 avril 2006) (22)
INTRODUCTION
L’histoire du monde est un peu plus qu’une accumulation de jours attachés ensemble pour former des années, ensuite des décennies et enfin des siècles. La plupart des jours qui s’écoulent sur la terre sont des jours ordinaires qui se ressemblent tous et il y en a peu qui ont marqué l’histoire de l’humanité. Cependant, ici et là, tout au long de la marche implacable de l’histoire de l’homme, il y a des jours qui valent la peine de se rappeler.
L'histoire de l’humanité est marquée par ce que nous pourrions appeler des jours d’infamie. Faisant référence au 7 décembre 1941 où l’armée japonaise bombarda la base navale de Pearl Harbour à Hawaï, le président Franklin Roosevelt déclara que, “ce fut un jour de grande infamie”. Un jour de grande infamie, c’est un jour qui nous rappelle qu’un événement d’une cruauté indescriptible est survenu dans le monde. Nous pourrions dresser une liste de jours de grande infamie qui ont eu lieu à différentes époques sur la terre, mais le jour que mentionne Matthieu dans notre texte, a la distinction d’être un jour de grande infamie qui témoigne du triomphe du bien sur le mal.
Il n’y a aucun autre jour dans l’histoire de l’humanité qui surpasse le jour où le Roi des rois fut crucifié. Ce fut un jour d’une grande infamie parce qu’il montre jusqu’à quel point le coeur de l’homme est corrompu et qu’il n’a aucune limite à faire le mal. Ce fut un jour infâme parce “qu’il est venu parmi les siens et que les siens ne l’ont pas reçu” (Jn.1:11).Si ce fut un jour infâme parce que le Créateur fut mis à mort par sa créature, ce fut quand même un grand jour dans l’histoire de l’humanité parce que ce jour là, la puissance que le péché exerçait sur l’humanité a été vaincu, “ensuite celui qui avait la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, a été réduit à l’impuissance” (Hb.2:14) et que les couloirs de la mort ont été envahis par Jésus-Christ.
Je vous invite à retourner 2,000 ans en arrière et porter vos regards sur le Roi de gloire qui fut crucifié au calvaire. Je prie que vos coeurs et vos esprits puissent saisir toute l’importance de ce jour unique dans l’histoire de l’homme. Soyons témoins ensemble de la crucifixion du Roi des rois.
I- L’ENDROIT DE SA CRUCIFIXION (v.33)
A) C’était un endroit important
1) Important au niveau physique
“Golgotha » , qui signifie en hébreu “le lieu du crâne” ouen latin “le Calvaire”, était un endroit qui ressemblait au crâne d’un homme mort et qui était jonché de crânes d’hommes décédés. Le Golgotha se trouvait juste à l’extérieur des portes de la ville de Jérusalem et était bien connu par les habitants de la région. Ils avaient été témoins de la mise à mort de milliers de criminels et de nombreuses personnes considérées comme étant des ennemis du gouvernement de Rome. Puisqu’il était dans les habitudes des Romains de permettre que les corps des crucifiés pourrissent sur la croix, vous pouvez vous imaginer jusqu’à quel point les Juifs connaissaient très bien l’endroit.
2) Important au niveau historique
Cette montagne profanée et souillée par Rome était un endroit particulier pour les Juifs parce que cette montagne faisait partie de la même crête sur laquelle le temple lui-même était construit. C’était également à ce même endroit que plusieurs siècles auparavant, Abraham avait conduit son fils Isaac pour l’offrir en sacrifice à Dieu (Gen.22). Historiquement, c’était un lieu important pour les Juifs.
B) C’est un endroit prophétique
Dans Genèse 22, l’auteur nous rapporte de quelle façon il fut demandé à Abraham d’offrir son fils en sacrifice à Dieu (Gen.22:2). Ce passage est un des passages de l’Ancien Testament qui nous donne une image de la mort à venir de Jésus sur le Calvaire. Nous voyons ici, un Père qui donne volontairement son fils en sacrifice. Dans ce passage,il y a deux versets qui sont dignes d’être soulignés. Dans les versets 5 à 14, deux versets sont en étroite relation avec ce que nous sommes en train d’examiner. Le premier verset est le verset 8, “Abraham répondit: mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste”. Le deuxième verset, c’est le verset 14: “A la montagne de l’Eternel il sera pourvu”. C’est une vieille prophétie qui nous rappelle que Dieu pourvoira lui-même un agneau pour nous sur cette même montagne. C’est exactement ce que nous sommes témoins dans Matthieu 27. Voilà pourquoi c’est un lieu prophétique.
II- LA DOULEUR DE LA CRUCIFIXION(v.35-49)
2.1) Il a supporté le supplice de la croix (35a)
Matthieu écrit simplement: “après l’avoir crucifié”. Pourtant, ces paroles ne communiquent pas toute l’horreur de ce que Jésus a supporté sur cette croix.Considérez le fait qu’avant même qu’il arrive au Calvaire, il est resté éveillé toute la nuit.De plus, avant d’être crucifié, il a été éprouvé à au moins quatre reprises:
1) Il a été battu par les Juifs.
2) Il a été battu par les soldats romains.
3) Il a supporté toute l’horreur du fouet romain.
4) Il a supporté les moqueries de tous. Il a été ridiculisé, on lui a craché au visage et on lui a demandé de porter sa croix jusqu’au Calvaire, pour ensuite le crucifier. Ceci est une brève description de ce qu’il a pu supporter. Il nous est difficile d’imaginer tout ce qu’il a pu subir, et ce que cela implique d’être crucifié.
Un médecin a fourni une description physique de la crucifixion: la croix était placé sur le sol, et l’homme épuisé était rapidement rejeté vers l’arrière, les épaules immobilisées contre le bois. Le légionnaire plaçait son pouce sur le poignet du condamné à l’endroit où l’on prend le pouls. Il enfonçait un énorme clou en fer à travers le poignet du supplicié et il le fixait solidement dans le bois. Rapidement, il se dirigeait de l’autre côté, et il répétait la même opération avec l’autre poignet, tout en prenant soin de ne pas trop tendre les bras, afin de permettre une certaine flexibilité dans les mouvements du crucifié. Finalement, on levait la croix en fixant la base dans un trou qui avait été creusé auparavant.
Ensuite, on prenait le pied gauche qu’on ramenait contre le pied droit. Les orteils pointés vers le bas, on enfonçait un énorme clou à travers l’arche de chaque pied, laissant les genoux fléchis. C’est à ce moment-là, qu’on considérait la victime comme étant crucifiée. Lorsque le crucifié s’affaiblissait, le poids de son corps menaçait de déchirer ses poignets qui étaient retenus par les clous. Une douleur atroce partait des doigts, parcourait les bras pour ensuite éclater dans le cerveau. Les clous plantés dans les poignets exerçaient une pression sur les nerfs médians.
Lorsqu’il cherchait à se redresser pour éviter d’être tourmenter davantage, tout le poids de son corps se reportait sur les clous enfoncés dans ses pieds. Il sentait alors la douleur aigue des clous qui déchiraient les nerfs qui se trouvaient entre les os de ses pieds.
Lorsque les bras étaient fatigués, des crampes ravageaient ses muscles, les tordants ensemble au point où la douleur était atroce et insoutenable. Lorsque ces crampes, apparaissaient, il n’était plus capable de se redresser vers le haut pour respirer. Il pouvait aspirer l’air dans ses poumons, mais il ne pouvait l’expirer. Il essayait de se redresser de toutes ses forces afin de pouvoir reprendre son souffle. Ensuite, le bioxyde de carbone s’accumulait dans les poumons et dans les vaisseaux sanguins, et les crampes diminuaient légèrement. De façon irrégulière, il était capable de se redresser pour expirer et aspirer de l’air afin de rester en vie.
Il y avait alors une autre douleur qui apparaissait. Une profonde douleur écrasait la cage thoracique tandis que le péricarde se remplissait lentement avec un sérum et commençait à comprimer le coeur. C’était maintenant presque la fin. La perte de tissus sanguins et de liquide atteignait maintenant un seuil critique. Le coeur qui était comprimé faisait des efforts supplémentaires pour pomper le sang dans les tissus sanguins. Les poumons torturés faisaient un effort hors du commun pour haleter des petites bouffées d’air. Il pouvait sentir la froideur de la mort envahir ses tissus et puis finalement, il rendait l’âme.
Tout ce que nous venons de décrire Marc l’écrit dans ces simples paroles, “ils le crucifièrent” (Marc 15:24). Quel merveilleux amour il a manifesté n’est-ce pas! “Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous” (Rom.5:8).
CONCLUSION
J’aimerais vous rappeler qu’au moment où il était suspendu sur cette croix, il était toujours le Créateur. Il aurait pu invoquer son Père afin qu’il lui envoie “plus de douze légions d’anges” (Mat.26:53), mais il a supporté en silence le supplice de la croix, exactement comme le prophète l’avait annoncé: “il a été maltraité et opprimé, et il n’a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent; il n’a point ouvert la bouche” (Esaïe 53:7). Pourquoi a-t-il supporté tout cela? Parce qu’il vous aimait.