LE TEST DE L’AMOUR FRATERNEL (Jac.2:1-13)

(Prêché à Glain, dimanche le 11 juin 2006) (31)

(écrit dans un style parlé)

 

TROISIEME PARTIE

 

INTRODUCTION

Sur la table, parmi des centaines de livres en assez piteux état et offerts à prix réduits, se trouvait une vieille Bible. Quelques personnes l'avaient feuilletée d'un air distrait, mais sans plus. Elle n'avait vraiment pas belle mine et sa valeur, en tant que livre ancien, était dérisoire, aussi était-elle vite replacée, avec indifférence, sur la table. Soudain un homme s'approcha, la souleva avec respect, cachant mal sa surprise, avant de se précipiter vers le comptoir pour s'acquitter du prix ridicule qui y était affiché. Cette Bible était en fait une Gutenberg originale dont la valeur était estimée à plus de deux millions d'euros!

 

Qui avait pu abandonner un tel exemplaire rarissime chez un brocanteur de deuxième ordre? Combien de fois ce livre avait-il changé de mains avant d'échouer sur cette table et être ainsi sauvé de l'oubli par un connaisseur averti? Le monde l'avait rejeté, inconscient de son immense valeur! Ne faisons-nous pas la même chose bien souvent? Parfois des graines de génies, enfouies dans le cœur de certaines personnes à l'apparence terne, surgissent soudain à la vie, parce que quelqu'un les a reconnues, les a arrosées, et les a aidées à s'épanouir.

 

N’étions-nous pas dans la même situation le jour où Jésus nous a trouvé et qu’il nous a montré quelle valeur nous représentions à ses yeux? Cependant, au lieu de payer un prix dérisoire pour nous racheter, il a payé le prix le plus élevé possible! Ecoutez : "Alors que nous étions pécheurs, Christ est mort pour nous." Il a donné sa vie.

 

Si nous pouvions pressentir en chaque homme, en chaque femme et en chaque enfant que nous croisons, le trésor précieux que Dieu n’a pas ignorer et pour lequel Il a envoyé Son Fils mourir sur la croix; nous découvririons un monde nouveau autour de nous. Considérez la destinée de Matthieu: Quand Jésus l'a rencontré, il n'était qu'un collecteur de taxes à la solde des Romains, un bureaucrate pointilleux et méprisé de tous. Mais Jésus lui a dit : "Suis-Moi!" (Matthieu 9.9), et Matthieu obéit.

 

Rappelez-vous lorsque Dieu envoie le prophète Samuel chez Isaï parce qu’il avait choisi parmi ses fils, le futur roi d’Israël: “L’Eternel dit à Samuel: ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté. L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au coeur” (I Sam.16:7). Jésus dit: “ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice”.  “J’ai trouvé en David, un homme selon mon coeur” (Actes 13:22).

 

Paul dira: “ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous mêmes. Que chacun de vous au lieu de considérer ses propres intérêts; considère aussi celui des autres. Ayez en vous les mêmes sentiments qui étaient en Jésus-Christ: existant en forme de Dieu, Il n’a pas regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et il a paru comme un vrai homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix” (Phi.2:3-8).

 

Nous avons vu que dans ces versets, Jacques décrit deux différentes personnes qui se trouvent dans cette Eglise. Il semble suggérer que ces deux personnes étaient là en tant que visiteurs. Une personne était habillée de vêtements magnifiques et ornée de bijoux tandis que la deuxième personne était misérablement vêtue. Celui qui portait de beaux vêtements et des bijoux eût droit à un traitement royal. On lui offrit le meilleur siège de l’Eglise tandis que le deuxième misérablement vêtu se vit offrir un siège au-dessous du marchepied ou tout simplement par terre.

 

 

Nous avons dit dans un premier temps que:

I-   TOUT FAVORITISME DESHONORE LA FOI CHRETIENNE

 

II- TOUT FAVORITISME EST UNE INSULTE ENVERS CELUI QUI NOUS A CHOISIS

 

Aujourd’hui, nous verrons que:

 

III-TOUT FAVORITISME EST UN MAUVAIS SERVICE QUE L’EGLISE SE REND A ELLE-MEME

Arrêtons nous pendant un instant sur le verset 12:“Parlez et agissez comme devant être jugés par une loi de liberté”. Jacques leur rappelle qu’un jour ils seront jugés. Il leur rappelle qu’un jour le Seigneur les jugera. Il leur rappelle qu’un jour le Seigneur jugera ceux qui ont pratiqué la discrimination.Le fait que le Seigneur jugera ceux qui agissent de manière discriminatoire,  permet de voir la discrimination sous un jour différent.

 

3.1) le caractère coupable de la discrimination

Nous lisons au verset 8, “Si vous accomplissez la loi royale, selon l'Écriture: Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien”. Jacques appelle le “commandement d’aimer son prochain comme nous-même” comme étant la loi royale.

 

Dans Matthieu 22, un Pharisien va poser la question suivante à Jésus: “Maître, quel est le plus grand commandement de la loi?” (Mat.22:36). Cette questionavait pour but d’amener Jésus à faire un faux pas.Jésus lui répondit: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (Mat.22:37-38).

 

Ce que Jésus a voulu faire en répondant ainsi, c’est de résumer les dix commandements. Les quatre premiers commandements se résument dans celui-ci: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée”. Si un homme aime le Seigneur de tout son coeur, de toute son âme et de toute sa pensée, il ne pourra avoir d’autres dieux devant lui, il n’adorera pas d’autres idoles et il n’utilisera pas le nom du Seigneur en vain.

 

Jésus a voulu résumer les six derniers commandements dans celui-ci: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”. Si un homme aime son prochain comme lui-même, il honorera son père et sa mère, il ne volera pas et il ne tuera pas son prochain. Il ne commettra pas d’adultère ou il ne prononcera pas de faux témoignage contre son prochain et il ne convoitera pas ce que possède son prochain.

 

Jacques dit que si quelqu’un aime son prochain comme lui-même, qu’il le traite avec respect et sans faire de favoritisme, il agit bien, sinon,  « si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, vous êtes condamnés par la loi comme des transgresseurs » (v.9).Tirant en plein dans le mille, Jacques dit que la discrimination est un péché parce qu’elle viole la loi Royale de Dieu.

 

Au cas où quelqu’un serait porté à penser différemment, Jacques dit aux versets 10 et 11, “car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit: Tu ne commettras point d'adultère, a dit aussi: Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d'adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi.”

 

Tous les péchés ne font pas tous partis de la même catégorie et non pas non plus la même gravité, mais si vous péchez contre un seul commandement, vous êtes coupable d’avoir péché contre tous les commandements, dit Jacques. Ce n’est pas parce que vous obéissez  à certains commandements que cela vous donne l’excuse de désobéir aux autres. Peu importe le commandement auquel vous désobéissez, vous péchez. Etant donné que la loi Royale “d’aimer votre prochain comme vous-même” résumetous les commandements qui sont liés avec notre relation avec les autres ; enfreindre un seul commandement, c’est les enfreindre tous et c’est commettre un péché. Nous savons que Dieu ne ferme pas les yeux sur le péché.

 

3.2) la gravité d’agir de manière discriminatoire

Cela nous ramène encore une fois au verset 12, “Parlez et agissez comme devant être jugés par une loi de liberté”. Un jour, Dieu jugera nos péchés. Jacques dit que nous avons besoin de parler et d’agir comme des gens qui un jour se retrouveront face à face avec Dieu pour rendre compte de ce qu’ils auront dit et fait. Cela permet de voir jusqu’à quel point la discrimination est une chose à prendre au sérieux.

 

En fait, remarquez ce que Jacques dit au verset 13, “car le jugement est sans miséricorde pour qui n'a pas fait miséricorde. La miséricorde triomphe du jugement”. Jacques dit que si nous ne manifestons pas la miséricorde envers notre prochain, Dieu fera de même avec nous, mais si nous faisons miséricorde, la miséricorde triomphe du jugement à venir.

 

Certains diront, « oui, mais moi j’ai accepté Jésus-Christ dans ma vie. J’ai reconnu qu’il est mort à ma place et qu’il a subi le châtiment que je méritais pour mes péchés ». Je répondrai, « si tu fais une différence entre la couleur de peau de quelqu’un, la langue qu’il parle ou encore la position qu’il occupe dans la société, tu n’es pas animé de l’Esprit de Christ ou tu n’as pas l’Esprit de Christ, parce que Christ ne fait pas de distinction entre les personnes ».

 

 

CONCLUSION

 

Nous sommes des frères et des soeurs en Christ. Nous avons tous été créés à l’image de Dieu, voilà pourquoi il ne peut pas y avoir de favoritisme parmi nous. “Nous n’avons pas reçu l’esprit  du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a donné par sa grâce” (I Cor. 2:12). La seule loi qui nous régit c’est celle du royaume: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée” et « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».