LORSQUE VIENT LA FIN (Gen. 32:28-31 et 48:10-21)

(prêché à Glain, dimanche le 11 novembre 2007) (45)

(Retrasncrit dans un style parlé)

 

DEUXIEME PARTIE

 

INTRODUCTION

Nous avons vu la semaine dernière que le Dieu qui est avec nous maintenant et qui sera avec nous dans le futur est aussi le Dieu qui était avec nous dans le passé parce qu’il désire nous rencontrer, nous transformer et nous rendre semblable à l’image de son Fils.  Cela commence pour une rencontre qui bouleverse nos vies.

 

La nuit avant sa rencontre avec Esaü, Jacob se retrouva lui-même seul, luttant avec un homme qui ne semblait pas être vraiment un homme. “Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l’articulation de la hanche; et celle-ci se déboîta.” (32:26). Dans Osée 12:4 il est écrit que “Jacob lutta avec l'ange, et il fut vainqueur, Il pleura, et lui adressa des supplications.” Jacob dit à l’ange, “je ne te laisserai point aller, que tu ne m'aies béni.” Le Seigneur a grandement béni Jacob en changeant son nom pour Israël mais vous remarquerez que Jacob a quitté les lieux en boitant. Il est écrit au verset 31 que Jacob boitait de la hanche.” Sa rencontre avec Dieu lui avait coûté quelque chose et le marquerait à vie.

 

Frères et soeurs nous devons nous rappeler que la route de bénédiction qui se trouve devant nous, est une route remplie d’obstacles placés intentionnellement par Dieu pour nous conduire au brisement. Jacob était un homme imbu de lui-même, voulant réussir dans ses projets, et ce, à sa manière et par ses propres forces, mais il va terminer sa vie en boitant.  Dans Genèse 47,  le Jacob qui se tient devant le Pharaon est un homme qui a été brisé à l’école de Dieu. Lorsque le Pharaon lui demanda quel âge il avait,  il  répondit  au  verset 9, “les jours des années de mon pèlerinage sont de cent trente ans. Les jours des années de ma vie ont été peu nombreux et mauvais, et ils n'ont point atteint les jours des années de la vie de mes pères durant leur pèlerinage.”  Le témoignage de Jacob est celui d’un homme qui a été richement béni mais aussi celui d’un homme qui a été profondément brisé par Dieu.

 

I- COMMENT JACOB FUT-IL BRISE PAR DIEU?

Dieu utilise les problèmes et les épreuves que nous vivons dans ce monde pour nous briser, nous façonner comme des vases afin de nous rendre semblable à son Fils et tout cela uniquement pour sa gloire. Le brisement, c’est un chemin douloureux, humiliant, mais c’est le seul chemin. “Non plus moi, mais Christ.” (Gal.2:20) dira l’apôtre Paul. Chaque humiliation, chaque vexation que nous sommes appelés à endurer est un moyen que Dieu utilise pour nous briser afin que la vie de Christ se manifeste davantage en nous. Examinons de quelle manière Jacob a été brisé par Dieu.

 

1.1) Nous découvrons que Jacob a été brisé par la perte d’être chers

Perdre quelqu’un ou quelque chose est toujours une expérience éprouvante et apporte son lot d’enseignement. Tandis que Jacob retournait à Bethel il eut la douleur de perdre des êtres qu’il aimait. Dans Genèse 35:8,  il est écrit que “Débora, la nourrice de Rebecca, mourut”. Les vieilles nourrices comme elle, étaient non seulement honorées mais aimées comme des mères. Il n’y a pas de doute que sa mort fut douloureuse pour Jacob. Dans Genèse 35:19 il est écrit que son épouse préférée Rachel mourut alors qu’elle venait de mettre au monde Benjamin. Non seulement il avait perdu sa mère Rébecca, sa nourrice Débora mais il venait de perdre Rachel, la femme qu’il aimait pardessus tout. Dans Genèse 35:25-29, il assiste à la mort de son père Isaac.

 

La perte d’un être cher nous rappelle jusqu’à quel point nous sommes faibles et fragile,  jusqu’à quel point nous sommes dépendant les uns les autres, jusqu’à quel point la vie est courte et que nous devons être toujours prêts à rencontrer Dieu.

 

1.2) Nous découvrons que Jacob a été brisé par les dures leçons de la vie

Si Jacob a souffert lorsqu’il se trouvait dans la maison de Laban, nous pouvons dire qu’il a souffert autant dans sa propre maison à travers ses propres enfants. Les enfants de Jacob ont été une source constante de problèmes pour lui et il ne pouvait pas leur faire confiance. S’il y a eu l’épisode de Sichem, dans Gen. 35:22, il apprend que son fils premier-né Ruben avait couché avec Bilha, sa concubine.  

 

Dans Genèse 37:33-35, il apprend que son fils Joseph a été tué. Nous savons tous que ce n’était pas le cas, mais Jacob n’en savait rien. Il fut attristé et il a souffert comme s’il était mort. Tout ce qu’il savait, c’est que toute cette douleur, cette peine et cette souffrance étaient causées par la haine, la colère et la jalousie de ses propres fils. Trop souvent dans la vie, nous récoltons ce que nous semons. Ce qui se passe dans nos maisons est souvent le reflet de ce que nous sommes. Jacob préférait Joseph à ses autres fils, ils le lui ont bien rendu en se débarrassant de lui.

 

1.3) Nous découvrons que Jacob a été brisé par des événements imprévues de la vie.

Dans Genèse 41:56 nous apprenons qu’une grande famine régnait sur tout le pays. Voyant qu’il y avait du blé en Egypte, Jacob va envoyer ses fils, sauf Benjamin parce qu’il avait peur qu’il lui arrive un malheur (42:4). Mais le premier ministre de l’Egypte qui était responsable de distribuer la nourriture pendant cette période de grande famine, exigea que les fils de Jacob lui amène le plus jeune de leur frère, Benjamin. Il garderait Siméon prisonnier jusqu’à ce qu’il ramène Benjamin. 

 

Cependant, la famine persistait, et finalement Jacob dû accepter de laisser partir Benjamin en Egypte avec ses frères. Après avoir remis Benjamin entre les mains de Dieu, il ne restait plus rien à Jacob. Dieu avait éprouvé sa foi à travers toutes ses terribles expériences qui avait affecté autant son corps que son âme mais il ne l’avait jamais abandonné.

 

En tant que chrétiens Dieu ne nous a jamais promis que nous serons épargnés par les difficultés de cette vie. Nous ne sommes pas à l’abri des temps difficiles lorsqu’il y a un ralentissement économique, des inondations, des tremblements de terre, des tornades et des choses semblables. Rappelons-nous que “Le Seigneur fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes” (Mat.5:45). Lorsque nous prenons le temps d’observer où s’en va le monde dans lequel nous vivons, cela est suffisant pour nous déprimer, mais nous nous consolons à la pensée que Dieu est avec nous.

 

II- POURQUOI DIEU NOUS BRISE-T-IL? POURQUOI DESIRE-T-IL QUE SES SERVITEURS BOÎTENT? QUEL EST SON BUT?

Nous devons réaliser que Dieu insiste pour être le Potier et que nous, nous devons nous contenter d’être l’argile. Le problème avec Jacob, c’est que dès sa naissance, il a voulu être le potier de sa vie. Il voulait être celui qui contrôlerait sa vie. Le Seigneur devait briser Jacob  afin  de  le  façonner  pour  pouvoir l’utiliser pour accomplir son propre plan. Qu’est-il écrit dans Romains 9:20-21? “Qui es-tu donc ô homme, pour contester avec Dieu? Le vase d'argile dira-t-il à celui qui l'a fabriqué: Pourquoi m'as-tu fait ainsi? Le potier peut faire ce qu’il veut avec l'argile: à partir de la même pâte il peut fabriquer un vase précieux et un vase ordinaire.” Pour être en mesure de faire avec nous des vases utilisables par lui, Dieu doit amener ce moi dur et intraitable qui cherche toujours à se justifier, à défendre ses droits, à chercher sa propre gloire, à se soumettre à sa volonté, et ce, à chaque jour de notre vie.

 

Paul dit clairement dans 2 Cor. 12:9-10 pourquoi Dieu le Potier doit nous briser “Dieu m'a dit: Ma grâce est tout ce dont tu as besoin, car ma puissance manifeste pleinement ses effets quand tu es faible. Je préfère donc de tout mon coeur me glorifier bien plus de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me réjouis dans les faiblesses, dans les insultes,  dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort.”

 

III- COMMENT POUVONS-NOUS SURVIVRE AU PROCESSUS DE BRISEMENT DANS NOS VIES? COMMENT NOUS DEVENONS BRISER MAIS NON PAS DETRUIT?

Ce que nous devons retenir ici, c’est que le processus de brisement utilisé par Dieu n’a jamais pour but de nous détruire même si au milieu de l’épreuve nous avons l’impression que cela peut sembler être le cas. Le Seigneur veut que nous boitions afin que nous dépendions entièrement de lui.

 

C’est ce que l’apôtre Paul dit dans 2 Corinthiens 4:7, “Nous qui portons ce trésor spirituel,  nous sommes  comme des vases de terre,  afin  que l’on voit que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous.” Nous voyons ici encore pourquoi le Seigneur désire utiliser des vases brisés. Lorsque nous sommes brisés, nous réalisons qui nous sommes, que nous ne sommes rien d’autre que des vases de terre, que la puissance vient de Dieu et que la gloire revient à Dieu. Paul continue au verset 8 et 9, “Nous sommes accablés de toutes sortes de souffrances,  mais non écrasés; nous sommes inquiets, mais non désespérés; on nous persécute,  mais Dieu ne nous abandonne pas; nous sommes jetés par terre mais non détruits.”

 

Comment survivons-nous au processus  de brisement de Dieu?

1) Nous devons apprendre à contrôler notre perception des choses.

Remarquez la perception de Jacob dans Genèse 42:36: “Jacob, leur père, leur dit: Vous me privez de mes enfants! Joseph n'est plus, Siméon n'est plus, et vous prendriez Benjamin! C'est sur moi que tout cela retombe.” N’est-ce pas la façon naturelle de la nature humaine de voir les choses? Toujours de manière négative. Jacob analysait les choses qui sont survenues dans sa vie de façon négative et pourtant c’était tout le contraire. Il ne réalisait pas que Dieu utilisait toutes ces choses pour son bien et pour sa gloire. Dans Romains 8:28 il est écrit, “que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son plan.” J’espère que lorsque nous jetons un coup d’oeil en arrière sur nos vies, nous pouvons voir que tout ce que nous avons vécu comme épreuve est le fruit de la main de Dieu et que nous reconnaissons jusqu’à quel point son seul but était de détruire le moi qui habite en nous afin de nous amener à conformer nos vies à celle de son Fils Jésus-Christ.

 

2) Nous devons apprendre à faire confiance au plan que Dieu a pour nous.

Il n’y a rien qui survienne dans nos vies qui ne viennent pas d’abord de Dieu et qui ne soit pas permis par lui.  Rien ne  survient dans nos vies si ce n’est pas la volonté de Dieu que cela arrive, parce qu’il vise un but particulier dans son plan pour nos vies.  Chaque calamité a un but, ce sera la grande conclusion de Joseph dans Genèse 50:19-20: “Soyez sans crainte; car suis-je à la place de Dieu? Vous aviez médité de me faire du mal: Dieu l'a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd'hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux.”

 

3)  Nous devons apprendre à réclamer les promesses de Dieu.

Dieu a promis de ne jamais nous abandonner. Dans Genèse 48:15-16 Jacob bénit Joseph, et dit: “Que le Dieu en présence duquel ont marché mes pères, Abraham et Isaac, que le Dieu qui m'a conduit depuis que j'existe jusqu'à ce jour, que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces enfants! Qu'ils soient appelés de mon nom et du nom de mes pères, Abraham et Isaac, et qu'ils multiplient en abondance au milieu du pays!” Qui est l’ange que Jacob mentionne au verset 16? C’était le Seigneur Jésus-Christ. Il reconnaît que la main de Dieu était présente dans sa vie, que pas une seule fois l’oeil du Berger ne l’a quitté et que jamais l’amour de Dieu ne lui a fait défaut.

 

Il n’y a que la croix qui peut produire ce brisement dans nos vies. Jésus a accepté d’être brisé pour nous; il n’y a donc plus de raison pour que nous ne le soyons pas à notre tour. “Jésus est celui qui possédait depuis toujours la condition divine, mais il n’a pas estimé qu’il devait chercher à se faire de force l’égal de Dieu. Au contraire, il a de lui-même renoncé à tout ce qu’il avait et il a pris la condition de serviteur,” (Phi.2:6-7) serviteur de Dieu et serviteur des hommes. Nous le voyons renoncer volontairement à ses droits, à un foyer, à n’importe quel bien, prêt à se laisser injurier sans répondre, à se laisser piétiner sans se défendre, Mais pardessus tout, nous le voyons brisé alors qu’il se rend à Golgotha pour y devenir notre bouc émissaire en portant dans son corps nos péchés sur la croix.  “Je suis un ver et non un homme” dit-il dans un Psaume prophétique (Ps.22:6).

 

J’aime bien l’exemple du serpent et du ver donné par Roy Hession dans son livre le chemin du calvaire. Ceux qui ont habité les pays tropicaux savent toute la différence qui existe entre un serpent et un ver. Attaqué le serpent se redresse, siffle et contre-attaque, essayant de rendre les coups qu’on lui porte, c’est l’image du moi. Mais un ver n’offre aucune résistance, on peut faire de lui ce que l’on veut, le repousser du pied ou l’écraser; il ne riposte pas, c’est l’image du vrai brisement. Jésus a accepté de devenir cela pour nous: un  ver et non un serpent. Il l’a fait, sachant que le péché nous a fait perdre tous nos droits et mériter l’enfer. Et maintenant, il nous invite à prendre notre vraie place, à devenir des vers pour lui et avec lui.

 

Tout le sermon sur la montagne  avec ses préceptes de non-vengeance, d’amour pour nos ennemis et d’amour inconditionnel nous enseigne que c’est ce que Dieu aspire pour nous. Seule la vision de l’Amour de Dieu qui a accepté d’être brisé à notre place pour nous amener jusque là. 

  Nous devons nous rappeler que nous avons un Grand, un Bon Berger dans nos vies, le Seigneur Jésus-Christ. “Si vous avez à souffrir après avoir bien agi et que vous le supportez, c’est un bien devant Dieu. C'est à cela que Dieu vous a appelés, car le Christ lui-même a souffert pour vous et vous a laissé un exemple, afin que vous suiviez ses traces.  Il n'a pas commis de  péchés,   on n’a jamais entendu de mensonge sortir de sa bouche. Quand on l’a insulté, il n’a pas répondu par l’insulte, quand il a souffert, il n’a pas formulé de menaces, mais il s’en est remis à Dieu qui juge avec justice. Et le Christ lui-même a porté dans son corps nos péchés sur la croix, afin que nous mourrions au péché et que nous vivions d’une vie juste. C’est par ses meurtrissures que vous avez été guéris. Car vous étiez comme des brebis égarés. Mais maintenant vous êtes retournés vers celui qui est le Berger et le gardien de vos âmes.” (I Pi.2:20-25).

 

 

CONCLUSION

Dans Genèse 48:10, nous retrouvons Jacob à la fin de sa vie. Il avait 147 ans, il était physiquement aveugle, mais spirituellement, sa vision était de 20 sur 20. Il avait été pris en charge par Dieu et il avait expérimenté la discipline de Dieu pendant tellement d’années que cela va lui permettre de réconforter ceux qu’il laissait derrière lui lorsqu’il est mort. Non seulement il pouvait dire que Dieu avait été avec lui dans le passé, dans le présent mais dans Genèse 48:21 il a pu dire à Joseph: “Voici, je vais mourir! Mais Dieu sera avec vous, et il vous fera retourner dans le pays de vos pères.”