RECEVOIR LA PAROLE (Jacques 1:19-22)

(prêché à Glain, dimanche le 12 mars 2006) (18)

 

“Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux-raisonnements” (v.22).

 

 

PREMIERE PARTIE

 

 

INTRODUCTION

Celui qui a une vie monotone et triste, c’est celui qui n’a aucun but dans la vie. Ce qui distingue le chrétien de celui qui ne l’est pas, c’est que le premier a un but autre que celui de survivre. Justin Fashenu n’avait que 27 ans lorsqu’il est mort. En 1981, il était devenu le premier footballeur noir à être transféré pour1 million de livres à l’équipe de foot de Nottingham Forest. Il avait eu une feuille de route incroyable chez les amateurs avant de passer chez les professionnels. En 1980, lorsqu’il marqua un but mémorable, on lui demanda quelle sorte de vie il aimerait avoir dans les années à venir. Il répondit au journaliste: “j’aimerais avoir plus d’argent et être adulé encore plus qu’aujourd’hui.” Pourtant en mai 1981, on le retrouva pendu dans un garage à Londres. Il n’a jamais pu atteindre les buts qu’il s’était fixé dans la vie.

 

Il est absolument indispensable d’avoir des buts qui soient valables dans la vie. Au lieu de se demander quelle sorte de vie nous voulons vivre, nous devons nous demander quelle sorte de vie Dieu désire pour nous. De quelle manière le Créateur s’attend-il à ce que je vive? Le bonheur et le contentement consistent à définir ce que Dieu veut pour nous et puis en faire notre seul but.

 

Jacques rappelle à ses auditeurs qu’ils ont été régénérés par la Parole de vérité et qui sont en quelque sorte, les prémices ou les premiers  fruits des ses créatures (v.18). Il leur dit par la suite de quelle manière ils doivent se conduire en tant que chrétiens parce que la vie juste se manifeste dans notre façon d’écouter, de parler et de réagir.

 

Un homme juste est prompt à écouter

Il écoute premièrement Dieu, non seulement dans les épreuves, mais à n’importe quel moment, lorsqu’il sent que sa température augmente, qu’il est en train de réaliser que la frustration est en train de l’envahir et que tout le monde semble agir d’une manière tout à fait contraire à ce qu’il pense, alors il doit être certain qu’il écoute Dieu afin d’éviter de réagir trop vite. Il sera épargné d’un désastre certain s’il écoute la Parole de Dieu et le message que Dieu adresse à travers ses serviteurs.

 

Ecouter la Parole de Dieu, c’est recevoir avec douceur la parole qui a été (im) plantée en vous parce qu’elle peut sauver vos âmes (v.21). Recevoir c’est croire ce que Dieu dit. Croire ce que Dieu dit, c’est ne pas se borner à écouter la parole, mais c’est la mettre en pratique (v.22), parce qu’écouter la parole sans la mettre en pratique, c’est se tromper soi-même par de faux raisonnements (v.22b). Car si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s’être regardé, s’en va, et oublie aussitôt comment il était (v.23).

 

 

CELUI QUI AFFIRME AVOIR LA FOI ET QUI NE PRATIQUE PAS CE QU’IL RECONNAIT ETRE VRAIE, SE TROMPE LUI-MEME

 

Il y a deux groupes d’hypocrites parmi ceux qui confessent être chrétiens. Ceux qui trompent les autres et ceux qui se trompent eux-mêmes. Le premier groupe d’hypocrites ce sont ceux qui sous une apparence trompeuse ont une conduite exemplaire et ont la réputation d’être très pieux, et pourtant, cachent dans leurs coeurs,  l’hostilité qu’ils ont contre Dieu. Ils réussissent à convaincre ceux qu’ils côtoient, qu’ils sont très spirituels. Par exemple, sous leur apparence extérieure, les Pharisiens avaient la réputation d’être très spirituel, en donnant leurs offrandes pour que tout le monde les voit et en faisant de longues prières pour que tout le monde les entende mais ils n’aimaient pas Dieu de tout leur coeur, et ils n’aimaient pas leur prochain (Mat.6:1-2).

 

Le deuxième groupe, correspond à celui de notre texte. Ils ne trompent pas les gens, mais ils se trompent eux-mêmes. Ils connaissent très bien la Parole de Dieu, mais ils ne la mettent pas en pratique. Ils semblent croire que la religion consiste à connaître beaucoup de choses sur Dieu mais que ces choses n’ont aucun rapport avec leur relation avec Dieu.   Ils se trompent eux-mêmes en pensant qu’ils sont de bons chrétiens, alors qu’ils n’ont pas la crainte de Dieu, et qu’ils vivent selon leurs critères.  Ce sont ceux qui écoutent la parole mais qui ne la mette pas en pratique (v.23). Ils sont auditeurs de la parole, mais non observateurs de la parole. Ils aiment entendre prêcher la Parole de Dieu et ils prennent un grand plaisir à entendre quelqu’un exposer des enseignements abstraits de la foi, c’est-à-dire une prédication qui ne les pousse pas à remettre en question leur relation avec Dieu en mettant en pratique ce qu’ils entendent. Leur imagination s’emporte peut-être et ils sont tout remués lorsqu’ils entendent parler du caractère de Dieu et de ses attributs, mais ils ne prennent pas la peine de mettre en pratique les enseignements de la Parole de Dieu, et ils n’aiment surtout pas entendre quelqu’un prêcher sur tout ce touche leur relation avec Dieu et qui se rapportent à ce qu’ils devraient mettre en pratique  en tant que chrétiens.

 

Jacques s’adresse ici à ceux  qui ne mettent pas en pratique ce qu’ils savent être vrai; à ceux qui se contentent d’être des écouteurs mais qui ne mettent pas en pratique ce qu’ils ont entendu. Qui sont ces gens?

 

1) ce sont ceux qui ne croient pas vraiment la parole de Dieu. Ils l’entendent, ils admettent qu’elle est la vérité mais ils ne croient pas vraiment en elle, parce que s’ils y croyaient, ils la mettraient en pratique, c’est-à-dire qu’il y obéirait.

 

Permettez-moi de vous dire que celui qui se trompe sur ce point, est lui-même responsable de son erreur. Ce n’est pas sa conscience qui le trompe, mais c’est lui qui  ne discerne pas ce que sa conscience lui témoigne. Il a la foi en lui, mais il n’a pas la foi qui sauve.

 

Trois choses sont indispensables à la foi évangélique ou à la foi qui sauve:

1) la connaissance (l'intellect)

2) la conviction (l’émotion)

3) l'engagement (la volonté)

 

 

 

1)  la connaissance.

"Il te dira des paroles par lesquelles tu seras sauvé…" (Actes 11:14).
Il faut qu'il y ait une connaissance intellectuelle de la vérité. Corneille a dû entendre les paroles de Pierre pour être sauvé. Pour être sauvé nous avons quelque chose à connaître. La foi est basée sur la connaissance et la connaissance est basée sur la vérité. La vérité doit être annoncée avant que la foi puisse être exercée. La foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la Parole de Christ. Comment en entendront-ils parler s'il n'y a personne qui parle?"Je vous rappelle, frères, l'Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain".


a) L'évangile, c'est l'information qu'il nous faut connaître.
Vous n'êtes pas sauvé par l’information que vous écoutez, MAIS VOUS NE POUVEZ PAS ETRE SAUVE SANS ELLE.

Illustration:
Supposons que vous êtes dans un immeuble en flamme et vous ne trouvez pas la sortie. Vous criez : "Où est la sortie ?"A travers la fumée et l'obscurité quelqu’un crie: "Allez jusqu'au fond du couloir, tournez à gauche, vous descendez les quelques marches et la sortie est là…" Etes-vous sauvé parce que vous savez où est la sortie ? NON ! Il faut encore que vous fassiez le chemin. La connaissance en elle-même ne vous sauve pas MAIS elle va vous servir. Sans cette connaissance vous allez brûler. Il en est de même si on vous donne une fausse information.
Vous n'êtes pas sauvé PAR LA SEULE CONNAISSANCE de la vérité, mais sans elle vous ne pouvez être sauvé

 

b) La foi qui sauve ce n'est pas de la superstition.

1) elle est basée sur des faits, des informations fiables.

L'évangile doit être prêché. “Elle est la puissance de Dieupour le salut de quiconque croit” (Rom.1:16). C'est par l’Evangile que nous savons COMMENT nous sommes sauvés.

2) Nous devons croire que le Fils de Dieu a marché sur cette terre, il y a 2000 ans. Nous devons croire que Jésus est né à Bethlehem, qu’il a accompli des miracles, qu’il a enseigné les foules, qu’il EST MORT SUR LA CROIX, qu’il est ressuscité le 3ème jour, qu’il est apparu aux disciples pendant 40 jours puis qu’il est monté au ciel. Son Nom est Jésus, le Fils de Dieu et Dieu le Fils. Il est mort à notre place, payant pour nos péchés, subissant notre condamnation.

3) Il est le Sauveur de tous ceux qui croient en lui.

Il est le Médiateur entre Dieu et l'homme, notre Rédempteur, le Seigneur, le Roi (I Tim.2:5).

4)  Il n'y a qu'un Jésus-Christ, un seul Sauveur, c'est celui de l'évangile.
C'est là que doit commencer la vraie foi qui sauve
(Ac.4:12). Cette connaissance est essentielle, mais elle seule ne peut pas vous sauver.

 

 

2) la conviction (l’émotion)

Non seulement nous devons entendre mais avoir la conviction que ce que nous entendons est la vérité. Le mot le plus utilisé dans l'A.T. pour "Croire", c'est le mot Aman. Il veut dire, "Avoir confiance en…, considérer comme entièrement fiable." Ce mot est devenu en français, Amen! Ce qui veut dire littéralement "Oui, c'est vrai."

La foi qui sauve, dit AMEN à la proclamation de l'évangile.
Après la CONNAISSANCE, on franchit un pas de plus avec une CONVICTION personnelle que ces choses sont vraies. Pourtant les démons croient et sont convaincus de  la vérité à   l'égard   de Dieu  le  Père  et  du  Seigneur Jésus-Christ.  MAIS ILS  NE  SONT  PAS SAUVES. Ils continuent même dans leur rébellion. Ainsi la conviction de la vérité est importante, mais si on s'arrête là on ne vaut pas mieux que les démons.

Illustration
Un homme peut aller chez le docteur qui lui dira qu'il a un cancer. Mais il y a une bonne nouvelle, dit le docteur. Nous venons de découvrir une chimiothérapie qui peut guérir votre cancer. Le croyez-vous? Oui, vous le croyez. Etes-vous sur la voie de la guérison? NON ! Pas tant que vous ne retrousserez pas votre manche pour qu'on vous injecte la solution dans les veines.

La conviction est essentielle, parce que vous devez êtres convaincu de la vérité. Mais à elle seule elle ne peut pas vous sauver. Il y a un dernier élément dans la foi qui sauve.

 

 

3)  l'engagement.

L'engagement  parle  de  la  part  ACTIVE  de  la  foi.  La  foi  est  suivie  d'acte,  d'action. Faire confiance, s'appuyer complètement sur quelqu'un, faire reposer tout son poids sur quelque chose. La vraie foi s'avance toujours pour se reposer sur un objet.  Si  vous  allez  chez  le docteur, vous devez faire reposer votre foi sur lui. Ou chez un avocat.

C'est ce que veut dire la Bible, quand il est dit,
"Si tu crois de tout ton cœur." ou "Dans ton cœur." Cela veut dire s'attacher,  recevoir ou accueillir quelqu'un.

Nous trouvons ces trois éléments de la foi dans un verset :
"Car je sais qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder ce que je lui ai confié, jusqu'à ce jour-là." (2 Tim.1:12).  « Je sais… Je suis persuadé… Je lui ai confié… »

« Nous avons là, la connaissance, la conviction et l'engagement. »

La vraie foi qui sauve, se termine toujours par un engagement personnel. Les vendeurs le savent bien. Une fois que vous êtes convaincus, vous devez signer en bas de la feuille…C'est comme le mariage… Il y a la connaissance, la conviction MAIS il faut dire OUI !

 

La conviction intellectuelle de la vérité n’est pas la foi qui sauve; mais la conviction intellectuelle de la vérité accompagnée d’un état qui correspond aux affections du coeur, c’est là la foi qui sauve. Il s’en suit, que là où est la vraie foi, celle qui sauve, se trouve toujours la conduite qui lui correspond. La conduite est immanquablement liée à la foi réelle. Il est tout aussi certain que les hommes agiront comme ils croient, qu’il est certain  que la volonté dirige la conduite.

 

 Illustration
Au 19ème siècle, le plus grand funambule du monde était un homme  qui s’appelait Charles Blondin. Le 30 juin 1859, il fut le premier homme de l'histoire à traverser les chutes du Niagara sur une corde raide. Environ 25000 personnes se rassemblèrent pour le voir faire 330 mètres suspendu sur cette simple corde à 50 mètres au-dessus des eaux furieuses. Il travailla sans filet; sans harnais de sécurité. Le moindre faux-pas lui serait fatal. Quand il atteignit la rive canadienne, la foule a éclaté en une ovation puissante.


Durant les jours qui suivirent, il fit plusieurs fois la traversée des chutes. Une fois il a traversé sur des échasses. Une autre fois il a pris une chaise et une poêle, il s'est assis au milieu de la traversée, a fait cuire une omelette et l'a mangé. Une autre fois il a emporté son manager sur le dos. Et un jour il a traversé en poussant devant lui une brouette pleine de 150 kg de ciment. A cette occasion, il a demandé aux spectateurs qui l'acclamaient s'ils pensaient qu'il pourrait porter un homme assis dans la brouette. Une puissante acclamation monta de la foule.
Portant ses regards sur un homme qui criait très fort, il lui demanda, "Monsieur, pensez-vous que je peux vous faire traverser en sécurité dans la brouette ?" "Oui, bien sûr," répondit l'homme. "Alors, montez !" dit Blondin avec le sourire. L'homme refusa.

 

Il est donc clair, n'est-ce pas ? C'est une chose de croire qu'un homme peut traverser de lui-même. MAIS, s'en est une autre de croire qu'il peut VOUS faire traverser en sécurité de l'autre côté.
Et c'est encore une chose totalement différente de MONTER vous-même dans la brouette.

 

Beaucoup trop de chrétiens croient que Christ est un peu plus qu'une idée ou encore mieux, un idéal, mais Il n'est pas une réalité. Des millions de croyants parlent comme s'Il était réel mais agissent comme s'Il ne l'était pas. Notre position actuelle doit toujours être mise en lumière par la manière dont nous agissons et non par la manière dont nous parlons. Nous pouvons et nous devons démontrer notre foi par nos oeuvres.

 

 

 

CONCLUSION

 

La vraie foi qui sauve, a lieu quand vous vous engagez personnellement-----et pas avant !

Jacques nous rappelle “de mettre en pratique la parole, et ne pas se  borner à l’écouter en se trompant nous-mêmes par de faux-raisonnements” (v.22).

 

CELUI QUI NE PRATIQUE PAS CE QU’IL RECONNAIT ETRE VRAIE, SE TROMPE LUI-MEME