QUELLE GRACE, QUE CELLE D’ETRE PATIENT (Jacques 5:7-11)

(prêché à Glain, dimanche le 12 novembre 2006) (53)

(retranscrit dans un style parlé)

 

TROISIEME PARTIE

“Soyez donc patients, frères jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu'à ce qu'il ait reçu les pluies de la première et de l'arrière-saison. Vous aussi, soyez patients, affermissez vos coeurs, car l'avènement du Seigneur est proche. Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne soyez pas jugés: voici, le juge est à la porte. Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion.”

 

INTRODUCTION

Lors de nos dernières rencontres, nous avons vu que Jacques s’était attardé à dénoncer une situation que plusieurs personnes vivaient dans l’Eglise primitive. Des frères en Christ, étaient exploités de manière abusive par des riches sans scrupule qui ne reculaient devant rien pour arriver à leurs tristes fins, afin de pouvoir non seulement garder leur richesse, mais augmenter leur fortune. Tout en condamnant de telles personnes dans les six premiers versets de ce chapitre, Jacques va exhorter  les chrétiens à réagir selon l’Esprit de l’Evangile et non selon l’esprit de ce monde: “Soyez donc patients, frères”. La patience est un des fruits de l’Esprit tellement important pour le croyant que Jacques va répéter ce mot à six reprises dans les versets 7 à 11.

 

En nous exhortant à prendre patience, nous avons vu que Jacques visait un but bien précis et nous le voyons dans l’illustration qu’il nous donne dans les versets 7 et suivant. “Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison” (Jac.5:7b). Le chrétien doit compter sur le Seigneur et se rappeler la directive principale transmise par Jacques: soyez patients, affermissez vos coeurs, ne vous plaignez pas les uns des autres car l'avènement du Seigneur est proche.” 

 

Ainsi, si la première leçon qu’un chrétien a besoin d’apprendre c’est la patience, nous avons vu la semaine dernière que la deuxième chose qu’il doit retenir, c’est d’affermir son coeur. A moins d’avoir un coeur fermement établi dans la Parole de Dieu, vous ne survivrez pas aux tempêtes de la vie qui viendront vous heurter à l’occasion. Cependant, avoir un coeur affermi n’est pas synonyme d’un coeur qui est insensible ou d’un coeur qui est indifférent. Lorsque Jacques parle d’affermir nos coeurs, il veut dire que si nous voulons demeurer inébranlable fasse aux épreuves de la vie, nous devons nous approprier les promesses qui se trouvent dans la Parole de Dieu. Ces promesses nous permettent d’être imperméables  face aux pressions quotidiennes de la vie,  de connaître nos propres faiblesses et de nous appuyer en toutes circonstances sur celui qui nous connaît mieux que nous-même. Si nous demeurons fermes face aux tentations de ce monde, c’est parce que notre coeur est affermi et s’est attaché au Dieu de la Parole.

 

Nous n’avons qu’à penser à ce qui s’est passer avec Jésus lorsque le diable le tenta dans le désert (Matthieu 4). Rappelez-vous que Jésus fut capable de résister à toutes les attaques du diable non seulement parce que il connaissait bien les Ecritures mais parce qu’il avait décidé d’obéir à Dieu.  Dans Ephésiens 6:17, Paul mentionne que la Parole de Dieu est “l'épée de l'Esprit,” que nous devons utiliser dans le combat spirituel que nous sommes appelé à vivre. Connaître des versets bibliques, c’est posséder un soutien important qui va nous aider à résister aux attaques du Malin. Dans ce passage, on peut noter que Satan avait mémorisé les Ecritures, mais qu’il n’y obéissait pas. Connaître et obéir à la Parole de Dieu vont nous aider à suivre la volonté de Dieu plutôt que celle du Malin. 

 

Aujourd’hui nous examinerons ensemble la troisième exhortation de Jacques:

 

III- NE PAS SE PLAINDRE

“Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne soyez pas jugés: voici, le juge est à la porte. Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion.”

 

Jacques parle ici de l’horrible péché qui consiste à murmurer contre un autre. Il est préférable de se taire que de se plaindre ou de murmurer, parce que le murmure correspond à une douce musique qui vient du diable. Dans le monde, on entend les gens murmurer sur le dos des politiciens, de la famille royale, des propriétaires et des entraîneurs des clubs de foot, etc. Pour s’en convaincre, nous n’avons qu’à lire les journaux,  il n’y en a pas un qui ne se moque pas de la stupidité, de la maladresse et de l’incompétence de gens bien connus.

 

Le murmure est souvent  une réponse possible à la souffrance et aux difficultés que les gens vivent. Vous êtes sous pression et vous craquez et vous déversez le trop plein sur le dos de quelqu’un. Pensez à Israël qui a été libéré de l’esclavage en Egypte, et jusqu’à quel point le peuple a murmuré pendant toute sa traversée du désert, désirant retourner sous l’emprise du Pharaon jusqu’à ce que tous meurent dans le désert pour ne jamais atteindre la terre promise. Les membres du peuple de Dieu peuvent pousser des cris de gémissements et Dieu les entend et leur vient en aide, mais ils ne doivent jamais se plaindre parce que c’est faire preuve d’une grande incrédulité. Toute parole non édifiante diminue la personne visée et désorganise la communauté.

 

N’est-il pas triste de voir jusqu’à quel point certains chrétiens sont impatients de se plaindre de la faiblesse des autres et n’est-il pas désagréable d’entendre des vieux chrétiens parler de façon méprisante des jeunes chrétiens ? Nous ne pouvons pas exiger des jeunes chrétiens qu’ils se conduisent comme des chrétiens matures dans le Seigneur, parce qu’il peut arriver que la vie d’un jeune chrétien ressemble un peu à des montagnes russes. Cela n’excuse pas l’ignorance ou la désobéissance, mais les personnes qui sont jeunes dans la foi, même s’ils sont d’un certain âge lorsqu’ils acceptent le Seigneur Jésus, ne seront pas aussi solidement établis dans les us et coutumes de quelqu’un qui suit le Seigneur depuis soixante ans. Ils en sont au tout début de leur foi chrétienne, on ne peut pas leur demander de manifester immédiatement une maturité chrétienne, mais nous pouvons exiger de ceux qui sont matures dans la foi de ne pas se plaindre ou de ne pas murmurer.

 

John Blanchard souligne jusqu’à quel point il est important de résister à la tentation de se plaindre et de réaliser quel est l’esprit qui se cache derrière le murmure lorsqu’il se rappelle une certaine expérience qu’il a eu lors de sa première visite en Europe de l’Est alors qu’il voyageait en voiture avec deux autres évangélistes. “J’aimerais parler de deux compagnons de voyage, deux chrétiens que j’aime énormément et que j’ai rencontré un soir dans une ville du sud-est de l’Angleterre. Le lendemain matin nous devions nous rendre à Dover pour prendre le traversier. Nous avions en quelque sorte hâte d’arriver et nous étions déjà en route, lorsque nous avons commencé à prier pour que Dieu bénisse notre voyage, qu’il nous protège, qu’il nous permette d’établir des contacts fructueux et qu’il fasse fructifier le ministère qu’il nous appelait à participer pendant notre séjour, et ce, pour la seule gloire de son nom. Le diable s’est mis immédiatement à l’oeuvre avec force, faisant tout son possible pour briser la communion qu’il y avait entre nous dans l’auto. Des problèmes insignifiants étaient amplifiés et nous avons compris que nous avions besoin de regarder à chaque instant au Seigneur pour sa protection afin de vaincre les pressions diaboliques qui s’exerçaient sur nous. Même si ce voyage fut rempli de difficultés de toutes sortes, nous avons triomphé parce que l'amour de Dieu était répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous a été donné (Rom.5:5) et Dieu a pu être glorifié en toutes choses.”

 

Vous vous rappelez la grande exhortation de Paul dans la section éthique de la lettre aux Ephésiens. Paul vient d’exposer des grands points doctrinaux et puis il va rajouter que ce qu’il s’attend de nous, c’est que nous nous supportions les uns les autres avec humilité, douceur et patience (Eph.4:2). Pensez à Job qui a écouté tranquillement pendant des heures ses amis lui donner des conseils qui le rendaient malheureux. Jacques va conclure en faisant référence à ce passage et il va dire deux choses:

 

1) Vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda (v.11b)

De quelle manière se termine le livre de Job? Job termine sa vie en ayant été restauré et en ayant reçu de grandes bénédictions de la part du Seigneur. Voilà ce qu’il a reçu du Seigneur pour sa grande patience et sa grande persévérance.

 

Finalement, Jacques souligne deux choses que manifeste le Seigneur.

 

2) Le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion (v.11c)

Il y avait peut-être des dizaines de milliers de souvenirs de la bonté et de la patience de Jésus qui défilaient dans la tête de Jacques à ce moment-là, et il savait qu’au milieu des épreuves, il est tellement facile de perdre de vue la bonté et la miséricorde de Dieu pour ensuite s’éloigner de lui, et devenir indifférent à tout ce qu’il a fait pour nous à travers son Fils Jésus. Si dans ce chapitre Jacques insiste sur la justice de Dieu,  à la fin de cette section il souligne deux attributs de Dieu qu’il ne veut pas que nous oublions. Rappelez-vous que ce Jésus qui a laissé une femme pécheresse venir à lui, s’agenouiller à ses pieds et essuyer ses pieds avec ses cheveux (Luc 7:38), est le même qui est en contrôle non seulement des événements de ce monde, mais aussi en contrôle de votre vie. Il connaît le nombre de cheveux que vous avez sur votre tête. “Même les cheveux de votre tête sont tous comptés” (Mat.10:30).

 

Pensez à Paul qui était plutôt seul lorsqu’il a écrit à Timothée et qu’il lui a dit, “dans ma première défense, personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné... C'est le Seigneur qui m'a assisté et qui m'a fortifié... Et j'ai été délivré de la gueule du lion” (2 Tim.4:16-17). Il est écrit que nous sommes tous des pécheurs et que dans notre nature humaine, nous n’avons que très peu de miséricorde et de compassion pour nos semblables, mais le Dieu qui contrôle chacune de nos vies se trouve toujours à nos côtés lorsque nous passons par différentes épreuves et par toutes sortes de souffrances. S’il est avec nous dans les pires moments de solitude que nous sommes appelés à vivre et dans les moments de tribulation, nous pourrons dire comme l’apôtre Paul: “le Seigneur m’a délivré de ces persécutions” (2 Tim.3:11).

 

CONCLUSION

Soyez patients et persévérants car le Seigneur est à la porte et chacun devra le rencontrer et rendre des comptes. Evitez de vous plaindre et qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s'il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l'édification et communique une grâce à ceux qui l'entendent. “Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion.”