LE COUT POUR SUIVRE CHRIST

(prêché à Glain, dimanche le 14 janvier 2007)

(reproduit dans un style parlé)

 

“Car, lequel parmi vous, s'il veut bâtir une tour, ne commencera pas d’abord par s'asseoir pour calculer la dépense et voir s'il a assez d’argent pour la terminer” (Luc 14:28-35)

 

PREMIERE PARTIE

 

INTRODUCTION

Le passage que nous venons de lire est, mine de rien, un passage qui est d’une grande importance pour le chrétien. Il y a si peu de gens de nos jours qui osent se poser la question, “qu’est-ce que cela va me coûter?” N’est-il pas sage et prudent pour quelqu’un de s’asseoir et d’évaluer toutes les implications que cela va demander avant d’acheter ou de construire une maison, ou encore, avant d’acheter des meubles, ou élaborer des projets, ou même de déménager? Combien de personnes économiseraient des larmes et de nombreuses souffrances si elles pouvaient seulement se demander avant de faire quoi que ce soit: “qu’est-ce que cela va coûter?”

 

S’il y a bien un sujet sur lequel il est particulièrement important d’en évaluer le coût et les implications, c’est bien celui du salut de nos âmes. Qu’est-ce que cela coûte de vivre en véritable chrétien? Qu’est-ce que cela coûte à un  homme de maintenir son coeur pur? N’est-ce pas, après tout, la grande question à se poser, car faute d’y réfléchir, des milliers de personnes après avoir bien démarrer dans la vie chrétienne, se sont détournés du chemin qui conduit au ciel pour finalement se perdre sur le chemin qui mène à la perdition.

 

Nous vivons à une époque où beaucoup de gens s’intéressent aux choses spirituelles  et où un nombre sans  cesse  croissant parmi  ceux  qui  affirment  être chrétiens, manifeste le désir de vivre une vie sanctifiée, c’est-à-dire suivre Jésus. Pourtant, n’est-il pas fréquent de voir des gens recevoir la Parole de Dieu avec joie et puis après deux ou trois ans, tout abandonner pour retourner vivre dans leurs péchés! Pourquoi? Parce qu’ils n’ont pas pris le temps d’évaluer ce que cela coûterait de vivre une vie chrétienne sanctifiée, c’est-à-dire suivre Jésus. Il est vrai que nous devrions prendre le temps de nous asseoir pour en calculer le coût parce que nous risquons d’en voir plusieurs abandonner la course et perdre le prix qui est réservé à ceux qui la terminent.

 

Si nous désirons vivre une vie sanctifiée, c’est-à-dire suivre Jésus, cela est augure bien et nous devons remercier Dieu d’avoir mis dans notre coeur ce désir à travers sa Parole, mais nous devrions toujours et encore évaluer ce qu’il en coûtera. Il n’y a pas de doute que le chemin de Christ qui mène à la vie éternelle est un chemin fait de consentements, mais se serait de la pure folie de vouloir ignorer que son chemin est étroit et que nous devons d’abord passer par la croix avant de recevoir la couronne de gloire qui nous est réservée.

 

I- QU’EST-CE QU’IL EN COÛTE REELLEMENT POUR ETRE UN VERITABLE CHRETIEN?

Qu’il n’y ait aucun malentendu concernant ce que je veux dire ici. Je ne décrirai pas ce qu’il en coûte de sauver notre âme, parce que je sais qu’il n’en coûte rien de moins que le sang de Jésus pour pouvoir expier nos péchés, recevoir le pardon de Dieu et nous racheter de l’enfer. Le prix payé pour que nous soyons rachetés ne fut rien de moins que la  mort  de  Jésus-Christ  sur  la croix. “Nous avons été rachetés à un grand prix”, “lorsqu’il s'est donné lui-même en rançon pour tous” (I Cor.6:20; I Tim.2:6).  Ces  deux  passages règlent la question de notre rachat. Cependant, j’aimerais poursuivre en disant  qu’un homme doit être prêt à renoncer à tout s’il veut être sauvé. (v.33).  C’est le prix à payer pour quiconque déclare appartenir à Jésus-Christ et désire le servir. C’est dans ce sens que je soulève la question: “qu’est-ce que cela coûte?” Et je crois sincèrement que c’est une question extrêmement importante à nous poser.

 

J’admets et je pense que vous êtes d’accord avec moi pour dire qu’il en coûte peu à quelqu’un de se contenter d’être un simple chrétien de nom. Une personne n’a qu’à assister au culte du dimanche, à être moralement tolérante durant la semaine et à se satisfaire du minimum dans sa relation avec Dieu comme des milliers d’autres, pour vivre une vie chrétienne futile et banale parce qu’elle n’entraîne aucun reniement de soi-même ni aucun prix à payer. Si c’est cela le Christianisme qui sauve et qui est sensé nous conduire directement au ciel lorsque nous mourrons, nous devons modifier la description que donne Jésus du chemin qui mène à la vie éternelle et dire: “large est la porte et vaste est le chemin qui conduit au ciel” (Mat.7:13).

 

Pourtant la Bible nous montre qu’il y a un prix à payer pour vivre en véritable chrétien. Il y a des ennemis à vaincre, des batailles à livrer, des sacrifices à faire, une Egypte à quitter, un désert à traverser, une croix à porter et une course à courir. Il faut éliminer l’idée que la conversion ne se limite qu’à mettre un homme dans un fauteuil roulant et à  le conduire  malgré lui au ciel.

 

Il est important de dire aux nouveaux convertis et de rappeler à ceux qui le sont depuis un certain temps, que lorsque quelqu’un se converti à Christ, commence alors dans sa vie, un combat redoutable dans lequel il va lui en coûter beaucoup pour obtenir la victoire. D’où l’importance pour quiconque “de bien en calculer le coût”.  

 

Permettez-moi d’essayer de vous montrer exactement et de manière bien précise ce qu’il en coûte d’être un véritable chrétien. Supposons qu’un homme est disposé à se mettre au service de Christ et qu’il veut le suivre de tout son coeur. Supposons que quelques afflictions, ou que la mort soudaine d’un parent, d’un ami,  ou encore qu’un sermon ait remué sa conscience au point de l’amener à ressentir la valeur de son âme et qu’il désire vivre en véritable chrétien. Il n’y a pas de doute qu’il y a tout devant lui pour l’encourager. Il sait que ses péchés sont totalement pardonnés, autant « les petits que les grands ». Il sait que son coeur peut être complètement transformé, aussi froid et endurci puisse-t-il être.  Il sait que Jésus l’a sauvé et que le Saint-Esprit habite en lui. Il sait qu’il peut compter en tout temps sur la miséricorde et la grâce de Dieu, mais il devra d’abord évaluer ce qu’il en coûte de vouloir vivre en véritable chrétien ou de pratiquer l’enseignement de Christ. Examinons ensemble ce que cela va lui coûter.  

 

1.1) le prix à payer: il doit être prêt à abandonner toute haute opinion qu’il a de lui-même

Il doit rejeter tout orgueil ou amour-propre et toute prétention qu’il est suffisamment bon pour aller au ciel par ses propres moyens.  Il doit se rappeler qu’il est un pécheur sauvé uniquement par la grâce de Dieu et que s’il peut passer l’éternité dans la présence de Dieu, c’est  parce  qu’il  a  reconnu que c’est en raison de ce que Jésus a accompli sur la croix pour lui. Il n’est rien sans Jésus et il ne peut rien faire sans lui.  Il doit être prêt à abandonner toute confiance qu’il met dans les valeurs morales qu’il croit bonnes, pour accepter uniquement l’enseignement de la Parole de Dieu et faire confiance à personne d’autre que Jésus-Christ. Sa grande question avant de prendre une décision ne doit pas être: “qu’est-ce que j’en pense?” mais “qu’est-ce que Dieu dit?”

 

 

1.2) le prix à payer: il doit être prêt à abandonner tous ses péchés.

Il doit être prêt à abandonner toute habitude et pratique qui sont mauvaises aux yeux de Dieu. Il doit s’en détourner, y résister, rompre avec le péché, le combattre, le crucifier et agir de manière à le tenir hors d’état de nuire de sa vie peu importe ce que le monde autour de lui peut dire ou penser. Il ne doit avoir aucune pitié ou affection avec un péché qu’il aime en particulier. Il doit voir tous les péchés comme étant des ennemis qui veulent sa mort et détester toutes voies contraires à la Parole de Dieu. Qu’il soit « petit ou grand », connu ou secret, il doit renoncer à tous ses péchés. Il doit poursuivre une guerre perpétuelle avec ses péchés, et “rejetez loin de lui toutes les transgressions par lesquelles il a péché?” (Ez.18:31). Il doit “mettre un terme à ses péchés en pratiquant la justice” et “Cessez de faire le mal” (Da.4:27; Es.1:16).

 

Je ne serais pas étonné que cela puisse sembler difficile pour certains. Nos péchés sont souvent aussi chers à nos yeux que nos enfants peuvent l’être. Nous les aimons, nous les étreignons, nous nous y attachons et nous trouvons notre plaisir en eux. Nous en séparer est souvent aussi difficile que nous couper la main droite ou nous arracher l’oeil droit, mais c’est ce que Dieu demande et la coupure doit être faite. “Le mal était doux à sa bouche,  il le cachait sous sa langue,  il le savourait sans l'abandonner, il le retenait au milieu de son palais”, cependant il doit être abandonné, s’il souhaite être sauvé (Job 20:12-13). Jésus-Christ est prêt à recevoir tout pécheur qui se repent de ses péchés, mais il ne le recevra pas s’ils veut demeurer dans ses péchés.

 

1.3) le véritable christianisme coûtera à un homme son amour pour la vie facile 

Il doit être prêt à supporter la souffrance et à affronter les problèmes s’il veut réussir à courir une course vers le ciel. Il doit à chaque jour  veiller et se tenir sur ses gardes, comme un soldat en terrain ennemi. Il doit faire attention à son comportement à chaque heure de la journée, avec toute personne avec qui il se trouve et dans chaque endroit où il va, que ce soit avec des étrangers ou avec des amis. Il doit apprendre à bien gérer son temps, sa langue, son tempérament, ses pensées, son imagination, ses motifs, sa conduite avec chaque personne avec qui il sera en contact. Il doit être assidu dans ses prières, dans la lecture de la Bible et dans l’usage qu’il fait du dimanche. “L'âme du paresseux a des désirs qu'il ne peut satisfaire; mais l'âme des hommes diligents sera rassasiée” (Prov.13:4).

 

Je sais que pour certains tout cela peut paraître extrêmement difficile. Il n’y a rien que nous détestons plus que de nous faire dire comment nous devons nous comporter en tant que chrétiens. Nous détestons que quelqu’un nous amène à nous remettre en question sur ce sujet. Nous souhaitons secrètement pouvoir pratiquer un christianisme à la carte où nous pouvons choisir librement ce que nous, nous aimons, peu importe ce que les autres pensent, peu importe ce que Dieu dit, en autant que notre conscience ne nous condamne pas.  Tout ce qui exige un effort et un travail va totalement à l’encontre de la plus petite fibre rebelle qui se trouve dans nos coeurs, et pourtant,  l’âme ne “peut avancer ou grandir sans souffrir.”  “Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment” (Jac.1:12). Nous devons nous rappeler qu’avant de recevoir la couronne de vie, nous devons porter une couronne d’épines “tresser par les hommes” pécheurs qui ne connaissent pas Dieu et qui rappelle qu’une croix à porter nous attend(Mat.27:29; Gen.3:18)

 

1.4) Finalement, le véritable christianisme coûtera à un homme de renoncer à être approuver par le monde.

Il doit être content d’être mal vu par les hommes s’il cherche avant tout à plaire à Dieu (Gal.1:10). Il ne doit pas voir comme étant une chose étrange, d’être l’objet de moqueries, d’être ridiculisé, d’être calomnié, persécuté et même haï. Il ne doit pas être surpris de découvrir que ce qu’il pense et ce qu’il pratique dans le domaine de la religion soit méprisé et rejeté par le monde. Il doit se préparer à être vu par plusieurs comme étant un illuminé, un passionné et un fanatique. Il doit se préparer  à voir ses paroles être déformées et ce qu’il fait de bien, être mal interprétées, au point ou certains pourraient dire, c’est par Beelzébul qu’il fait ces choses. En fait, il ne doit même pas s’étonner si certains vont même le traiter de fou. Jésus a dit, “le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre” (Jn.15:20).

 

J’ose dire que cela est également difficile à entendre. Nous n’aimons pas de manière naturelle à être accusés et à être jugés injustement. Nous supportons difficilement d’être accusés sans motif valable. Il est toujours désagréable de savoir qu’on parle contre vous, qu’on vous met de côté,  qu’on  vous  traîne dans la boue et qu’on vous abandonne à vous-même. Mais il n’y a pas de solution pour cela. La coupe que notre Maître a bû doit aussi être bu par ses disciples. La couronne d’épines et la croix qu’il a portées doivent être aussi portées par ses disciples. Ils sont appelés à être “méprisé et abandonné des hommes” (Es.53:3). Tenons compte de ce dernier point. Etre un chrétien, coûtera à un homme de renoncer à être approuver par les hommes.

 

Considérez tout le coût qu’exige ce dernier point. En effet, ne trouverions nous pas déplacé l’homme qui oserait dire que nous pouvons continuer à vivre en se contentant d’être satisfait de soi-même, que nous pouvons continuer à nous complaire dans nos péchés, à vivre en paresseux et à aimer le monde et avoir la certitude que nous sommes sauvés !

 

De plus j’admets qu’il en coûte beaucoup de suivre Jésus mais quel homme ou quelle femme sains d’esprit peuvent douter qu’il n’en coûte rien pour voir une âme venir à Christ et être sauvé?

 

Vendredi dernier vers 12h45, Wesley Autrey un ouvrier de la construction et ancien vétéran de la marine américaine âgé de 50 ans attendait sur le quai d’une rame de métro à New-York pour conduire ses deux filles à l’école avant d’aller travailler. Juste à côté de lui, il aperçoit alors un jeune homme d’une vingtaine d’années faisant une crise d’épilepsie, le corps tout déformé. Il s’approche alors du jeune homme pour le prendre par les épaules et le relever. Alors qu’il venait de réussir à le remettre debout, le jeune trébuche pour tomber en bas du quai et atterrir entre les deux rails d’une des deux voies ferrées. Relevant la tête, Wesley Autrey aperçoit le phare du train apparaître dans le tunnel. “Je devais prendre rapidement une décision” dit-il. Il sauta sur la voie ferrée pour aller s’étendre de tout son long sur le corps du malheureux jeune homme pour le protéger. Le conducteur du train tenta de freiner, mais il ne pu le faire à temps.

 

Cinq wagons passèrent au-dessus de leurs têtes avant que le conducteur réussisse à arrêter le train. Les wagons passèrent si près de sa tête, qu’ils laissèrent une trace de graisse de couleur grise sur le bonnet qu’il portait. Alors qu’il se trouvait toujours sous les wagons, Wesley Autrey entendit les cris d’horreurs des gens qui se trouvaient sur la plate-forme de la station de métro. Il leur cria que tout allait bien mais qu’il avait deux de ses filles qui se trouvaient dans la station de métro. “Dites-leur que leur père va bien” leur dit-il. Il entendit les cris de soulagement et les applaudissements des gens qui se trouvaient là.

 

On coupa le courant et les ouvriers de la compagnie de transport aidèrent les deux hommes à sortir de cette situation délicate. Ils conduisirent le jeune homme à l’hôpital pour apprendre qu’il n’avait que quelques contusions.

 

Quand à Wesley Autrey, il refusa toute aide médicale, parce que dit-il, tout allait bien. Il visita le jeune homme à l’hôpital avant de se rendre à son travail pour s’enquérir de son état de santé. “Je n’ai pas l’impression d’avoir fait quelque chose d’extraordinaire, j’ai juste vu quelqu’un qui avait besoin d’aide. Je n’ai fait que ce que j’ai pensé être juste à faire”, dira-t-il.

 

Mes amis, qu’en est-il de nous ? voyons-nous ces âmes sans Christ en danger d’être heurter par le wagon de la mort et se perdre pour l’éternité ?  Wesley Autrey n’était pas chrétien, « il n’a fait que ce qu’il a  pensé être juste de faire”. Qu’en est-il de nous, frères et sœurs ?

 

CONCLUSION

Lorsqu’il devient évident que le bateau  est sur le point de faire naufrage, l’équipage ne pense qu’à une seule chose: balancer par-dessus bord le précieux chargement qu’il transportait. Lorsqu’un homme réalise qu’un de ses membres se mortifie, il se soumettra à n’importe quelle opération difficile et il ira même jusqu’à l’amputation si cela devait lui sauver la vie. Il est tout à fait certain qu’un chrétien devrait être prêt à payer le prix et abandonner tout ce qui dresse entre lui et Dieu pour plaire à son Maître. Une religion qui coûte rien ne vaut rien! Un christianisme bon marché, sans la croix, s’avérera être à la fin un christianisme inutile sans couronne. Mes amis, “il n’y a pas de soldat qui s’embarque des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé; et l’athlète n’est pas couronné, s’il n’a pas combattu suivant les règles” (2 Tim.2:4-5). “Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés” (2 Tim.3:12). Mais pour celui qui est “fidèle, et je lui donnerai une couronne incorruptible, la couronne de vie” dit Jésus (Apo.2:10).

 

Lorsque nous avons l’occasion de présenter l’Evangile aux gens, ne leur présentons pas seulement une facette de celui-ci, mais expliquons leur, après leur avoir parler de Christ mort sur la croix pour racheter leurs péchés, qu’ils doivent se repentir et venir à Christ pour obtenir le pardon de Dieu, sans oublier en même temps, à les inviter à évaluer le prix que cela va leur coûter de suivre Jésus-Christ.