QU’EST-CE QUE LA VRAIE RELIGION, CELLE QUI EST PURE ET SANS TACHE (Jac.1:26-27)

(prêché à Glain, dimanche le 14 mai 2006) (27)

(retransmit dans un style parlé)

 

“Si quelqu'un croit être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son coeur, la religion de cet homme est vaine. La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde”.

 

 

DEUXIEME PARTIE

 

INTRODUCTION

La dernière fois, nous avons vu que la bouche ne peut prononcer des paroles que si la personne y donne son accord, et ces paroles viennent toujours du coeur. Aussi, il n’y a rien que la langue ne peut dire en bien ou en mal sans que l’homme y ait consenti dans son cœur, et il n’y a aucune parole qu’il ne peut prononcer contre son gré d’où l’importance de tenir sa langue en bride parce que c’est le premier ingrédient indispensable que doit maîtriser celui qui veut pratiquer la vraie religion pure et sans tache.

 

Celui dont le coeur a été régénéré a la capacité et le désir de tenir sa langue, c’est-à-dire de se taire ou de contrôler sa propre bouche afin que, d’un côté,  le nom de Jésus ne soit pas déshonoré, et de l’autre, que tout ce qui sort de sa bouche, soit un sujet de bénédiction pour son prochain.

 

Si tenir sa langue en bride ou faire miséricorde aux autres avec sa bouche est le premier ingrédient faisant parti de celui qui pratique une religion pure et sans tache, Jacques écrit que le deuxième ingrédient «consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde ». Il fait référence ici à la pratique de la miséricorde provoquée par l’amour de Christ qui déborde du coeur de celui qui a été régénéré.

 

II- PRATIQUER LA MISERICORDE OU NE PAS AVOIR PEUR DE SE SALIR LES MAINS

Dans le Proche-Orient ancien, les veuves et les orphelins étaient les personnes les plus pauvres de la société. Elles étaient laissées sans ressources parce qu’il n’y avait pas d’aide sociale ni de chômage pour les aider dans leur quotidien. Elles devaient donc se débrouiller par elles-mêmes pour survivre dans un monde qui était confronté régulièrement avec la famine et la pauvreté. A cette époque, négliger les veuves et les orphelins était considéré comme une infraction à la loi et un manquement pour exprimer le même amour que Dieu avait manifesté a son peuple. L’Ancien Testament offre un nombre de textes qui démontrent l’attitude de Dieu envers les orphelins et envers les veuves aussi bien qu’envers le pauvre. Il était prévu que les Israélites devaient s’abstenir de charger des intérêts sur ce qu’ils leur prêtaient et de les laisser glaner dans les champs afin qu’ils puissent manger (Lév.25:35ss; Deut.24:19-21). Le Seigneur a expliqué à Moïse, “qu’il fait droit à l'orphelin et à la veuve, qu’il aime l'étranger et lui donne de la nourriture et des vêtements. Vous aimerez l'étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte” (Deut.10:18-19).

 

Retenons qu’il y a une phrase intéressante qui revient constamment dans plusieurs textes : « Tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte, et que l'Éternel, ton Dieu, t'a racheté; c'est pourquoi je te donne ces commandements à mettre en pratique » (Deut.24:18). C’est parce qu’ils avaient été libérés de l’esclavage qu’ils devaient pratiquer la miséricorde envers les esclaves, les plus faibles et les plus démunis de la société. Parce que Dieu a été miséricordieux envers eux, ils devaient également manifester de la miséricorde envers leur prochain.

 

Si aimer son prochain comme nous mêmes est un commandement aussi  important que celui d’aimer Dieu, Jacques dit ici que le deuxième ingrédient indispensable de toute religion pure et sans tache devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions” (leurs peines profondes) (v.27).

 

Lorsque Jacques parle des veuves et des orphelins, il est en train de parler des gens qui sont sans ressources et dont Dieu, pour tester ce que nous vivons avec lui, place sur notre chemin (les sans-abris, la personne qui souffre du sida, une personne qui est sourde ou aveugle, un toxicomane, et j’en passe).

 

Jésus va avertir ses disciples qu’ils auront à rendre des comptes de ce qu’ils auront pratiqué lorsqu’il reviendra: “Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites” (Mat.25:31-40).

 

Il dit aussi à celui qui l'avait invité: “Lorsque tu donnes à dîner ou à souper, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu'ils ne t'invitent à leur tour et qu'on ne te rende la pareille. Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. Et tu seras heureux de ce qu'ils ne peuvent pas te rendre la pareille; car elle te sera rendue à la résurrection des justes” (Luc 14:12-14). “Fortifiez-vous et ne laissez pas vos mains s’affaiblir car il y aura un salaire pour vos oeuvres” (2 Chro.15:7).

 

Ce que nous faisons pour les autres, nous sommes appelés à le faire sans attendre quoi que ce soit en retour, sachant que notre récompense et notre reconnaissance doivent venir de Dieu seul. Souvent, ce qui arrête les gens à pratiquer des bonnes oeuvres, c’est parce qu’ils s’attendent à recevoir un merci ou une marque d’estime de la part de ceux à qui ils viennent en aide. Pourtant, lorsque nous lisons le récit de la guérison des dix lépreux dans Luc 17:12-19, le Seigneur Jésus semble nous rappeler que c’est la minorité qui risque de manifester sa reconnaissance pour ce que nous aurons fait pour eux et non pas la majorité.

 

Imaginez pendant un instant que vous êtes membres de l’Eglise de Jéricho. Vous sortez de l’Eglise après le culte et vous êtes sur le chemin du retour lorsque vous vous retrouvez face à face devant un homme qui a été battu, volé et dépouillé de son argent. Il est étendu par terre à travers la route et vous ne pouvez pas l’éviter.  Comment réagiriez-vous?

 

Lisez avec moi dans Luc 10:30-37.

“Jésus reprit la parole, et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s'en allèrent, le laissant à demi mort. Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre. Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre. Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu'il le vit. Il s'approcha, et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôte, et dit: Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands? C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit: Va, et toi, fais de même”.

 

A partir de cette parabole, Jésus nous enseigne trois principes sur l’amour de notre prochain

1) le manque d’amour pour notre prochain est souvent facile à justifier, même s’il n’y a jamais une bonne raison pour le faire. Souvent, c’est parce que nous sommes centrés sur nous plutôt que sur les autres.

2) notre prochain, c’est tout être humain, peu importe la race, l’arrière-plan social de celui qui est dans le besoin.

3) l’amour signifie agir pour rencontrer le besoin de la personne. Il n’y a aucune bonne raison pour refuser l’aide à quelqu’un.

 

Quelle attitude adoptez-vous face à quelqu’un qui est dans le besoin?

1) pour les maîtres de la loi, l’homme qui gisait par terre, c’était simplement un sujet de discussion.

2) pour les voleurs, l’homme qui se trouvait par terre, c’était quelqu’un à exploiter.

3) pour les religieux, l’homme qui se trouvait par terre, c’était quelqu’un à éviter parce qu’on peut se salir les mains en le touchant.

4) pour les vendeurs du temple, l’homme qui se trouvait par terre, c’était un client potentiel avec qui on pouvait faire de l’argent.

5) pour le samaritain, l’homme qui se trouvait par terre, était un être humain, quelqu’un qui avait de la valeur aux yeux de Dieu et qui valait la peine d’être secouru et aimé.

6) pour Jésus, tous ces gens que je viens d’énumérer, et nous tous sans exception, nous représentons tellement à ses yeux, qu’il va donner sa vie pour chacun de nous.

 

Dieu permet que nous soyons confrontés aux besoins des autres parce que cela met en lumière l’esprit qui nous anime et cela permet d’évaluer la communion que nous avons avec Lui.

 

Jacques veut nous rappeler que si nous avons la foi qui sauve, nous allons venir en aide à notre prochain qui est dans le besoin, parce que Jésus-Christ a changé nos coeurs et parce que l’Esprit qui habite en chacun de nous, fait de nous des gens dont le coeur est rempli de compassion. Nous allons venir en  aide à notre prochain parce qu’à travers sa Parole, il nous a rendu conscient d’aimer notre prochain comme nous-même et parce qu’il nous a montré jusqu’à quel point il nous a aimé en donnant gratuitement son Fils Jésus-Christ, afin que quiconque croit en lui, ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle.

 

Rappelez-vous l’exemple que Dieu nous a laissé immédiatement après la désobéissance de l’homme dans le jardin d’Eden. Rappelez-vous comment il est parti à la recherche d’Adam et Eve. Rappelez-vous qu’il est allé les visiter et il leur a fabriqué des vêtements pour cacher leur nudité. Il est allé les visiter, parce qu’il savait jusqu’à quel point ils étaient malheureux et seuls et parce qu’il voulait les sauver.

 

Job dira , “je sauvais le pauvre qui implorait du secours et l’orphelin qui manquait d’appui. Je remplissais de joie le coeur de la veuve, j’étais l’oeil de l’aveugle et le pied du boiteux” (Job.29:16). L’auteur du livre des Proverbes rajoutera, “heureux celui qui a pitié des misérables. Celui qui méprise son prochain commet un péché” (Prov.14:21).

 

Certains peuvent répliquer et dire que leur temps, leur argent et leurs biens leurs appartiennent. A ceux-là, je répondrai, si Jésus avait dit mon corps et mon sang m’appartiennent, où en seriez-vous en ce qui concerne votre espérance pour l’éternité?

 

D’autres peuvent répliquer et dire, les pauvres qu’ils s’organisent, c’est tout ce qu’ils méritent. A ceux-là, je répondrai, si Jésus avait dit en nous voyant, ce sont tous des rebelles et des pécheurs, ils ont tout ce qu’ils méritent, ils ne valent pas la peine que je donne ma vie en rançon pour eux. Dans quelle condition se trouveraient les hommes de notre génération? Au contraire, il a laissé les 99 brebis, et il est venu cherché et sauver celle qui était perdue, et cette brebis, c’était vous, c’était moi. Il a versé son sang sur la croix pour ceux qui ne méritait rien d’autre que de mourir dans leurs péchés, mais “le Seigneur a visité et racheté son peuple” (Luc 1:68).

 

Finalement, certains peuvent répliquer et dire, c’est une catégorie de gens qui ne vont qu’abuser de nous. A ceux-là je répondrai, si Jésus avait dit, moi je ne m’occupe pas de ces gens-là, parce qu’un grand nombre d’entre eux qui se disent chrétiens vont abuser de mon nom. Et bien,  il n’aurait pas guéri les dix lépreux et il n’aurait pas prêché la Bonne Nouvelle. Jésus savait que des milliers de personnes piétineraient son sang sous leurs pieds. Il savait qu’un grand nombre se retrouverait devant la croix pour se moquer de lui. Il savait que la grande majorité le mépriserait et que plusieurs trouveraient toutes sortes d’excuses pour continuer à pécher davantage, et pourtant, il a accepté de mourir sur la croix pour que nous puissions recevoir le pardon de nos péchés parce qu’il nous a aimé, parce que non seulement il nous voyait comme son prochain, mais parce qu’il nous considérait comme ses frères.

 

La vraie religion pure et sans tache consiste non seulement à maîtriser nos langues mais à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions. Nous étions orphelins, séparés de Dieu, et il a accepté de porter sur lui nos maladies, nos péchés et nos afflictions pour nous donner en retour son salut.

 

Jacques nous rappelle que si nous appartenons à l’Eglise de Jésus-Christ, nous sommes appelés “à visiter les veuves et les orphelins dans leurs afflictions” parce que nous savons non seulement que “Dieu soutient la veuve et l’orphelin” (Ps.146:9),  mais aussi parce “qu’il est le Père des orphelins et le défenseur des veuves. C’est Dieu qui dans sa demeure sainte donne une famille à ceux qui sont abandonnés et qui délivre les captifs et les rend heureux” (Ps.68:6-7).

 

 

CONCLUSION

 

Non seulement nous devons utiliser nos langues pour bénir, pour prier et annoncer la Bonne Nouvelle, mais nous devons aussi être prêt à salir nos mains pour venir en aide à la veuve et à l’orphelin. Cela va demander de l’organisation et du monde, mais si nous avons compris que Dieu aime autant ces gens qu’il nous aime, nous allons nous investir dans la vie et le bien-être spirituel de ceux-ci parce que  nous nous rappelons que “Dieu nous a traités selon ses compassions et la richesse de son amour” (Esaïe 63:7) et qu’il est le Père des orphelins et le défenseur des veuves. Non seulement nous allons faire attention à ce que nous dirons pour ne pas les blesser, mais nous retrousserons aussi nos manches pour les aider, parce que cela fait parti de la religion pure et sans tache.