QU’ETES-VOUS EN TRAIN DE PLANIFIER POUR VOTRE VIE? (Jacques 4:13-17)
(prêché à Glain, dimanche le 17 septembre 2006) (45)
(écrit dans un style parlé)
“A vous maintenant, qui dites: Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons, et nous gagnerons! Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain! Car, qu'est-ce votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. Vous devriez dire, au contraire: Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela. Mais maintenant vous vous glorifiez dans vos pensées orgueilleuses. C'est chose mauvaise que de se glorifier de la sorte. Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet un péché.
DEUXIEME PARTIE
INTRODUCTION
Jacques a observé de quelle manière les gens pensent et parlent et comment ils préparent aussi leurs avenirs avec beaucoup d’assurance. Ils sont tout à fait incohérents, ils croient qu’ils vivent dans un monde qui est apparu par hasard, qui est maintenu en équilibre par hasard; que même l’espace en lui-même est en pleine mutation et fluctue constamment. Pour ces gens, la vie n’a pratiquement aucune signification dans son ensemble. Ils croient que nous existons dans un monde incapable de se comprendre et ils nient la possibilité qu’il y ait un être transcendant ou une voix qui dit aux hommes qui ils sont. Cependant, ces mêmes personnes ont la tête remplit de projets pour l’avenir. Ils n’ont pour ainsi dire aucun fondement philosophique pour agir ainsi, mais ils ne peuvent exister sans buts dans la vie.
Jacques va alors leur dire: “écoutez maintenant!” Il va affirmer certaines choses concernant l’être humain et à chaque étape, il veux que vous vous demandiez, “Est-ce que c’est vrai?” Si vous sentez votre cou se redresser et que vous voulez décrocher ou que vous voulez me crier dessus, je veux que vous réfléchissiez et que vous vous posiez la question suivante: “est-ce que c’est vrai?”
La première chose que Jacques observe chez l’être humain, c’est:
I- QU’IL EST PRESOMPTUEUX
Vous parlez de “voyage”, “aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons et nous gagnerons” (v.13).
La deuxième chose que Jacques observe chez l’être humain, c’est que:
“Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain! Car, qu'est-ce votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. Vous devriez dire, au contraire: Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela.”
N’est-il pas rare de rencontrer aujourd’hui quelqu’un qui est imprégné de l’esprit de Moïse qui disait avant le début de chaque entreprise: “Si ta présence ne m’accompagne pas, ne me fais pas monter ici”. N’est-il pas rare de trouver quelqu’un aujourd’hui qui possède l’esprit des patriarches, qui étaient audacieux comme des lions parce qu’ils savaient que Dieu combattait pour eux mais qui étaient timides comme des agneaux lorsqu’ils ne voyaient plus ses traces de pas dans le sable. Jacques fait trois observations concernant les hommes qui vivent sans Dieu dans leurs pensées.
II- IL OUBLIE SES LIMITES
2.1) Ils ignorent totalement ce qui va leur arriver dans le futur
“Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain!” (v.14a) vous êtes en train de parler de passer une année dans une ville puis dans une autre, mais vous ne savez pas ce qui va arriver ce soir. Rappelez-vous du riche insensé qui pensait qu’il avait planifié quelque chose qui le mettrait en sécurité tout le reste de sa vie, sauf sa propre mort. Il avait planifié quelque chose qui pourrait peut-être survenir dans sa vie, mais il n’avait rien planifié pour ce qu’il était certain qui surviendrait dans sa vie: sa propre mort.
Permettez-moi de vous rappeler un terrible événement qui est survenu le 23 janvier 1999. Missionnaire depuis plus de trente ans aux Indes, Graham Staines un australien, disait au revoir à sa femme Gladys et à sa fille Esther âgée de treize ans parce qu’il partait avec ses deux fils Philip âgé de onze ans et Timothy âgé de six ans dans un camp dans le village de Manoharpur dans la province d’Orissa où il devait prêcher à un groupe de chrétiens. Le culte terminé, lui et ses deux fils allèrent dormir dans la camionnette de style camper. Graham les enveloppa dans leurs couvertures, pria avec eux et ils s’endormirent paisiblement. Puis, à minuit, une grande foule d’hindous fanatiques mirent le feu à la camionnette brûlant les trois personnes à l’intérieur. Graham avait servi le Seigneur parmi la tribu des Ho et des Santhal pendant plus de trente ans. Son ami et compagnon de travail Ron Perry l’a décrit comme étant “un homme de Dieu merveilleux, courtois et effacé, d’une grande foi et d’une grande humilité, un homme affectueux et un père attachant.”
Nous chrétiens, nous n’avons aucun prophète qui va prédire tous les dangers que risque l’Eglise. Nous ne savons pas ce qui arrivera demain. Nous vivons en obéissant à Dieu et en lui faisant confiance pour tout ce qui va survenir dans nos vies. Ce que nous savons c’est ceci: “que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein” (Rom.8:28). Nous vivons par la foi et non par la vue et nous faisons face à notre ignorance du futur en obéissant à Celui qui connaît et planifie notre futur.
2.2) Ils ne reconnaissent pas leur fragilité
“Car, qu'est-ce votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît” (v.14b). Lorsque j’avais six ans, soixante ans me paraissait une période de temps extrêmement lointaine. Agé de 57 ans, je peux vous dire aujourd’hui, que c’est un temps très court, aussi court qu’un programme de télévision. Aussi court qu’une farce, aussi rapide que régler une note d’hôtel. A chaque fois que vous célébrez un anniversaire, que la mort reprend quelqu’un que vous avez connu, que vous êtes atteint par une maladie importante et que vous vous asseyez pour planifier un projet de vacance ou autre, à chaque fois, cela devient une occasion de vous rappeler que Dieu vous dit que votre vie n’est qu’une vapeur, un brouillard, une bouffée de fumée. En vieillissant, on réalise qu’on ne reste pas jeune longtemps. Prenez votre album de photos familial, regardez ces vieilles diapositives et ces vieux films super 8, vous allez apercevoir vos grands-parents dont la voix s’est maintenant éteinte. Et pourtant, juste hier, ils parlaient avec vous, ils riaient et ils vous embrassaient. Maintenant, ils vous sourient à partir d’une photo décolorée et avec leurs lèvres silencieuses ils déclarent: “notre vie fut une vapeur, un brouillard, une fumée.” Vous vous trompez vous-même lorsque vous agissez, ou planifiez comme si vous alliez vivre indéfiniment. Le Psalmiste déclare: “Qui, le matin, passe comme l'herbe: Elle fleurit le matin, et elle passe, on la coupe le soir, et elle sèche” (Psaume 90:5-6).
Nos vies sont tellement fragiles. Pensez à tous ces dirigeants de l’Union Soviétique qui ont exercé pendant tant d’années une autorité de vie et de mort sur des millions de gens. Ce fut un régime difficile, dur et sans pitié qui laissait penser qu’il durerait toujours. Les dirigeants eux-mêmes s’immortalisaient à travers des mausolées ou des bustes qu’ils avaient fait fabriquer dans des positions arrogantes et orgueilleuses et qu’ils avaient fait ériger dans les grandes villes de l’Europe de l’Est, et pourtant, avec quelle rapidité leurs bustes furent enlevés de leurs socles. En fait, ils ne ressemblaient pas aux noms qu’ils leur avaient eux-mêmes donnés: Staline (le fer) et Molotov (le marteau) n’avaient été eux aussi “qu’une vapeur” et “un souffle”. Ainsi en est-il des tyrans et ainsi en est-il de vous et moi, “vous êtes, en effet, comme un léger brouillard qui apparaît un instant disparaît ensuite” (4:14). Que la vie est fragile, n’est-ce pas! Pourquoi ne pas la remettre entre les mains de Dieu. Reconnaissez votre faiblesse et remettez-vous en Lui. “O Seigneur, ce léger brouillard qui est là pour un instant, vient devant Celui qui est Eternel et se courbe devant Toi. Ne me repousse pas au loin avec le souffle de tes narines, mais tiens moi dans tes mains toutes puissantes afin que je puisse vivre pour toujours.” C’est en Dieu que vous trouverez votre force.
2.3) Ils refusent de reconnaître leur totale dépendance de Dieu
“Vous devriez dire, au contraire: Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela” (v.15). Qu’est-ce que Jacques essaye de dire ici? Que ce monde n’est pas un système fermé mais que tout est entre les mains de Dieu. Pour les chrétiens, le Dieu qui a créé ce monde est constamment à l’oeuvre pour accomplir ses plans, et ce, pour sa gloire et pour notre bien. Pour les athéistes, cet univers est un système fermé ressemblant à un cylindre de la loterie nationale. Les balles tombent dans un cylindre qui tourne toujours sur lui-même ; ils rebondissent et ils tournent. Vous les apercevez à travers le cylindre transparent mais vous ne pouvez pas influencer la trajectoire d’aucune de ces balles. Vous ne pouvez pas les enlever de votre chemin car il n’y a aucune force, aucun magnétisme, aucune pression d’air, aucune concentration humaine ni quoi que ce soit qui peut les influencer. C’est un système totalement fermé. Voilà comment les athéistes voient le monde. Les atomes se déplacent et les galaxies tournent et ils agissent ainsi en fonction de leurs propres lois et règles et en aucun cas il ne peut y avoir une quelconque intrusion divine.
Heureusement que la vision chrétienne est différente de celle de l’athéisme. La création n’est pas du tout enfermée dans un système, mais l’univers est maintenu par un Créateur puissant et personnel. “Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui” (Col.1:17).
L’apôtre Paul était tellement conscient de ce fait que son avenir ne dépendait pas du Malin ou de sentiments qui variaient chez ses amis chrétiens, ou de la décision de Néron, ou des tempêtes inattendues provenant de la Méditerranée ou du destin. Non, pour lui, la volonté du Seigneur était souveraine, elle était au-dessus de tout ce qui pouvait toucher aux cheveux de la tête de Paul. Lorsqu’il arriva dans la noble cité d’Athènes en Grèce et qu’il va rencontrer les dirigeants de cette communauté, il leur dit, “qu’en Dieu nous avons la vie, le mouvement, et l'être” (Ac.17:28). Il avait reçu cette conviction à partir des Ecritures. Dans le Psaume 31:15, le Psalmiste écrit, “mes destinées sont dans ta main” (Ps.31:15).
Daniel déclara au roi Belschatsar: “tu n'as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies” (Dan.5:23). Les battements même de votre coeur, tous vos mouvements, le temps que vous passez sur la terre, même votre propre respiration dépendent uniquement de la volonté du Créateur de l’univers.
Cette conviction modifiera entièrement l’attitude de l’apôtre Paul face à la vie. Il écrit une lettre aux Corinthiens qui étaient si sûrs d’eux parce qu’ils se confiaient tellement dans les dons du Saint-Esprit qu’ils avaient reçus et sur la puissance de Dieu qui se manifestait au milieu d’eux, qu’ils pensaient qu’ils étaient irrésistibles. Paul leur dira au chapitre 13: Vous pouvez avoir tous les dons, mais si vous n’avez pas l’amour, vous n’avez rien et vous n’êtes rien. “J'irai bientôt chez vous, si c'est la volonté du Seigneur, et je connaîtrai, non les paroles, mais la puissance de ceux qui se sont enflés. Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance” (I Corinthiens 4:9). L’apôtre veut leur rappeler sa dépendance de Dieu et non pas une connaissance miraculeuse du futur ou une puissance pour l’adapter à sa propre volonté. Il leur écrit encore ceci: “Je ne veux pas cette fois vous voir en passant, mais j'espère demeurer quelque temps auprès de vous, si le Seigneur le permet” (I Cor.16:7). Ce fut toujours sa façon de voir les choses. Il écrit à l’Eglise de Rome et il dit: “Dieu, que je sers en mon esprit dans l'Évangile de son Fils, m'est témoin que je fais sans cesse mention de vous, demandant continuellement dans mes prières d'avoir enfin, par sa volonté, le bonheur d'aller vers vous” (Rom.1:9-10). Avant de quitter les chrétiens d’Ephèse il leur dit ceci: “Il faut absolument que je célèbre la fête prochaine à Jérusalem. Je reviendrai vers vous, si Dieu le veut. Et il partit d'Éphèse” (Actes 18:21). La seule certitude qu’il avait concernant son avenir, c’est que se serait toujours en fonction de la volonté de Dieu. Rien ne pouvait lui enlever cette certitude. La providence de Dieu est notre héritage. A chaque jour nous nous en remettons au savoir-faire de Dieu. Il n’y a rien qui survient dans votre vie qui soit le résultat de la chance. Chaque jour que vous vivez sur cette terre et tout ce que vous avez, sont le résultat de la grâce de Dieu. “Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront point” (Gen.8:22).
Cela signifie que chacun de nos plans sont apportés à Dieu et introduit auprès de lui parce que nous reconnaissons que c’est Lui qui oeuvre à travers nous. Chaque voyage est évalué par lui et nous savons que, en fin de compte, celui qui siège dans les cieux, fait de toute façon ce qui lui plaît et nous nous inclinons devant sa grande sagesse.
Lorsque nous disons “si c’est la volonté de Dieu” nous affirmons quelque chose par la foi. Nous croyons que Dieu fait ce qu’il veut et que ce qu’il fait est toujours en accord avec sa Parole. Ce n’est pas une parole remplit d’un espoir pieux que les choses puissent marcher, ni une parole de protestation qu’il ne doit pas contrecarrer nos plans, mais une parole d’assurance que dans nos vies nous nous soumettons à la grande sagesse infinie de Dieu.
Jacques met l’accent sur une planification providentielle et conditionnelle. Une telle planification est planifiée par Dieu. Nous devons toujours prendre Dieu en considération lorsque nous planifions, reconnaissant que ses plans ne peuvent pas nécessairement coïncider avec nos plans. C’est une planification qui dit, “je ferai telle et telle chose si Dieu le veut”. Le “si” de Jacques est vital ici, il fait toute la différence. Vous devez planifier avec cela en tête. Ce n’est pas le “si” du doute, de l’inquiétude ou de la crainte, c’est plutôt le “si” confiant, dépendant sur la sagesse bienveillante de la souveraineté d’un Père qui a promis d’oeuvrer afin que toutes choses concourent à notre bien. Voilà le “si” qui survole et élimine tous les autres. C’est le “si” qui enlève les soucis et qui pointe vers la bienveillance d’un Dieu Tout-Puissant qui dirige nos affaires avec une compétence parfaite. La personne qui planifie avec Dieu se réjouit parce qu’elle sait que Dieu oeuvre à ses côtés.
Vous devez planifiez parce que Dieu le demande. Lui-même planifie, il planifie ses oeuvres, ensuite il agit dans ce qu’il a planifié, amenant Christ dans le monde comme il l’avait prédit. Contrairement à Dieu, vous devez apprendre à planifier avec une sainte prudence et vous devez développer beaucoup de flexibilité. Vous devez planifier selon la meilleure compréhension des principes bibliques s’adressant aux circonstances selon ce que vous comprenez le mieux. Mais parce que vous êtes pécheur et limité et parce que vous ne savez pas particulièrement quelle est la volonté de Dieu pour vous, vous devez toujours soumettre vos plans à Dieu pour qu’il puisse corriger le tir s’il y a lieu.
Est-ce que cela signifie que nous ne pouvons jamais faire aucune prédiction concernant le futur sans dire, “si c’est la volonté de Dieu?” Absolument pas. Une chrétienne mère au foyer, ne dit pas “si Dieu le veut, je vais faire cuire un steak pour souper ce soir”, et un étudiant ne va pas dire “si Dieu le veut, nous allons aller chez Mc Donald manger un Big Mac”.Ces paroles sont finalement inutiles et nous ne les trouvons nulle part dans le Nouveau Testament. Ecoutez ce que Paul écrit et dit à Timothée: “Viens au plus tôt vers moi... Prends Marc, et amène-le avec toi... Quand tu viendras, apporte le manteau... Tâche de venir avant l'hiver” (2 Tim.4:9-21). Jamais il mentionne une seule fois “si Dieu le veut.” Vous retrouvez cela à travers toute la Bible. Nous lisons dans les Ecritures que les saints serviteurs de Dieu parlaient sans condition des choses futures parce qu’ils savaient profondément qu’ils ne pouvaient rien faire sans la permission de Dieu.
CONCLUSION
Le souci de Jacques ici ne concerne pas certaines formules. Il se préoccupe de vous et de votre intérieur. Il veut que vous vous disiez dans votre coeur“si Dieu le veut” avant que vous le disiez à quelqu’un d’autre. Il veut remplacer la confiance que les marchands avaient en eux-mêmes par une confiance totale en Dieu. C’est une question intérieure, une question de coeur. En vous disant cela à vous-même, vous vous rappelez que Dieu parcoure le monde et non pas vous et qu’il a quelque chose à dire concernant ce que vous avez planifié. Si vous vous rappelez ces considérations lorsque vous préparez vos plans, vous planifierez toujours sous le regard providentiel de Dieu en vous disant: “et bien, c’est le mieux que je peux faire. Maintenant, je présente mes plans à Dieu pour voir ce qu’il fera. Je suis convaincu qu’il les approuvera si tel est son bon vouloir.”