SE SURVEILLER SOI-MEME (Jacques 5:19-20)

(Prêché à Glain, dimanche le 25 février 2007) (08)

(Retranscrit dans un style parlé)

 

PREMIERE PARTIE

INTRODUCTION

Tout le monde aime voir quelqu’un venir à la rescousse d’une personne qui se trouve en difficulté et sauver cette personne d’une mort certaine. Nous admirons le courage des soldats qui portent secours à un pilote de chasse dont l’avion a été abattu derrière les lignes ennemies et nous nous réjouissons lorsque des pompiers sauvent des flammes un enfant dont la maison menaçait de tomber. Il est tout à fait normal que nous honorions ces gens qui manifestent ces actes de bravoures envers leur prochain, ces gens qui sont prêts à sacrifier leurs vies pour en sauver d’autres.  Dans les versets que nous venons de lire, Jacques parle d’une autre sorte d’opération de sauvetage. Il parle d’une action qui aura des conséquences éternelles et cette action, elle concerne le salut des âmes.

 

Dans un premier temps, Jacques nous rappelle que nous avons besoin en tant que chrétiens de veiller sur nos vies et sur celles de nos frères et sœurs. Dans un deuxième temps, il souligne  quelles peuvent être les conséquences, si nous négligeons de veiller et dans un troisième temps, il mentionne le grand privilège que nous avons de ramener quelqu’un à Christ. Finalement, il nous encourage et nous exhorte à persévérer jusqu’à la fin.

 

I- NOUS DEVONS ETRE CONSCIENT QU’UN DANGER NOUS GUETTE (v.19)

Jacques ne laisse  aucun  doute  à  qui il adresse ces  dernières  paroles: “mes frères, si quelqu’un parmi vous”.... Il n’est pas en train d’écrire à des gens qui ne fréquentent pas l’Eglise, ou qui n’ont jamais accepté la vérité qui se trouve en Jésus-Christ,  il écrit aux chrétiens parce  qu’il veut leur  rappelé un danger qui les guette à tout moment: le danger de s’égarer. Il écrit simplement: “si quelqu’un parmi vous s’est égaré loin de la vérité...” Tout ce que nous savons de cette personne c’est que c’est “quelqu’un qui est parmi nous”, c’est-à-dire un chrétien dont le nom apparaît sur la liste des membres de l’Eglise. Ensuite, ce même chrétien confessait jusqu’à un certain point, croire en Jésus-Christ, il vivait une vie qui, en apparence semblait correspondre à ce qu’il disait croire, et il fréquentait l’Eglise assidûment. Pourtant, Jacques écrit que  cette personne s’est égaré loin de la vérité; sa conduite ne correspond plus avec ce qu’il confessait croire auparavant parce qu’il vit dans le péché.

 

Voilà pourquoi il va avertir les frères que la fin de quiconque s’égare de la vérité ou de la foi et vit dans le péché, sera la mort. Jésus nous a lui même averti lorsqu’il a dit à ses disciples: “et parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin”  (Mat.24:13-14).

 

Combien de personnes ont abandonné la foi et l’Eglise sans jamais se détourner de leurs mauvaises voies. Jean écrit: “ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais  cela  est  arrivé  afin  qu’il soit manifeste que tous ne sont pas des nôtres” (I Jn.2:19). Ainsi, Jean et Jacques reconnaissent que ce ne sont pas tous ceux qui disent “Seigneur, Seigneur qui entreront dans le Royaume des cieux, mais seulement ceux qui font la volonté de Dieu” (Mat.7:21).

 

Jacques veut rappeler deux choses concernant ce danger:

 

1.2) LE DANGER EST SUBTIL(v.20)

“Si quelqu’un parmi vous s’est égaré loin de la vérité, et qu’un autre l’y ramène, qu’il sache que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s’était égaré, le sauvera de la mort”. Au verset 20, Jacques sous-entend que s’écarter de la vérité, c’est quitter la voie juste et droite tracée par Dieu pour suivre une autre voie qui amène le chrétien a adopté une vie conforme à celle du monde. C’est quelqu’un qui n’agit plus selon la vérité et qui est retourné vivre dans les ténèbres.

 

Jésus dira: “mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que l’on voit clairement que ses oeuvres sont accomplies en accord avec Dieu” (Jn.3:21). Bien souvent, nous supposons que d’aller simplement à l’Eglise, écouter des sermons ou lire la Bible confirment un véritable changement dans nos vies. Nous pouvons faire toutes ces choses par habitude et non parce que nous avons la foi. Si quelqu’un croit vraiment que ce qu’il entend ou que ce qu’il lit, est la vérité, il va y obéir, il va la mettre en pratique, et en faire son style de vie.  Car tant et aussi longtemps que je ne mets en pratique une vérité que j’ai entendu ou que j’ai lu, je ne pourrai jamais savoir si c’est la vérité. Jacques dira que connaître une vérité sans y obéir correspond à se séduire nous-mêmes: “Mettez en pratique la Parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes...” (Jac.1:22).

 

Des milliers de personnes aujourd’hui se sont détournés de la foi afin de pouvoir excuser leur comportement. Des milliers d’autres se font séduire par des faux docteurs et s’égarent loin de la vérité. Paul dira à Timothée de venir le trouver le plus tôt possible parce que “Démas l’a abandonné, parce qu’il était trop attaché au monde présent (2 Tim.4:10).  Il rajoutera “qu’Alexandre le forgeron lui a fait beaucoup de mal en s’opposant fortement à ses paroles” (2 Tim.4:15).

 

L’image que Jacques donne de celui qui s’est égaré, ne correspond pas à quelqu’un qui a subitement changé de comportement et qui soudainement, s’est rebellé et s’est égaré loin de la vérité. Jacques parle ici d’un égarement qui a commencé subtilement, d’un relâchement au niveau de l’enseignement de la Parole de Dieu qui va amener la personne a changé sa manière de vivre. 

 

Il ne parle pas de quelqu’un qui donne soudainement un violent coup de barre pour prendre une autre direction, mais qui se laisse plutôt dériver au gré des marées sans trop savoir où il va et ce qui l’attend. Ça  ressemble un peu à la grenouille qui se trouve bien dans une marmite remplie d’eau  et qui ne remarque pas que la température de l’eau est en train de monter lentement mais sûrement, et qui, lorsque l’eau aura atteint à un certain degré va mourir.  

 

Sans aucun avertissement et passant pratiquement inaperçue il y a une nouvelle croix qui a fait son apparition à notre époque dans nos milieux évangéliques. Elle ressemble à la vieille croix et son enseignement est similaire. Elles se ressemblent étrangement mais le but de leur enseignement est tellement différent.

 

A partir de cette nouvelle croix, on a vu émerger une nouvelle façon de voir la vie chrétienne et de cette façon de voir, il en est ressorti une nouvelle technique évangélique, un nouveau style de réunion et une nouvelle façon de prêcher qui emploie le même langage que l’ancienne, mais son contenu n’est pas le même et il n’a plus la même puissance qu’auparavant.

 

La nouvelle croix ne s’oppose pas à la nature humaine; elle maintient au contraire des liens fraternels avec  celle-ci,  parce  qu’elle  laisse  Adam vivre comme bon lui semble sans pour autant lui rappeler qu’il n’est plus libre de vivre ainsi, mais qu’il doit vivre en totale soumission à la Parole de Dieu. Il continue donc à vivre pour son bon plaisir. Au lieu de se réjouir maintenant en chantant des chansons douteuses et en buvant des boissons fortes comme il le faisait auparavant, il se réjouit en chantant des cantiques et en regardant des films religieux. Son but principal demeure encore et toujours de jouir de la vie mais à un niveau moral plus élevé qu’avant.

 

La nouvelle croix encourage une approche nouvelle et totalement différente en matière de prédication. Le prédicateur ne demande plus aux gens de renoncer à leur ancienne vie afin qu’une nouvelle vie puisse y prendre place. La nouvelle croix, ne crucifie pas la chair, elle la flatte. Elle cherche à gagner le coeur des gens en montrant que le Christianisme n’exige rien qui leur soit désagréable, mais qu’au contraire, il offre la même chose que le monde offre, mais à un niveau supérieur. Tout ce que après quoi le monde corrompu par le péché aspire aujourd’hui est habilement présenté comme étant justement ce que l’Evangile offre aux gens, en insistant que le produit religieux est bien sûr le meilleur.

 

La nouvelle croix ne met pas à mort le pécheur, elle le réoriente dans une autre direction, vers une façon de vivre plus saine et plus heureuse tout en sauvegardant son amour-propre. A celui qui est autoritaire, elle dit: “viens et affirme-toi pour Christ”. A celui qui est imbu de sa personne, elle dit, “viens et glorifie-toi dans le Seigneur”. A celui qui est à la recherche d’émotions, elle dit, “viens et goûte aux joies de la communion fraternelle.” Le  message  de  l’Evangile est orienté dans le courant de penser qui est à la mode afin de le rendre plus facilement acceptable aux yeux des gens.   

 

La façon de voir et de faire qui se cachent derrière ce message peut être sincère, mais cela ne l’empêche pas d’être faux parce qu’il passe complètement à côté de la vraie signification de la croix. La vielle croix symbolise la mort. Elle représente la fin soudaine et brutale de quelqu’un qui vit sans Dieu.

 

A l’époque des Romains, celui qui se chargeait de sa croix et qui s’engageait sur le sentier de la mort, avait déjà fait ses adieux à ses amis. Il savait qu’il ne reviendrait pas. Il partait pour ne plus jamais revenir à son ancienne vie. La croix ne faisait aucun compromis, elle ne changeait rien, elle n’épargnait rien. Elle tuait tout de ce qui avait dans l’homme pour son bien. Elle n’essayait pas de rester en bons termes avec sa victime. Elle frappait durement et cruellement et lorsqu’elle avait fini son oeuvre, il ne restait plus rien de l’homme, il n’existait plus. Lorsque Jésus dit à ses disciples dans Mat.16:24: “si quelqu’un veut venir avec moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive” il avait sûrement en tête cette dure réalité de celui qui allait mourir sur la croix.

 

La descendance d’Adam est condamnée à mourir. Il n’y a rien que l’on puisse faire pour changer la sentence de mort et il n’y a aucun moyen d’y échapper. Dieu ne peut pas approuver d’aucune manière les fruits du péché aussi innocents et aussi agréables qu’ils puissent paraître aux yeux des hommes. Dieu sauve l’homme en le faisant mourir et puis, il le ressuscite en lui donnant une nouvelle vie.

 

Cette prédication qui établit  des  parallèles  conciliants  entre les voies de  Dieu  et celles des hommes trahit l’enseignement de la Parole de Dieu et elle est mortelle pour l’âme de ceux qui l’entendent. La vieille croit ne nous enseigne pas à vivre une vie semblable à celle du monde, au contraire, elle nous enseigne à renoncer à cette façon de vivre du monde et suivre les traces de Jésus.  En venant à Jésus, nous ne sommes pas inviter à élever notre vieille nature à un niveau supérieur, mais de l’abandonner à la croix. Le grain de blé doit tomber dans la terre et mourir: “en vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Et celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle” (Jean 12:24-25).

 

Dieu offre de donner la vie à ceux qui sont morts spirituellement, et non pas d’améliorer leur ancienne vie. La vie qu’il offre c’est une nouvelle naissance qui marque le commencement d’une nouvelle vie. Cette vie elle se tient toujours à côté de la vieille croix. Quiconque veut recevoir cette nouvelle vie doit passer par la croix, renoncer à son ancienne vie et reconnaître que tout ce qu’il méritait pour ses péchés c’est la juste sentence que Dieu avait décrétée dans sa loi: la peine de mort, “car le salaire du péché, c’est la mort”.

 

Qu’est-ce que cela signifie pour celui qui se trouve face à Jésus-Christ?  Comment cet enseignement de la croix peut-il devenir une réalité dans sa vie? Il doit simplement se repentir et croire. Il doit délaisser sa vie de péchés et aller plus loin en renonçant à lui-même.  Il ne doit pas chercher à argumenter avec Dieu mais plutôt courber la tête devant lui et reconnaître combien il était digne d’être condamné.

 

Ayant fait cela, il doit porter son regard avec la foi simple d’un enfant sur le Sauveur ressuscité, de qui il recevra la vie, la nouvelle naissance, la purification de ses péchés et la puissance de vivre une vie conforme à la Parole de Dieu. La croix qui a mis fin à la vie terrestre de Jésus, mettra aussi fin à celle du pécheur, et la puissance qui a relevé Jésus-Christ d’entre les morts ramènera aussi le pécheur à une vie nouvelle avec Christ.

 

CONCLUSION

Dieu a approuvé ce message depuis le  temps de l’apôtre Paul jusqu’à aujourd’hui. Que ce soit exactement les mêmes mots qui ont été prononcés ou pas, tel fut, tout au long des siècles, le contenu de toute prédication qui a communiqué la vie et la puissance dans le monde. C’est  ce message, que les apôtres, les réformateurs et les revivalistes se sont appliqués à transmettre, et des signes, des prodiges et des opérations puissantes du Saint-Esprit ont témoigné que Dieu approuvait leur message. La nouvelle croix, elle glorifie l’homme, la vieille croix elle glorifie Dieu. Prêchons la vieille croix, et nous verrons la vieille puissance agir au milieu de nous.