TEMPERER LA LANGUE (Jacques 3:8-16)

(prêché à Glain, dimanche le 30 juillet 2006) (38)

(écrit dans un style parlé)

 

TROISIEME PARTIE

 

INTRODUCTION

Dans la première partie, nous avons vu qu’il était important de contrôler notre langue parce que ce sont nos paroles qui nous conduisent souvent à passer à l’action. Pour démontrer ce point, nous avons vu que Jacques va utiliser deux illustrations différentes pour confirmer ce que nous avons affirmé:

1) l’illustration du cheval,

2) l’illustration du navire.

 

Dans la deuxième partie, nous avons vu que Jacques va s’appliquer à démontrer les conséquences que quelqu’un risque de connaître lorsqu’il utilise sa langue dans un mauvais dessein. Aujourd’hui, nous allons vois que Jacques va encore plus loin en disant au verset huit, que la langue, aucun homme ne peut la dompter; c'est un mal qu'on ne peut réprimer; elle est pleine d'un venin mortel.” (v.8).

 

 Il n’y a aucun homme qui peut contrôler sa langue. La langue n’est pas quelque chose qui est mauvaise en soi, au contraire c’est une bonne chose puisque c’est Dieu qui l’a donnée à l’homme. L’origine du feu que Jacques mentionne au verset 6 ne vient pas de la langue mais elle est enflammée par la géhenne. Jacques dit que ce n’est pas que la langue soit par nature quelque chose de mauvaise, parce que tout ce que Dieu a créé est bon, mais que nous devons être conscients du pouvoir qu’il peut s’en dégager. De la bouche, il peut sortir de très bonnes choses comme il peut en sortir de très mauvaises. Voilà pourquoi,

 

3) la langue doit être utilisée avec cohérence

“Par elle nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l'image de Dieu. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu'il en soit ainsi. La source fait-elle jaillir par la même ouverture l'eau douce et l'eau amère? Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne des figues? De l'eau salée ne peut pas non plus produire de l'eau douce” (Jac.3:9-12)

 

Lorsque vous venez à l’Eglise, que vous chantez des louanges au Seigneur et que vous le priez, vous utilisez votre langue pour bénir son nom. Lorsque vous quittez l’Eglise et que vous vous installez à l’intérieur de votre voiture pour ensuite conduire sur l’autoroute et que quelqu’un vous coupe, vous allez peut-être faire usage de votre langue d’une manière différente. La langue n’a pas été donnée à l’homme pour maudire mais pour bénir. Le principe que Jacques veut nous faire réaliser ici, c’est le principe de la sanctification. Lorsque vous venez à Christ par la foi, croyant en Lui comme votre Seigneur et votre Sauveur, quelque chose d’extraordinaire se passe en vous. Vous entreprenez alors un processus de sanctification. Cela signifie que vous avez commencé à être mis à part du monde et consacré au Seigneur pour un but bien particulier. Non seulement vos mains ne vous appartiennent plus mais votre langue également. C’est maintenant la langue que le Seigneur veut utiliser pour l’avancement de son Royaume.

 

Il serait donc déplacé pour une langue qui a été appelé à adorer le Seigneur d’être utilisé pour maudire quelque chose ou quelqu’un qui a été créé par Dieu. Imaginez que vous vous dirigez vers l’Eglise vendredi soir prochain et que vous voyez une grande foule qui est rassemblée devant l’Eglise. Vous voulez  savoir ce qui se passe, parce que vous avez l’impression que vous étiez peut-être en train de dormir lorsque les annonces ont été faites dimanche passé. Vous vous arrêtez et vous entrez à l’intérieur de l’Eglise, et là, vous entendez un disc jockey qui annonce qu’un combat de boue va bientôt débuter juste en face de la chaire. Quelle sera votre réaction? J’espère que vous allez penser que cela est complètement inadmissible. S’il y a un endroit pour les combats de boue (et je ne suis pas en train de dire qu’il y a un endroit pour de telles activités),  ce n’est sûrement pas dans un endroit qui a été consacré pour adorer le Seigneur.

 

Si vous êtes chrétien, votre langue sert à édifier, exhorter, encourager et adorer le Seigneur. L’utiliser pour tout autre usage ne l’honorera pas et est en fait inadmissible. Lorsqu’il sort de la même bouche quelque chose de bon et quelque chose de méchant, un des deux est immanquablement un mensonge, parce que d’un bon arbre il ne peut sortir du mauvais fruit et d’un mauvais arbre du bon fruit. « Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne des figues? De l'eau salée ne peut pas non plus produire de l'eau douce » (3 :12).

 

4) la langue doit être utilisé avec sagesse  

“Lequel d'entre vous est sage et intelligent? Qu'il montre ses oeuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse. Mais si vous avez dans votre coeur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n'est point celle qui vient d'en haut; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions. La sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d'hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix” (Jac.3:13-18).

 

Dans les trois premiers chapitres, Jacques a parlé de la sagesse.

 

1) Il appelle ses lecteurs à demander à Dieu la sagesse.

“Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il l'a demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée” (1:5).

 

2) Il appelle ses lecteurs à ne pas seulement écouter mais être sage en mettant en pratique ce qu’ils entendent.

Est-ce que le commencement de la sagesse, ce n’est pas la crainte de Dieu ? Est-ce que celui qui craint dieu ne cherche pas  à mettre en pratique sa Parole ?

“Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. Car, si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s'être regardé, s'en va, et oublie aussitôt quel il était” (Jac.1:22-24).

 

En faisant cela, il définit en quoi consiste la sagesse. Ensuite, il continue à illustrer cette sorte de manière de vivre en rappelant que le chrétien doit être impartial et en rappelant un peu plus loin  comment il doit utiliser sa langue.

 

Nous sommes portés à voir la sagesse en termes de ce que nous connaissons. Jacques définit la sagesse en termes de ce que nous faisons comme résultat de ce que nous sommes.

 

1) la sagesse se manifeste dans la manière dont vous faites les choses (Jac.3:13).

“Lequel d'entre vous est sage et intelligent? Qu'il montre ses oeuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse”.

 

Ce n’est pas le fait de bien se comporter qui fait en sorte qu’une personne est sage, mais c’est plutôt à cause de la sagesse qu’elle possède qu’une personne va manifester un bon comportement. Vous vous rappelez que ce chapitre commence par un avertissement à ceux qui veulent être des enseignants. Ils pensaient qu’ils avaient une sagesse et une compréhension qu’ils pouvaient transmettre aux autres. Mais l’enseignant n’est pas seulement évalué dans ce qu’il dit, mais également dans ce qu’il fait et il y a une bonne raison à tout cela. C’est parce qu’il enseigne autant par ce qu’il fait que par ce qu’il dit.

 

Les parents connaissent ce principe. Une des choses qui peut réellement m’agacer c’est lorsque mon garçon agit exactement comme moi-même si je ne lui ai pas dit d’agir ainsi. Je n’ai pas besoin de le faire, il a appris en me surveillant.

 

D’un autre côté, une des choses qui peut vraiment me faire plaisir et dont je suis fier, c’est lorsque mon garçon agit de la même façon que moi non pas parce qu’il a retenu beaucoup de choses que je lui ai dit, mais parce qu’il a appris davantage en surveillant comment je vivais.  Voilà pourquoi la formation de disciples implique beaucoup plus que d’enseigner dans une classe ou de prêcher du haut de la chaire. Vous ne pouvez pas former quelqu’un à moins de lui donner l’opportunité de voir comment vous vivez.

 

2) la sagesse est opposée avec la celle du monde (Jac.3:14)

“Mais si vous avez dans votre coeur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité.”

 

Il y a une autre sorte de sagesse qui ne vient pas de Dieu et qui ne se manifeste pas à travers un bon comportement. Cette autre sorte de sagesse, elle est arrogante et orgueilleuse. C’est une sagesse démesurée, parce qu’elle cherche à glorifier l’homme. Elle se manifeste par une jalousie envers ceux qui réussissent à vous éclipser. C’est autre sorte de sagesse ne vient pas d’en haut, elle vient d’en bas.

 

La sagesse d’en bas consiste en une jalousie amère et une ambition égoïste. Elle manifeste de l’arrogance, et elle ment contre la vérité. Cette sagesse, elle est terrestre, elle se manifeste chez l’homme naturel et elle est démoniaque (elle vient du monde, elle flatte la chair et elle sert les plans du diable). Elle provoque du désordre et toutes sortes de mal parce que « dans votre coeur réside un zèle amer et un esprit de dispute. » 

 

La sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d'hypocrisie.

 

3) une sagesse que nous partageons avec les autres (3:18)

“Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix

Le texte grec se lit littéralement comme ceci: le fruit de la justice  ou d’une vie juste a été semé dans la paix par ceux qui fabriquent la paix. Nous pensons habituellement en termes de semences qui progressent et non pas en termes de fruits semés. Je pense qu’il y a une raison pourquoi Jacques l’a écrit de cette façon. Il veut faire ressortir la nature agissante du fruit.

 

Lorsque vous participez au fruit de la justice, le résultat ne sera pas seulement de partager cette justice aux autres, mais la répandre autour de vous afin que les autres marchent aussi dans la justice.

 

CONCLUSION

Dieu ne jugera pas les enseignants en fonction de l’importance de leur ministère ou en fonction de la grosseur du bâtiment dans lequel ils se réunissent. Les enseignants sont jugés par ce qu’ils disent. Jacques nous rappelle que de la même bouche peuvent sortir des paroles de  bénédiction et de malédiction. Il ne faut pas mes frères qu’il en soit ainsi parce que la langue doit être soumise à la loi de l’amour et lorsqu’elle prononce des paroles, ce doit être pour le bien-être de mon prochain. “Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. Car, si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s'être regardé, s'en va, et oublie aussitôt quel il était” (Jac.1:22-24).