NEHEMIE (chapitre 11:10 à 11:36) (deuxième partie)
(prêché à Glain le 24 juillet 2005)
DIEU VEUT UTILISER TOUT SES ENFANTS POUR SON OEUVRE
INTRODUCTION
La semaine dernière nous avons vu que les chefs du peuplehabitaient déjà à Jérusalem, tandis que la plupart des gens vivaient dans les villages des alentours (11:1). La construction du mur était terminée, mais la ville demeurait peu peuplée, Néhémie va alors prendre la décision de désigner au sort un citoyen sur dix pour qu’il aille habiter Jérusalem, la ville sainte (7:4). Il semble que certains qui n’avaient pas été choisis, avaient accepté volontairement de se rajouter au nombre de personnes qui avaient été choisis au sort pour s’installer dans la ville. Le peuple bénit tous ceux qui consentaient volontairement à résider à Jérusalem (11:2).
Un certains nombre de gens de la tribu de Juda et de Benjamin vont s’installer à Jérusalem (11:4), dont des prêtres (10-14), des lévites (15-18), des portiers ou gardiens (19-20), les serviteurs du temple (11:21), le clan responsable des activités musicales dans le temple de Dieu (22-24) et finalement ceux qui habitaient à l’extérieur de la cité de Jérusalem (25-36).
Chaque groupe de personnes servaient dans son domaine respectif afin d’assurer le bon fonctionnement de la ville et du temple. Ainsi, ceux qui vivaient à l’extérieur de la ville cultivaient la terre afin de pourvoir aux besoins alimentaires des habitants de Jérusalem. Chacun avait un rôle différent à remplir, et chaque rôle était capital pour maintenir les citoyens de Jérusalem en bonne santé physique et spirituelle.
Il en est de même dans l’Eglise de Jésus-Christ. Dieu a accordé des dons différents à chacun, et chaque don est capital afin de maintenir les membres de l’Eglise en bonne santé spirituelle (I Cor.12:12-30).
Cette longue liste de noms souligne jusqu’à quel point les gens sont importants aux yeux de Dieu. Chaque nom qui apparaît dans cette liste de noms difficiles à prononcer, représente une personne que Dieu aime et connaît personnellement. Jésus a dit que le Bon berger “appelle ses brebis chacune par son nom”... “Il marche devant elles et les brebis le suivent parce qu’elles connaissent sa voix” (Jean 10:3-4).
Parce que la vie chrétienne se résume à établir, maintenir et développer une relation personnelle avec Dieu et avec son prochain, Jésus va raconter un jour une parabole afin de rappeler que si nous sommes tous prêtres et serviteurs dans son Eglise, tout ce que nous faisons doit toujours être intimement liés avec les deux commandements qu’il nous a laissés dans Matthieu 22:27-40. Si Dieu a dit à son peuple dans l’A.T. “Vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation consacrée à mon service” (Exode 19:6), il nous rappelle par l’intermédiaire de son ange dans Apo.1:6 que “le Christ nous aime, qu’il nous a délivrés de nos péchés par sa mort et qu’il a fait de nous un royaume de prêtres pour servir Dieu, son Père” (Apo.5:10 et 20:6).
Est-ce que vous vous rappelez ce qu’il a répondu au maître de la loi qui lui avait posé une question pour lui tendre un piège dans Luc 10:25? "Maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ?" Jésus lui dit: "Qu'est-il écrit dans la loi? Comment la comprends-tu quand tu la lis?” L’homme répondit: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée” Et aussi: “tu aimeras ton prochain comme toi-même.” “Tu as bien répondu”, lui dit Jésus. “Fais cela, et tu vivras.” Mais le maître de la loi voulant se justifier ou se donner raison, dit à Jésus: “Et qui est mon prochain?”
Le maître de la loi, venait de poser une question très importante à Jésus “Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?” ou en d’autres mots, “comment aller au ciel?” N’est-ce pas la question ultime qui sommeille au plus profond de tout cœur humain! Le docteur de la loi sera fort déçu, puisque Jésus va répondre à sa question par une autre question. “Tu connais la Bible…?” Et le maître de loilui répondra en citant deux passages de l'A.T. Deut. 6:5 et Lév. 19:18.
Jésus va complimenter l'homme en lui disant: “Tu as bien répondu”, “C'est très bien. La connaissance est le premier pas vers le ciel.” “Fais cela et tu vivras.” Est-ce que Jésus était en train d’enseigner le salut par les oeuvres ? Non ! Il disait simplement que si quelqu’un obéit à ces deux commandements, il aurait la vie éternelle et il entrerait au ciel.
“Mais le maître de la loi voulait se donner raison.” Il devait commencer à suer à grosses gouttes et regretter d'avoir jamais posé cette question. Jésus l’avait coincé, et l’homme essayait de se dégager. “Il va donc demander à Jésus: qui est mon prochain?”Il avait déjà une réponse toute prête à cette question. Il comprenait le commandement de cette façon : "Tu aimeras ton prochain Juif comme toi-même…" Sa définition excluait les Samaritains et les païens. Il serait le prochain des juifs et personne d'autre. En fait, il voulait savoir qui il devait AIDER et qui il devait IGNORER. Il voulait que Jésus trace un cercle et il aimerait avec joie tous ceux de son peuple qui se retrouveraient à l'intérieur du cercle, mais il ne voulait rien savoir des autres !Alors Jésus va tracer un cercle, mais il sera bien plus grand que celui que lui voulait entendre. "Dis-moi qui je dois aimer et qui je ne dois pas aimer ?" Il voulait une échappatoire. Jésus va complètement démolir ses excuses et bouleverser en même temps sa mentalité.
Il ne lui répondra pas en citant l'hébreux ou le grec. Mais il va lui raconter une histoire… et quelle histoire… Un chef-d'œuvre appelé “La parabole du Bon Samaritain.” Cette parabole est devenue depuis, une consolation pour les voyageurs, les souffrants, les victimes, les étrangers et les exilés de toutes les sociétés.
4 - La parabole du Bon Samaritain.
“Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho…etc.” Même si on appelle cette histoire une parabole, tout porte à croire que ça pourrait être une histoire vraie…Tout ce qui est arrivé à cet homme peut arriver dans la vie de n’importe qui. C'était sans doute un juif, mais Jésus ne nous dit rien sur sa nationalité parce que ce n'est pas ce qui est important ici. Nous ne connaissons ni ses origines, ni sa situation familiale, ni sa richesse ou ses occupations.C'était un être humain en détresse et cela est suffisant.
La géographie des lieux peut peut-être nous aider. Jésus dit : “qu’il descendait de Jérusalem à Jéricho.” Un pasteur a déjà raconté qu'il a emprunté trois fois cette route. Jérusalem se trouve en région montagneuse, tandis que Jéricho se trouve dans la plaine aride près du Jourdain, non loin de la Mer Morte. Les Romains avaient construit une route étroite, qui longeait les montagnes. Une route souvent déserte la plupart du temps. De Jérusalem à Jéricho, soit une distance de 27 km. Cette route avait un dénivelé de 900m. Les habitants de la région la surnommaient, “La route sanglante” à cause des voleurs qui s’y cachaient. “Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, lorsque des brigands l’attaquèrent, lui arrachèrent ses vêtements pour le voler, le battirent et s’en allèrent en le laissant à demi-mort.” Malheureusement, ils ont oublié de lui mettre un écriteau autour du cou disant, “Mon prochain.”
“Il se trouva qu’un prêtre descendait cette route” qui menait à Jéricho. Il venait d’accomplir son devoir au temple de Jérusalem. Jéricho était une ville de sacrificateurs et il devait être pressé de retrouver sa famille. Il a vu l'homme, mais il est passé de l'autre côté de la route et s’éloigna.
“De même, un lévite arriva à cet endroit.” C'était un prêtre laïc qui aidait au service du temple. Il s’avança lui aussi et après avoir jeté un coup d'œil au moribond, passa de l'autre côté de la route et s’éloigna.
Il faut dire que les sacrificateurs et les lévites étaient des hommes respectables. A cause de leur éducation, ils connaissaient la loi de Dieu et l'enseignaient au peuple. Ils étaient les leaders religieux de leur époque. Et pourtant ils sont passé outre et Jésus n’en donne pas la raison.
Sans doute que l'important n'est pas là. Après tout, nous pouvons tous trouver des excuses quand nous ne voulons pas faire une chose, n’est-ce pas!
Voici une liste d’excuses qui leur ont sans doute paru légitimes :
1.Je suis suis
trop occupé pour m'arrêter.
2. Je suis déjà en retard.
3. Je ne le connais pas.
4. C'est peut-être un piège.
5. Je ne suis pas docteur, ce n’est pas mon problème.
6. Il est probablement déjà mort.
7. Quelqu'un d'autre viendra et l'aidera mieux que moi.
8. Je viens de servir Dieu toute la semaine, je suis fatigué.
9. J'ai déjà essayé d'aider quelqu'un et ça m'est retombé dessus.
10. Cela risque de se terminer au tribunal et je ne veux pas être impliqué.
11. Il y a la famille qui m'attend, je ne peux me mettre en retard.
12. J’ai une réunion de prière ce soir, je ne veux surtout pas la manquer.
13. Je porte
les vêtements du temple, je ne dois pas les salir.
14. Je n'ai pas assez d'argent pour l'aider.
15. Quand j'arriverai à Jéricho je ferai le 101 et on enverra la police ou
l’ambulance.
Le sacrificateur a peut-être continué son chemin en chantant, “L'Eternel est mon Berger…” Et le lévite a fait de même, en chantant peut-être, “Dieu Tout-Puissant…” Demandez-leur s'ils aimaient Dieu ? Ils passaient leur temps à servir au temple et à conduire les gens dans les voies de Dieu.
Mais l’histoire de Jésus ne
s’arrête pas là, il poursuit en disant qu’un Samaritain qui voyageait par là,
arriva près du blessé. C'est un fait historique que les juifs et les
Samaritains se haïssaient. Les juifs
pensaient que les
Samaritains étaient des
hérétiques religieux et raciaux. Les Samaritains pensaient que les juifs
étaient des “je sais tout.”
Si le pauvre homme qui se trouvait allongé sur le bord du chemin avait été
un Samaritain, le sacrificateur et le lévite auraient dit, “Il a ce qu'il
mérite.” Il serait correct de dire aussi que le Samaritain n'avait pas plus
de raison de s'arrêter que les deux juifs, lui aussi devait être pressé de
rentrer chez lui. Toutes les excuses que les autres avaient trouvées, il pouvait les
utiliser lui aussi, mais il ne l'a pas fait!
Jésus dit, “lorsqu’il le vit, il fut ému de compassion.” L'expression grecque signifie qu'il a ressenti quelque chose au fond de son estomac qui l'a bouleversé. Lui, il s'est arrêté et il a aidé l'homme. Peut-être que les autres aussi ont eu compassion mais ils ne l'ont pas aidé. Quelqu’un peut dire qu’il a de la compassion, mais cela ne signifie rien, à moins qu’elle ne le pousse à l'action. Le Samaritain va prendre sa trousse de premiers soins et il va le soigner. Son aide était généreuse, ponctuelle et consciencieuse. Elle impliquait sa personne et son portefeuille, puisqu’il va prendre en charge les frais pour couvrir les soins du blessé.
Les programmes dans l’Eglise devraient toujours servir de moyen pour atteindre les gens qui ne sont pas encore à l’intérieur des murs. Si un programme ne vise pas cet objectif ou n’atteint pas cet objectif, nous avons alors besoin d’annuler ce programme et le remplacer avec quelque chose qui va permettre à la Parole de Dieu d’atteindre les gens. Nous devons retrouver dans chaque programme, cette compassion qui va démontrer jusqu’à quel point nous aimons Dieu et notre prochain, qui ne se limite pas à mon frère ou à ma soeur chrétienne.
Il y a quelque temps, un homme se tenait devant un grand trou que des ouvriers étaient en train de creuser. Soudain les parois se sont écroulées sur les ouvriers. Les secouristes arrivaient de toutes parts et cet homme qui était toujours là, observait avec désintéressement ce qui se passait. Soudain, d'une maison voisine, une dame lui cria, "José, ton frère se trouve là-dessous !" Immédiatement il enleva son manteau et se mit à creuser. Qui est mon frère, qui est monprochain?
Notre Bon Samaritain !
Un jour un homme est tombé dans un puits. Une personne sensible lui dit, “J'ai beaucoup de compassion pour toi, parce que tu es tombé”, puis elle s’éloigna. Un autre lui dit, “Je savais que tôt ou tard tu tomberais dans ce trou” puis elle s’éloigna.Un Pharisien lui dit, “Il n'y a que les pécheurs qui tombent aussi profondément,” puis il s’éloigna. Un mathématicien calcula à combien de mètre il était tombé, puis il s’éloigna. Un journaliste recueillit l'exclusivité de son histoire, puis il s’éloigna. Une personne qui se plaint tout le temps lui dit, “Vous n'avez encore rien vu tant que vous n'aurez pas entendu jusqu’à quel point je souffre” puis elle s’éloigna. Un optimiste lui dit, “Les choses auraient pu être pires,” puis il s’éloigna. Un pessimiste lui dit, “T'as pas fini d'en voir,” puis il s’éloigna! Mais Jésus en voyant l'homme le prit par la main et le sorti du puits. Finalement, nous avons là l'évangile de Jésus et c’est cela aimer Dieu et son prochain. C’est faire pour lui ce que je voudrais qu’on me fasse. C’est me rappeler que Dieu l’aime autant que moi et qu’il veut le sauver lui aussi.
Depuis le Jardin d'Eden, l'homme est sur la route qui s'éloigne de Jérusalem. Nous n'avons fait que descendre, descendre, descendre dans la vallée de Jéricho. Nous sommes tombés entre les mains des brigands, nous avons été attaqués par Satan et laissé pour mort. Il nous a dépouillé de notre dignité et dépourvu de toute justice. Et le Bon Samaritain est arrivé. Il nous a apporté la consolation, il a bandé nos plaies et a payé notre dette. Il nous a promis la gloire et a dit qu'il reviendrait. Nous étions laissés pour morts sur le bord de la route, et il a eu compassion de nous. Nous nous trouvions tous au fond du puits et Jésus est venu nous aider. Et à chaque fois que vous vous sentez sans espoir et sans aide, il est là pour vous soutenir, vous guérir et vous libérer. Il est ce Bon Samaritain qui vient sauver quiconque le veut bien. Voulez vous lui donner votre coeur?
CONCLUSION
Peu importe la fonction que nous occupons dans le corps de Christ, peu importe le don que nous avons reçu de Dieu, nous devons toujours nous rappeler que ce sont avec des personnes que nous travaillons, que nous nous adressons à des personnes, et qu’en cela, nous sommes appelés à agir comme le bon samaritain envers notre prochain, parce que c’est une personne que Dieu aime autant que vous et moi. Ce que notre prochain a besoin aujourd’hui, ce n’est pas tellement d’entendre la parabole du Samaritain, mais de voir le Bon Samaritain à l’oeuvre.
Que tous ceux qui habitent à l’intérieur des murs de l’Eglise, n’y demeurent pas parce qu’ils se sentent protéger, mais parce qu’ils ont compris, qu’ils doivent utiliser tous les moyens possibles pour ramener à l’intérieur de l’Eglise tous eux et celles que Dieu a choisis.