LES EPREUVES FONT PARTIES DU PLAN DE DIEU POUR VOUS AMENER A RESSEMBLER A JESUS-CHRIST (Jacques 1:2-4 et 12-17)

(prêché à Glain, dimanche le 27 novembre 2005) (3)

 

 

 

INTRODUCTION

 

Dans la première partie de sa lettre, Jacques ne perdra pas de temps à traiter d’un point qui est fort mal compris aujourd’hui dans l’Eglise. Nous vivons ce que nous appelons l’époque de l’aspirine, c’est-à-dire qu’il y a une pilule pour chaque problème. Nous voulons que tout s’arrange rapidement, alors nous cherchons des solutions faciles qui vont nous permettre de bâcler des situations de crise, mais pas nécessairement les régler en profondeur. Nous désirons emprunter des raccourcis et prendre toutes sortes d’arrangements pour connaître la réussite. Nous préférons la vie facile à une vie de qualité. Que ce soit dans le domaine financier (voyager aujourd’hui, payer demain), dans le domaine scolaire (acheter son diplôme) ou dans le domaine de  l’esthétique ou physique (lipposuccion, appareil électrique pour se mettre en forme), nous voulons emprunter le chemin le plus court et le plus rapide pour atteindre les sommets. Cette façon de voir les choses domine notre culture. Nous sommes devenus tellement habités à tout obtenir sans faire trop d’efforts, que nous sommes portés à penser qu’il y a des raccourcis et des arrangements que nous pouvons prendre dans le domaine spirituel afin de progresser dans notre foi et de manifester le caractère de Christ.

 

Nous oublions que Dieu s’y prend d’une toute autre façon pour amener les gens à la maturité spirituelle. A travers ces passages Jacques nous enseigne:

1) qu’il n’y a pas de raccourci que nous pouvons prendre pour grandir spirituellement, et que le moyen que Dieu utilise, ce sont les épreuves. Pour Jacques, il n’y a pas d’accès facile ni de raccourcis pour devenir des chrétiens matures.

 

2) Il veut faire voler en éclats cette fausse conception qu’on certains de penser que, parce qu’ils deviennent chrétiens, ils auront la vie plus facile et que les problèmes seront à tout jamais terminés.

3) Il veut détruire cette fausse idée qu’on certain de penser qu’ils vont souffrir moins, qu’ils ne subiront plus d’épreuves et que le plan merveilleux que Dieu a pour eux, va se résumer à avoir une vie confortable, une santé de fer, avoir de l’argent plein les poches et qu’ils vivront une vie à l’abri de tout danger.

 

La vie chrétienne n’est pas quelque chose qui garantie que vous aurez la vie facile, au contraire, Paul a dit à Timothée que “tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés” (2 Tim.3:12).

 

4) Jacques veut rappeler que c’est à travers les épreuves que Dieu éprouve la sincérité de l’amour du chrétien (2 Cor.8:8) et il veut nous amener à voir les choses qui surviennent dans nos vies à partir d’une perspective éternelle, parce que les épreuves sont inévitables.

 

 

I- LES EPREUVES SONT INEVITABLES

 

Le mot grecque Jacques utilise ici “peirasmois” est employé pour décrire quelqu’un qui vit “un problème”, “une tribulation” ou “des difficultés”. Le même mot sera traduit par tentation au verset 13. “Que personne lorsqu’il est tenté, ne dise: c’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne.” Dieu veut affermir la foi du chrétien et c’est à travers les épreuves qu’il le fait, tandis que le diable tente les gens, afin de les séduire pour qu’ils abandonnent la foi (Mat.24:10).

 

Remarquez que Jacques ne dit pas ici, “si vous avez des épreuves”, il dit “lorsque les épreuves viennent” . Les épreuves comme les tentations sont inévitables sur cette terre.Job a dit: “l’homme naît pour souffrir, comme l’étincelle pour voler” (Job 5:7). La seule manière de ne pas avoir de problème dans cette vie, c’est de ne pas être en vie. Jésus a dit, “vous aurez des tribulations (suite d’aventures plus ou moins désagréables, de revers, d’obstacles à surmonter) dans le monde, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde” (Jean 16:33).

 

Si ce matin vous passez par des moments difficiles, ne soyez pas surpris. Si vous venez juste de sortir d’une épreuve, ne soyez pas bouleversé ou accablé lorsque la prochaine arrivera, car elle finira bien par apparaître dans votre vie.

 

Vous devez vous attendre à passer par des épreuves, parce que personne n’en sera épargné. Pourquoi est-ce que j’insiste tellement sur ce point ce matin? Parce que si vous réalisez que le but visé par Dieu lorsque vous passez par toutes sortes d’épreuves c’est de vous permettre de développer votre patience et de vous affermir dans votre afin de poursuivre votre marche sur le chemin étroit qui mène à la vie éternelle, vous verrez dorénavant les épreuves différemment. Jaques écrit au verset 12: “heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation;  car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment”.

 

La question que vous devez vous poser ce matin ce n’est pas pourquoi vous passez par cette épreuve mais plutôt quel est le domaine de votre vie que Dieu veut travailler à travers cette épreuve afin de vous amener à le glorifier? Pierre écrit: “quoique vous soyez attristés par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui est cependant éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire, et l’honneur lorsque Jésus-Christ apparaîtra”  (I Pi.1:6-7). Peu importe ce qui survient dans votre vie, à partir du moment où vous obéissez à Dieu, Jacques dit, “heureux l’homme qui supporte patiemment l’épreuve; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, promise par le Seigneur” (v;12).La question que l’on peut se poser, c’est comment arriveront ces épreuves? Commet peut-on les reconnaître? Tout dépend du plan que Dieu a prévu pour vous.

 

Les épreuves se présentent de différentes façons. Certains peuvent expérimenter une sorte d’épreuve tout à fait différente de quelqu’un d’autre. Il est même possible que vous passiez par toutes sortes d’épreuves, et ce, en même temps: problème sentimental (votre conjoint vous a laissée), problème physique (vous êtes cloué au lit ou incapable de faire quoi que ce soit à cause de la maladie), problème financier (parce que vous venez de perdre votre emploi). Vous pouvez même vivre les trois en même temps.

 

 

L’HISTOIRE DE JOSEPH

 

Par exemple, si vous prenez l’histoire de Joseph, le onzième fils de Jacob, il était méprisé par ses frères parce que son père Israël le préférait aux autres, l’ayant eu dans sa vieillesse et pour le distinguer des autres, il lui avait fait une tunique multicolore (Gen.37:3). Ses frères voyant que leur père l’aimait plus qu’eux tous, le prirent en haine.

 

Dieu donna deux songes à Joseph. Dans le premier, il vit des gerbes dans un champ. Sa gerbe se dressait et se tenait debout tandis que les gerbes de ses frères se prosternaient devant la sienne. Dans le second rêve, il vit le soleil, la lune et onze étoiles (représentant son père, sa mère et ses frères) se prosternent devant lui. Quand il raconta ces rêves à ses frères, il va sans dire qu’ils ne partagèrent pas du tout son enthousiasme. Au contraire, ils ne firent que le détester encore plus.

 

Quelques temps après, ses dix frères plus âgés étaient partis faire paître les troupeaux de leur père dans la campagne. Jacob envoya Joseph voir si ses frères allaient bien. Quand ses frères virent arriver Joseph, ils complotèrent contre lui en disant: “voici le faiseur de songe qui arrive” (v.19). “Tuons-le! Nous verrons bien alors ce qu’il adviendra de ses rêves! Il dit qu’il va régner sur nous. Qu’il essaye donc de le faire une fois mort!” Ils l’ont donc jeté dans une citerne vide pour le laisser y mourir. Ils lui ont enlevé sa tunique, l’ont déchirée et tachée avec le sang d’un animal pour convaincre leur père qu’il avait été dévoré par une bête sauvage.

 

Après l’avoir jeté dans la citerne, ils virent arriver une caravane d’Ismaélites en route pour l’Egypte. Alors Juda dit: “ que gagnerons-nous à tuer notre frère et à cacher son sang?”  En d’autres mots, “pourquoi ne pas en tirer profit? Gagnons un peu d’argent en le vendant comme esclave. Ce sera comme s’il était mort, il ne nous ennuiera plus jamais, et nous partagerons le butin.” “Ils le vendirent pour vingt pièces d’argent aux Ismaélites qui l’emmenèrent en Egypte” (v.28).

 

Notre culture est tellement différente de celle de l’époque de Joseph qu’il nous est difficile de comprendre la gravité de ce que ces hommes-là ont fait. S’ils l’avaient tué, cela aurait été encore plus grave. A cette époque, il était très important d’avoir des fils. Les fils d’un homme portaient son nom et héritaient de tout ce qu’il possédait. En le vendant comme esclave, les frères de Joseph l’empêchaient à tout jamais de recevoir le nom et l’héritage de son père.  Ils effaçaient complètement son nom, le dépossédant totalement de son identité. Quand une personne était vendue comme esclave dans un autre pays, il restait esclave jusqu’à sa mort. La femme qu’il épouserait serait elle aussi esclave, ainsi que tous ses enfants.

 

Il était dur de naître esclave, mais il était encore plus difficile d’être né héritier d’une fortune avec un bel avenir devant soi et de se voir en être dépossédé. C’était comme si Joseph était devenu un mort-vivant. Apparemment, il ne reverrait plus jamais son père et le songe qu’il avait reçu de Dieu ne se réaliserait jamais. Il était maintenant esclave dans un pays étranger. Il ne pouvait pas quitter l’Egypte. Il était condamné à appartenir à un homme sa vie durant.

 

Arrivé en Egypte, Joseph fut vendu à un homme appelé Potiphar, un officier de Pharaon et capitaine de la garde (37:36: 39:1). Il le servit pendant environ six ans. Il ne reçut jamais de  nouvelles de sa famille et il savait que son père le croyait mort, et il n’avait aucun espoir qu’il vienne à son secours.

 

Avec le temps, Joseph va obtenir la faveur de son maître et il sera bien traité par Potiphar qui va l’établir comme intendant de sa maison et de tout ce qui lui appartenait. Tout semblait s’arranger pour Joseph, mais la femme de Potiphar avait jeté son dévolu sur lui et désirait coucher avec lui. Chaque jour,  elle essayait de le séduire et il refusait. Un jour, alors qu’elle se trouvait seule avec lui dans la maison, elle le coinça et insista pour qu’il couche avec elle. Il refusa et il s’enfuit en laissant son vêtement dans la main de celle-ci qui s’était accrochée à lui (39:11). En agissant ainsi, il l’humilia et elle hurla, “qu’il avait été vers elle pour coucher avec elle” (v.13-16). Potiphar enflammé de colère, fit jeter Joseph en prison (v.19).

 

Il faut comprendre que la prison de Pharaon n’avait rien à voir avec nos prisons en Europe ou au Canada. J’ai déjà visité plusieurs prisons au Canada et si déplaisantes soient elles, ce sont des clubs de loisirs lorsque vous les comparées au cachot de Pharaon. Pas de soleil, ni de cours pour se détendre, seulement une pièce souterraine ou une fosse sans lumière ni chaleur.Les conditions variaient de rudimentaire à déshumanisant. Les prisonniers y étaient enfermés pour y moisir, tout en essayant de survivre grâce au pain et à l’eau de l’affliction (I Rois 22:27). On leur donnait juste assez de nourriture pour survivre afin qu’ils puissent souffrir.

 

S’il avait été Egyptien, il aurait une chance d’être libéré, mais en tant qu’esclave étranger, accusé de tentative de viol, il avait peu ou pas d’espoir du tout. Les choses ne pouvaient pas être pires et Joseph ne pouvait pas tomber plus bas, à moins de mourir.

 

Pouvez-vous imaginer à quoi il pouvait bien peser dans l’obscurité humide de son cachot? “J’ai servi mon maître honnêtement et avec intégrité pendant dix ans. Je lui ai été fidèle plus que sa femme. Je suis resté fidèle à mon Dieu et à mon maître, fuyant chaque jour l’immoralité sexuelle. Quelle est ma récompense? Je suis condamné à vivre dans ce cachot!

 

Il disposait d’une liberté très limitée dans sa vie, mais il avait encore le droit de choisir la réaction qu’il manifesterait face à tout ce qui lui était arrivé. Aurait-il le coeur remplit d’amertume envers ses frères et finalement envers Dieu au point de nourrir un sentiment de vengeance aveugle? Perdrait-il tout espoir de voir

 

s’accomplir la promesse que Dieu lui avait faite?

 

Ce que Joseph devait retenir, c’est que ses frères étaient des instruments que Dieu utilisait habilement pour accomplir la promesse qu’il avait faite à Joseph. Quand à Joseph, s’il voulait être utilisé par Dieu, il devit apprendre l’obéissance à travers ce qu’il souffrait. Joseph devait apprendre que l’autorité est donnée pour servir et non pour être mis à part et être servi. Souvent au cours de ces périodes où Dieu nous éprouvent afin de nous former, nous nous concentrons sur l’épreuve que nous traversons plutôt que sur celui qui permet l’épreuve que nous traversons.  Il en ressort que nous sommes découragés et que nous éprouvons le besoin de blâmer quelqu’un. Alors nous commençons à chercher qui pourrait être responsable de notre désespoir. Quand nous nous mettons à penser que Dieu aurait pu empêcher la situation malheureuse dans laquelle nous nous trouvons, souvent nous sommes même portés à le blâmer.

 

Vous n’avez pas l’impression que dans la tête de Joseph, les vrais coupables de sa situation, c’était ses frères. C’était à cause d’eux finalement qu’il était en train de croupir dans un cachot, et s’il était en train de passer à côté de son appel, c’était à cause de ses frères, qui avaient fait avorter le projet que Dieu avait pour lui.

 

J’aimerais vous rappeler un point fondamental. Il n’y a absolument pas un homme ni même une femme, encore moins un enfant et sûrement pas le diable qui peuvent vous soustraire à la volonté de Dieu (Es.56:2). Il n’y a que Dieu et personne d’autre qui tienne votre destinée entre ses mains. Les frères de Joseph essayèrent dur comme fer de détruire l’appel que Joseph avait reçu. Ils pensaient qu’ils y avaient fin. Ils l’avaient dit de leurs propres bouches: “venez maintenant, tuons-le et jetons-le dans une des citernes; nous dirons qu’une bête féroce l’a dévoré, et nous verrons ce que deviendrons ses songes” (Gen.37:20). Ils avaient décidé de le détruire, ce n’était donc pas un accident. C’est délibérément qu’ils ont commis ce crime, parce qu’ils ne voulaient pas qu’il réussisse à aucun prix.

 

 

CONCLUSION

 

Tout comme Joseph qui avait reçu un appel sur sa vie, celui de gouverner un jour l’Egypte, nous avons reçu nous aussi un appel sur notre vie. Nous devons nous rappeler que peu importe les épreuves ou situations difficiles que nous vivons, si nous obéissons à Dieu, nous n’avons à craindre personne et nous devons nous rappeler que Dieu est en contrôle de la situation. Non seulement il est en contrôle de la situation, mais “il sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux” (2Pi.2:9). “Si nous persévérons, nous régnerons avec lui, si nous le renions, lui aussi nous reniera” (2 Tim.2:12). “Ne trouvez pas étrange d’être dans la fournaise de l’épreuve comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez des souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra”(I Pi.4:12-13).